
Kampala, Ouganda, le 11 avril 2025 – Sur fond de défis mondiaux croissants, de transformations dans l’architecture financière multilatérale et de lenteur des progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), plus de 1 800 dirigeants politiques, experts techniques et parties prenantes se sont réunis cette semaine à Kampala à l’occasion de la onzième session du Forum régional africain sur le développement durable (FRADD-11). Coorganisé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Gouvernement de l’Ouganda, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD) et des entités des Nations Unies, le forum s’est clôturé aujourd’hui par un appel pressant à une action audacieuse, un leadership fort, des solutions innovantes et des partenariats renforcés pour faire progresser l’agenda du développement durable en Afrique.
Placée sous le thème « Stimuler la création d’emplois et la croissance économique grâce à des solutions durables, inclusives, scientifiques et fondées sur des données probantes pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et de l’Agenda 2063 », cette session du Forum a servi de plateforme régionale pour inspirer une accélération des progrès sur les ODD. Elle a marqué un moment charnière dans le parcours collectif de l’Afrique vers un développement inclusif, résilient et durable.
Lors de l’ouverture du Forum, S.E. Moses Vilakati, nouveau Commissaire de l’Union africaine pour l’Agriculture, le Développement rural, l’Économie bleue et l’Environnement durable, a exhorté les participants à considérer cette rencontre comme un moment où l’ambition rencontre la redevabilité, appelant tous les acteurs à s’engager concrètement :
« Soyons clairs : les plans ne se réalisent pas seuls. Ce sont les personnes qui les concrétisent. Je vous lance un appel à l’action : rendez votre engagement visible. Votre rôle est essentiel. Que notre rassemblement soit un tournant où ambition rime avec responsabilité. Collaborons de manière intentionnelle et passons à l’action. »
Prenant également la parole lors de l’ouverture, l’Ambassadeur Bob Rae, Président du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) et Représentant permanent du Canada auprès des Nations Unies, a alerté sur le rythme insuffisant des progrès en matière d’ODD :
« Il faut que nous comprenions tous que si nous ne prenons pas des mesures supplémentaires, nous n’atteindrons pas les objectifs fixés. Les coupes arbitraires dans l’aide au développement opérées par plusieurs pays ont un effet désastreux sur la croissance mondiale et la justice économique ; nous devons relever ces défis ensemble. »
Aujourd’hui, seulement 10 des 144 cibles mesurables des ODD sont en bonne voie en Afrique, tandis que 106 cibles nécessitent une action accélérée et 28 montrent des signes de régression, selon la CEA. Parallèlement, les vulnérabilités structurelles – telles que les lacunes en matière de financement, les vents contraires économiques mondiaux, les impacts du changement climatique et les effets persistants de la pandémie de COVID-19 – freinent les progrès sur presque tous les fronts. Avec un délai de cinq ans pour atteindre les ODD, il est impératif de mobiliser des financements endogènes, de mener des réformes politiques nationales et de renforcer l’intégration régionale pour accélérer la transformation structurelle de l’Afrique.
« Les cinq prochaines années doivent être marquées par un leadership audacieux qui place l’Afrique sur une trajectoire de croissance durable, » a déclaré Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la CEA.
« Nous ne pouvons plus nous permettre de poursuivre à ce rythme. Nous devons aller au-delà du constat des défis pour mettre en œuvre des solutions concrètes et audacieuses, et ce forum nous en offre l’opportunité. »
Il a proposé quatre piliers stratégiques pour mobiliser les financements nécessaires à l’accélération de la mise en œuvre des ODD et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine :
- Mobilisation des ressources nationales et élargissement de l’assiette fiscale ;
- Réduction des risques liés aux économies africaines pour attirer les investissements du secteur privé ;
- Accès élargi à un financement abordable pour les femmes, les jeunes et les entrepreneurs du secteur informel ;
- Exploitation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour stimuler le commerce intra-africain et faire avancer l’agenda continental.
Dans un discours marquant, S.E. Yoweri Museveni, Président de la République de l’Ouganda, a insisté sur l’importance de l’autonomie, de l’industrialisation et de l’intégration économique régionale :
« Les solutions sont entre nos mains. Si nous évitons les erreurs et clarifions notre vision de l’intégration régionale, les facteurs externes ne pourront pas nous détourner de notre voie. Nous devons passer d’une société préindustrielle à une société industrialisée. »
Tout au long de la semaine, le FRADD-11 a accueilli plus de 50 événements parallèles et panels de haut niveau, dont un dialogue présidentiel animé par les Présidents Yoweri Museveni (Ouganda) et Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe), une discussion sur le rapport "Promouvoir le développement inclusif" lancé en février 2025, une table ronde du secteur privé, des événements autour de l’initiative Spotlight, de l’autonomisation des jeunes, des marchés du carbone, de la science, technologie et innovation, ainsi qu’une foire du savoir présentant plus de 30 innovations, bonnes pratiques et solutions en lien avec les sous-thèmes du Forum. Un espace dédié au PNUD a permis aux participants de partager leurs idées pour un avenir durable en Afrique et de découvrir des produits de connaissance phares, des récits inspirants et des exemples de bonnes pratiques.
Une attention particulière a été portée à la mise à l’échelle de solutions durables pour la croissance économique, la création d’emplois et l’accélération de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et de l’Agenda 2063. Un panel de haut niveau, modéré par Matthias Naab, Directeur du Centre de services régional du PNUD pour l’Afrique, a réuni Ahunna Eziakonwa, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies, Administratrice adjointe du PNUD et Directrice régionale pour l’Afrique, qui a souligné l’importance d’aller au-delà de la création d’emplois pour construire des moyens de subsistance durables, en particulier pour les jeunes Africains et les femmes :
« Mon message clé aujourd’hui : passons de l’identification des problèmes à la mise à l’échelle des solutions qui fonctionnent. Cela signifie faire confiance aux données et aux connaissances africaines, soutenir les innovateurs et institutions africains, et construire des systèmes résilients et à l’écoute des citoyens. Cette dynamique prend forme à travers des initiatives telles que Timbuktoo, une expression concrète de la manière dont la technologie stimule la création d’emplois et jette les bases de la croissance économique. »
Prochaines étapes
Le forum a jeté les bases de la contribution consolidée de l’Afrique au Forum politique de haut niveau de 2025 et au deuxième Sommet mondial pour le développement social, et s’est conclu par l’adoption de la Déclaration de Kampala. Cette feuille de route régionale, audacieuse, inclusive et fondée sur des données probantes, présente les priorités collectives de l’Afrique et des recommandations concrètes pour :
- Accroître la création d’emplois et le travail décent ;
- Renforcer les systèmes de santé et l’accès aux soins ;
- Faire progresser l’égalité des sexes et la participation significative des jeunes ;
- Promouvoir une industrialisation inclusive et verte ;
- Renforcer les partenariats et la coopération régionale.
Alors que le forum touche à sa fin, il est clair que la mise en œuvre concrète des résultats de la Déclaration de Kampala exigera une mobilisation de l’ensemble de la société.
« Saisissons l’opportunité de ce forum et de la Déclaration de Kampala, » a déclaré Amina J. Mohammed, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies. « Amplifions ce qui fonctionne et créons un environnement propice à l’innovation et aux solutions portées par les Africains. Ensemble, nous pouvons accélérer l’action sur les ODD et l’Agenda 2063. »
Le chemin de l’Afrique vers un avenir juste, vert et inclusif se poursuit — et à Kampala, il vient de franchir une étape décisive.
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter :
- Rosy Ndedi-penda, Spécialiste de la coordination, Centre de services régional du PNUD pour l’Afrique | rosy.ndedi-penda@undp.org
- Ayda Labassi, Spécialiste en communication digitale, Centre de services régional du PNUD pour l’Afrique | ayda.labassi@undp.org
- Ugochukwu Kingsley Ahuchaogu, Chef de la communication, Hub sous-régional du PNUD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et PNUD Sénégal | ugochukwu.kingsley@undp.org
Notes à l’intention des rédacteurs :
À propos du Forum régional africain sur le développement durable (FRADD-11)
Le FRADD vise à évaluer les progrès réalisés et à échanger des connaissances, des bonnes pratiques et des solutions politiques pour soutenir la mise en œuvre de l’Agenda 2030, en cohérence avec les priorités régionales. À sa 11e édition, le forum constitue une opportunité stratégique pour impulser un changement réel et relancer les ODD et l’Agenda 2063. Avec seulement cinq ans restants jusqu’à 2030, une action concertée, multilatérale et à grande échelle est indispensable. Cette période représente une fenêtre d’opportunité cruciale pour accélérer la mise en œuvre des objectifs régionaux et mondiaux.
En savoir plus : https://www.uneca.org/eca-events/arfsd2025
À propos de la Commission économique pour l’Afrique (CEA)
Créée en 1958 par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’ONU. Elle a pour mandat de promouvoir le développement économique et social des États membres africains, de favoriser l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement du continent.
En savoir plus : https://www.uneca.org
À propos du PNUD
Le PNUD est l’organisation chef de file des Nations Unies dans la lutte contre la pauvreté, les inégalités et le changement climatique. Présent dans 170 pays, il soutient les gouvernements pour construire des solutions intégrées, durables et centrées sur les populations et la planète.
En savoir plus : https://www.undp.org/fr/africa
En savoir plus sur la Déclaration de Kampala et les messages clés ici.