Depuis son engagement en faveur des Objectifs de Développement Durable, l’Algérie s’est appliquée à accélérer les progrès réalisés pour parvenir à l'autonomisation économique des femmes rurales, en promouvant notamment leur accès au marché du travail et à l’entrepreneuriat. Néanmoins, les femmes rurales algériennes font encore face à de nombreuses difficultés pour accéder aux opportunités économiques existantes et créer ou formaliser leur entreprise. Ces difficultés sont liées à plusieurs facteurs, tels que leur manque de qualification et de compétences, l’importante charge de travail domestique et de soins qu’elles assument quotidiennement, mais aussi à l’absence ou l’inadéquation de certains services pour répondre à leurs besoins particuliers en matière d’autonomisation économique.
Afin de répondre aux différents défis et problématiques auxquels font face les femmes rurales dans le domaine de l’entreprenariat, une conférence internationale sur le thème « La femmes rurale dans le monde entrepreneurial à l'Horizon 2030 » a été organisée par le Ministère de la Solidarité Nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme en collaboration avec le PNUD en Algérie, le 15 octobre 2020 à Alger, coïncidant avec la journée internationale de la Femme Rurale.
Cette conférence a vu la participation de plusieurs ministres, ainsi que de représentants et représentantes de départements ministériels, instances gouvernementales, associations nationales algériennes, agences onusiennes et du secteur prive . (1)
Lors de son discours d’ouverture, Madame Kaouther Krikou, Ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme, a affirmé que "L'autonomisation économique de la femme rurale est intrinsèquement liée à des objectifs stratégiques, en tête desquels figurent le renforcement des métiers de transformation agricole, l'élevage des animaux et les activités de l'artisanat. » et a également rappelé « qu'un taux de 64% de l'ensemble des crédits de l'ANGEM ont été attribués aux femmes, dont 32% aux femmes rurales : 12,56 % dans le domaine agricole, 42,59 % dans le domaine des micro-entreprises, 35,08 % dans le domaine des métiers et 9,47 % dans le domaine des services".
Intervenant par visio-conférence, Monsieur Mourad Wahba, Sous-Secrétaire Général des Nations Unies et Administrateur Associé du PNUD, a lui aussi mis en avant l'importance d'associer les femmes rurales au développement économique, rappelant que leur insertion dans ce processus est à même de donner « l’opportunité à la moitié du potentiel producteur de jouer son rôle au sein de la société ». Il a également déclaré que « la mise en place de mesures incitatives au profit de la femme rurale en vue d’investir dans les domaines de l’agriculture organique, de la protection de l’environnement, des ressources hydriques, de l’énergie renouvelable, du tourisme et de l’artisanat, ainsi que dans le secteur tertiaire, consolidera la performance de l’économie ».
Madame Blerta Aliko, Représentante Résidente du PNUD en Algérie, a rappelé que « Le soutien de l’activité entrepreneuriale de la femme rurale fait partie des objectifs du PNUD, car nous sommes convaincus de l’importance du rôle de la femme dans le milieu rural». Mme Aliko a exprimé la volonté du PNUD de renforcer la coopération et les partenariats avec le gouvernement et le secteur privé afin de promouvoir et consolider la capacité des femmes algériennes à apporter la valeur ajoutée requise à l’économie nationale, en adéquation avec le plan du Gouvernement algérien. Elle a également loué les résultats des différents dispositifs de soutien à la micro-entreprise, ainsi que les efforts entrepris pour améliorer l’accompagnement des femmes, et des femmes rurales notamment, par les banques.
Durant cette conférence, à travers trois panels thématiques, plusieurs expert/es nationaux et internationaux ont abordé tour à tour les questions en lien avec le renforcement des compétences des femmes rurales, leurs besoins en matière d'encadrement et de soutien, ou les stratégies innovantes pour diversifier leurs activités économiques et faciliter leur accès au marché. A l’issue de ces trois sessions riches en débats et échanges d’expériences, plusieurs recommandations ont été formulées pour améliorer l’écosystème de l’entrepreneuriat féminin en milieu rural en Algérie. On peut citer essentiellement : 1) l’adéquation du contenu des formations avec les exigences du marché et de la compétitivité ; 2) la nécessaire participation de la société civile pour sensibiliser les femmes entrepreneures , et les inciter à se déclarer à la sécurité sociale afin de jouir de leurs droits ; 3) l’importance d’investir dans la formation continue ; 4) la nécessaire diversification des produits agricoles et de l’artisanat afin de faire face aux défis économiques et climatiques ; 5) l’appui aux femmes rurales pour la promotion de leurs produits et leur participation à des salons internationaux.
En marge du colloque, une exposition a été organisée présentant les produits de femmes entrepreneures rurales, bénéficiaires de prêts de l'Agence nationale de gestion du microcrédit, de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes et de l'Agence nationale d'assurance chômage. La conférence s’est clôturée par la remise de certificats aux femmes rurales ayant participé à l’exposition.
(1) CNES, ANGEM, Min.de la Solidarité, Min. du Commerce, Min. de l’Enseignement. Sup., PNUD Bangladesh, DGF, CNFF, FAO, BIT, ONU Femmes, OMPI, CEA, CAPC