Services publics et universités du Sahel se forment à évaluer les besoins, effets et impacts du COVID-19 pour planifier le relèvement

7 décembre 2020

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) travaille en étroite collaboration avec l'Université de Stellenbosch et le réseau universitaire africain PeriPeri U pour former un pool régional de formateurs et un cadre de praticiens dans les services publics dans le domaine de l’Évaluation des besoins et la planification du relèvement du COVID-19 (*CRNA en anglais). Développée par les projets du PNUD Résilience dans la région du Sahel[1] et PDNA Roll Out III[2] avec le soutien de la Suède et de l’Union européenne (UE) respectivement, une formation en ligne sur la méthodologie CRNA a été offerte pour la première fois à 37 enseignants, étudiants de maîtrise et de doctorat d'établissements d'enseignement supérieur (17 au 20 novembre) et 44 responsables gouvernementaux de sept pays du Sahel occidental et du bassin du lac Tchad, aux côtés de membres de l’Union africaine, de la CEDEAO et du Conseil consultatif de la jeunesse pour la réduction des risques de catastrophe en Afrique (1er au 4 décembre).

«Des catastrophes successives et concomitantes dans la région du Sahel nous ont montré que pour atteindre un développement durable, nous devons prendre en compte de multiples risques ; nous sommes maintenant préoccupés par la pandémie de COVID-19, mais nous devons également prendre en compte les conflits et le changement climatique entre autres risques», a déclaré Ulla Andren, responsable de la Coopération au développement en Afrique subsaharienne à l'ambassade de Suède à Addis-Abeba. « Les catastrophes ne peuvent être évitées ; nous devons donc nous y préparer, réduire leur impact et veiller à ce que le relèvement soit rapide,» a-t-elle ajouté.

«Le renforcement des capacités dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe (RRC) est au cœur du réseau PeriPeri U, où nous faisons de la recherche et de la formation pour informer les politiques RRC—tout cela au service de la société. Avec des partenaires comme le PNUD et le Gouvernement suédois, nous sommes en mesure de faire beaucoup plus, comme en témoigne cette formation sur l’Évaluation des besoins et la planification du relèvement du COVID-19,» a souligné Dr Nico Elema, directeur du Centre de collaboration pour l’Afrique à l'Université de Stellenbosch.

La pandémie a mis à l'épreuve la force et l'adaptabilité des systèmes de gestion des risques de catastrophe et des mécanismes de gouvernance existants pour guider le relèvement du COVID-19, ainsi que leur capacité à gérer les catastrophes simultanées en cours et futures (en mettant l’accent sur la réduction des risques de catastrophe dans tous les secteurs).

«Le PNUD est déterminé à renforcer les capacités régionales et nationales de relèvement et de réduction des risques, en veillant à ce que les pays puissent faire face aux aléas multiples et interconnectés qui aujourd’hui affectent les populations en Afrique», a déclaré Cecilia Aipira, Conseillère régionale pour la réduction des risques de catastrophe en Afrique au Programme des Nations Unies pour le développement.

Alors que le monde cherche un moyen d'arrêter la pandémie, les sociétés et les nations sont confrontées aux implications économiques à long terme de la pandémie, notamment leur capacité à atteindre les Objectifs de développement durable de l'ONU et l'Agenda 2063 de l'Union africaine.

«Grâce à cette formation, des représentants de gouvernements nationaux, d’institutions régionales et du monde universitaire ont été dotés d’un savoir-faire technique qui leur permettra d’évaluer l'impact socio-économique du COVID-19 et d’élaborer des stratégies et des plans de relèvement appropriés, et contribuera à la résilience des sociétés,» a conclu Mme Aipira.

À propos du CRNA

Sous les auspices de la déclaration conjointe[3] sur les évaluations post-crise et la planification du relèvement, le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD), l'Union européenne (UE) et la Banque mondiale (BM) ont collaboré pour promouvoir des cadres et des outils soutenant les évaluations des besoins après une catastrophe et la planification du relèvement.

Les directives procédurales et techniques de l'évaluation des besoins post-catastrophe (PDNA) et le guide du cadre de reprise après un sinistre (DRF) ont été utilisés pour soutenir les efforts des gouvernements visant à estimer les besoins après une catastrophe et à planifier la mise en œuvre de stratégies de relèvement pour aider à reconstruire le capital physique, social et humain des communautés touchées par les catastrophes.

En tant qu'agence principale pour le renforcement des capacités dans le PDNA et le DRF, le PNUD en partenariat avec l'UE et la Banque mondiale, a utilisé ces directives pour former les membres du personnel des trois organisations, ainsi que des responsables gouvernementaux devant mener des évaluations des besoins et élaborer des plans de relèvement. Dans le contexte du COVID-19, l'UE et le PNUD ont dirigé le processus de préparation d'une note d'orientation pour adapter la méthodologie PDNA à l’évaluation de l'impact socio-économique du COVID-19.

La note d'orientation a été élaborée avec les contributions des agences partenaires des Nations Unies et des directions de l'UE pour aborder la méthodologie d'évaluation sectorielle. Ces outils sont adaptés aux besoins spécifiques de la pandémie. La méthodologie s'appuie sur des partenariats préexistants, apporte l'expertise mondiale de tous les partenaires, effectue une analyse aux niveaux macro, méso et micro et évalue les besoins de relèvements et leurs coûts.

La note d’orientation est disponible ici

Le résumé de la méthodologie est disponible ici

Contexte

La mondialisation a scellé la nature systémique et interconnectée des risques de catastrophe dans un monde confronté au défi sans précédent d'une urgence climatique et d'une pandémie. Le COVID-19 a été un rappel brutal de la nécessité urgente de traiter conjointement les risques multiples qui surviennent dans des contextes fragiles tels que le Sahel; lequel est pris dans un cercle vicieux de crises humanitaires sur fond de risques liés au climat, de conflits prolongés et de pauvreté.

Reconnaissant le besoin de développer la capacité à long terme des institutions en charge de la gestion des risques de catastrophe, la Suède et le PNUD ont initié l’an dernier un projet triennal pour renforcer la résilience au Sahel avec un budget total de 7,5 millions de dollars, afin d’aider les communautés ouest-africaines à rompre avec le cercle vicieux des crises humanitaires et de rétablir les voies du développement durable. Le projet se concentre sur sept pays du Sahel occidental et du bassin du lac Tchad—Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal et Tchad.

En réponse à l’impact de la pandémie du COVID-19 sur les populations et les économies, le Projet de résilience dans la région du Sahel a reprogrammé des fonds pour renforcer les capacités des acteurs régionaux, des États membres et des autres parties prenantes à répondre et à se relever du COVID-19 et d'autres crises, en développant les compétences dans l'utilisation d'outils et d'approches pour l'évaluation systématique des besoins et la planification du relèvement.

Le projet PDNA Roll Out III a été lancé par l'Union européenne et le PNUD en juillet 2020 pour une durée de trois ans avec un budget global de 2 millions de dollars. L'objectif principal de cette initiative est d'aider les parties prenantes nationales et régionales à améliorer leurs capacités à préparer, évaluer, planifier, mettre en œuvre et soutenir les activités de relèvement et de consolidation de la paix en cas de crise (catastrophes, conflits et épidémies). Afin de garantir la durabilité des approches et outils PDNA et DRF dans la formulation de stratégies de relèvement, le projet s'appuiera sur les résultats du déploiement du PDNA dans les deux projets antérieurs.

Le projet pour le Sahel encourage notamment une action coordonnée des institutions régionales chargées de la réduction des risques de catastrophe—la Commission de l'Union africaine, la CEDEAO, la Commission du bassin du lac Tchad, ONU Femmes pour les questions de genre, l'agence spécialisée AGRHYMET et le consortium universitaire PeriPeri U.

Créé en 2006, PeriPeri U est un partenariat d'universités africaines qui s'étend sur tout le continent et s'est engagé à renforcer les capacités locales dans le domaine des risques de catastrophe. Son secrétariat est hébergé par l'Université de Stellenbosch dans la province du Cap occidental, en Afrique du Sud.

[1] Document de projet, français : PNUD, 2019. Renforcement des capacités de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation à l’appui de la résilience dans la région du Sahel : promouvoir des solutions de développement durable tenant compte des risques

[2] UNDP Global Project. Strengthening Capacities for Crisis Assessment and Recovery Planning - PDNA Roll Out III

[3] EU, UNDG and World Bank-Joint Declaration on Post-Crisis Assessment and Recovery Planning, signed on 5th September 2008. The UNDP Administrator signed the Declaration on behalf of the UNDG.