Aujourd’hui, les guerres laissent des cicatrices sur de vastes étendues de territoire à travers le monde, et nous sommes confrontés au plus grand nombre de conflits jamais enregistré depuis 1945. Certaines des pires violations des droits humains, y compris les violences sexistes à l’égard des femmes et des filles, sont commises lors de conflits violents. Dans le même temps, certaines des personnes les plus pauvres et les plus marginalisées subissent de plein fouet une crise climatique qui s’intensifie aujourd’hui et porte préjudice à leurs droits, notamment celui de vivre en sécurité. Cette crise va des sécheresses et des inondations à l’origine de mauvaises récoltes et de la faim au déplacement forcé de personnes à la suite de la destruction de leurs habitations ou de leurs moyens de subsistance. Alors que nous célébrons le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 2023, il semble qu’il y ait peu de raisons de se réjouir de prime abord. Pourtant, cette Déclaration et les plus de 70 traités relatifs aux droits humains qui en découlent restent le meilleur outil de prévention des conflits dont le monde dispose, tout en constituant aujourd’hui la plateforme nécessaire pour prendre de nouvelles mesures audacieuses afin de lutter contre le changement climatique, la plus grande menace qui ait jamais pesé sur les droits des personnes.

L’engagement mondial en faveur du développement durable énoncé dans le Programme 2030, avec pour principe central de ne laisser personne de côté, représente une démarche fondée sur les droits. En effet, un monde juste et pacifique repose sur le respect des droits et de la dignité de chaque individu. La promotion de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dans sa lettre et dans son esprit, a contribué à améliorer la vie de millions de personnes à travers le monde. Par exemple, durant la seule année 2022, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a aidé 104 pays à respecter, protéger et réaliser les droits humains, dont 17 pays pour ce qui est de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ou les violences sexuelles liées aux conflits. Travaillant en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et les institutions nationales de protection des droits humains, le PNUD prête également assistance aux défenseurs de ces droits afin de s’assurer qu’ils sont en mesure de s’acquitter du travail crucial qui est le leur. Grâce à des initiatives telles que sa Climate Promise, le PNUD veille à ce que des groupes clés tels que les jeunes et les femmes puissent avoir leur mot à dire dans la façon dont leur avenir est pensé. Le PNUD apporte par ailleurs son soutien aux pays pour qu’ils puissent s’acquitter des obligations qui leur incombent en matière de droits de l’homme et repousser les limites, notamment en ayant recours aux nouvelles technologies pour améliorer la prestation de services publics qui protègent et promeuvent les droits de l’homme.

Pour que les droits humains prospèrent, chaque individu et chaque entité a l’obligation implicite de faire vivre la Déclaration universelle des droits de l’homme. À cette fin, le PNUD se joint à ses partenaires des Nations Unies et à ses États membres pour prendre des engagements importants dans le cadre de l’initiative Droits humains 75. Premièrement, nous nous engageons à aider 100 États membres à concrétiser le droit de chacun de vivre dans un environnement propre, sain et durable d’ici 2030. Dans un monde confronté aux effets croissants du changement climatique et à la destruction continue de notre milieu naturel, il s’agira de mettre à la disposition des collectivités de nouveaux outils pour protéger les droits de l’humanité et de la Terre. Deuxièmement, nous nous engageons à aider 75 États membres à intégrer les systèmes des droits de l’homme et les Objectifs de développement durable (ODD). Alors que l’échéance de 2030 se rapproche, nous devons, dans un élan concerté, œuvrer à l’intégration des droits humains dans les ODD afin de faire de la promesse dont ils s’accompagnent de ne laisser personne de côté une réalité. Et enfin, nous nous engageons à améliorer notre programmation fondée sur les droits à l’appui du développement durable et à ne laisser personne de côté dans la poursuite du développement.

La promesse de dignité et d’égalité en droits inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme s’est vue attaquée comme jamais auparavant de mémoire d’homme. Pourtant, trois quarts de siècle après son adoption, les valeurs et les droits qui y sont consacrés demeurent sa plus grande force. Ils constituent le moyen de faire face à nos défis universels, qu’il s’agisse des conflits, de la réforme de l’architecture financière mondiale, de la prise de mesures pour lutter contre le climat, de l’élimination du racisme, de la discrimination, de la promotion de l’égalité des genres ou encore de la pauvreté.