Gestion intégrée du complexe des zones humides de Guerbès-Sanhadja dans le cadre de la Convention de Ramsar

Contexte 

Les zones humides sont une ressource de grande valeur économique, culturelle, scientifique et récréative pour l’homme. Elles sont importantes, et parfois vitales pour la santé, le bien-être et la sécurité des populations qui vivent dans leurs limites ou à proximité parce qu’elles sont parmi les milieux les plus productifs du monde, sources de Biens et Services multiples et variés.

La surexploitation des ressources d’eau douce met en péril le bien-être humain et l’environnement, car, la dégradation des zones humides ébranle l’accès à l’eau salubre, la santé humaine, la production alimentaire, le développement économique et la stabilité géopolitique.

Le présent projet concerne le complexe des zones humides de Guerbes-Sanhadja, d’une superficie de 42.100 hectares, situé sur la plaine littorale algérienne et caractérisée par une biodiversité riche et exceptionnels dans le bassin méditerranéen.

Cependant, ce site de Guerbes Sanhadja est soumis à de fortes pressions anthropiques mettant en péril son existence, à travers, l’extension de l'agriculture et le défrichement à grande échelle des terres forestières pour faire place à des cultures spéculatives saisonnières, provoquant inexorablement l'érosion éolienne qui, compte tenu de la texture du sol sableux, peut causer l'envasement de toute la zone, y compris les lacs et les dépressions , l'extraction incontrôlée et parfois illégale de dunes de sable à l'intérieur des terres peut provoquer une déstabilisation d'une partie de la zone et provoquer une catastrophe écologique de grande envergure à moyen et long terme et les rejets d'eaux usées des Daira de ben Azzouz et des villages en amont.

Objectif

Ce projet s’inscrit dans le cadre des efforts consentis par le Gouvernement algérien dans sa politique nationale de conservation des zones humides et de la biodiversité, de développement durable, de lutte contre la désertification et les changements climatiques et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Il est élaboré, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement.

 Ce présent projet découle d’un projet d’élaboration d’un plan de gestion intégrée du site Ramsar du complexe des zones humides de Guerbès-Sanhadja à Skikda qui a été initié, en 2007, clôturé en 2017, au travers un partenariat entre le Gouvernement Algérien et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) avec la participation du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) et a été mis en œuvre par la Direction Générale des Forêts /conservation des Forêts de Skikda.

Cette première phase du projet, a pu atteindre ses objectifs conceptuels en développant des outils à travers un plan de gestion intégrée, une stratégie de communication, et un système de suivi évaluation de la biodiversité, des études thématiques environnementales et socio-économiques, une stratégie de communication et de sensibilisation et les soutiens consacrés à l'éducation environnementale, notamment à travers la publication d’un guide destiné aux animateurs de l’éducation à l’environnement, permettant de développer les notions théoriques enseignées aux écoliers sur l’environnement, à travers des jeux éducatifs ludiques et dynamiques pour le respect et la préservation de la nature.

Un Centre d’Éducation et de Sensibilisation à la protection de l’Environnement (CESP) interactif a été aménagé, qui est une réalisation pilote en Algérie et constitue l'action concrète phare du projet et un outil de communication privilégié auprès des jeunes générations.

Le projet a également permis le développement, à titre pilote, d’activités génératrices de revenus, à travers deux projets : la Promotion et valorisation de l’élevage apicole au profit de dix (10) riverains, en leur assurant un accompagnement technique, ainsi que la réalisation d’un projet de développement de l’activité avicole, au profit des femmes rurales, et ce, avec l’appui de l’association « des femmes rurales de Skikda ».

Compte tenu de ses richesses et des menaces pesant sur ce site mettant en péril son existence, il a été proposé, avec l’adhésion de toutes les parties prenantes (autorités locales, société civiles, départements ministériels) son classement en aire protégée selon la législation nationale en vigueur, en plus du statut international dont il jouit en tant que site Ramsar. Ce classement est indispensable pour renforcer le processus de conservation et développement durable.

C’est dans ce contexte de consolidation des outils élaborés lors de la première phase, que ce nouveau projet a été conçu, il s’attellera à une mise en œuvre partielle du plan de gestion pour la période 2019-2024.

Résultats Atteints

 En vue de préserver les ressources en eau naturelles du complexe de zones humides, il a été entrepris la réhabilitation de 103 hectares du cordon dunaire pour préserver les zones humides, notamment de l’érosion, de la salinisation menaçante et des activités agricoles intensives ; la réalisation d’actions démonstratives et génératrices de revenus au profit des populations locales, à travers, la création d’une  coopérative de femmes pour la valorisation du figuier de barbarie;  l’élaboration d’un plan de développement d’activités de diversification économique, comportant un circuit écotouristique  permettant le  développement durable du site à travers des actions porteuses de messages de sensibilisation des populations de passage au respect de l’environnement ; l’élaboration et la mise en œuvre d’un pprogramme d’éducation et de sensibilisation sur la nécessité de la préservation de la zone humide de Guerbes pour les enfants, porté et animé par les associations environnementales locales, afin d’accroître la compréhension des enjeux liés à l'environnement, du développement durable et de promouvoir une utilisation durable des ressources naturelles et de modes de vie durables ; La création au niveau de la pépinière de Guerbes d’une unité de compostage de la fraction biologique des déchets ménagers provenant du village, permettant une meilleure gestion et contribuant ainsi à l’amélioration du bilan carbone des populations locales.