Informer les parlementaires béninois du plan mondial d’action de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en vue de l’amélioration de la législation existante est l’objectif du séminaire qui s’est tenu du 23 au 26 novembre 2021 à la salle de conférence des Résidences Célines Hôtel de Kétou. Durant quatre jours, les honorables députés ont passé en revue, le plan mondial d’action de lutte et de prévention de l’extrémisme violent, les stratégies mondiales de lutte contre le terrorisme, la mise en œuvre du plan d’action de l’Organisation des Nations Unies pour la lutte et la prévention contre le terrorisme et l’extrémisme au Bénin et identifiés les actions qui pourraient être mises en œuvre par les parlementaires pour lutter contre ces fléaux.
Le monde entier est en effet secoué de nos jours par des conflits armés totalement différents de ceux de type symétrique connus jusque-là. Au nom d’une idéologie difficilement compréhensible et fortement dominée par des considérations religieuses et politiques, des actes horribles se posent presque tous les jours dans le monde avec l’émergence de groupes terroristes. Il n’y a plus de jour sans que les médias ne rapportent des nouvelles macabres des actes attentatoires aux vies humaines ; des actes qui font froid dans le dos vu la cruauté avec laquelle ils sont commis. Des poses de bombe par-ci, des destructions de biens publics et privés par-là, des tueries en masse, des razzias bien ciblés, des kidnappings pour ne citer que ceux-là.
Le Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Louis Vlavonou, a dans son discours reconnu que le terrorisme et l’extrémisme religieux constituent deux fléaux planétaires et que l’espace ouest-africain est devenu depuis quelques années, le terrain de prédilection des mouvements terroristes. Malgré la panoplie d’initiatives, d’instruments juridiques, institutionnels, de stratégies développées et des efforts et sacrifices consentis, le terrorisme et l’extrémisme violent sont loin d’être éradiqués. Il a pour finir rappeler que la lutte contre ce fléau est une lutte de longue haleine qui passe par la révision des instruments actuels de réflexion et d’action.
Au Bénin, l’enlèvement en mai 2019 de deux touristes français qui s’est soldé par la mort de leur guide béninois et l’attaque meurtrière du Commissariat de Police de Kérémou (frontalier au Burkina) en février 2020 sont des signes prouvant que le pays n’est pas totalement à l’abri des mouvements terroristes. D’ailleurs, il suffit de se référer à la carte matérialisant les zones d’influences du terrorisme et de l’extrémisme violent dans la sous-région ouest-africaine pour se convaincre que le pays est bien ceinturé par ce phénomène.
Monsieur Aoualé Mohamed Abchir, Représentant-Résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Bénin, a rappelé que les agissements de groupes terroristes mettent en péril la sécurité des populations civiles, des femmes et même des enfants qui sont tués froidement et sans état d’âme. Tout le monde est désormais une cible. Aucun pays n’est à l’abri des affres des groupes terroristes. Ainsi, face à cette situation, des dispositions ont été prises par la communauté internationale pour comprendre davantage le phénomène, le prévenir et le combattre. Il s’est réjoui de ce que les autorités béninoises ont vite compris les enjeux liés à ce phénomène et se sont inscrites dans cette dynamique proactive soutenue par le Système des Nations Unies qui a permis entre autres au PNUD d’accompagner le Gouvernement dans la réalisation d’une étude multifonctionnelle sur la perception du conflit, de l’extrémisme violent et des mécanismes endogènes de consolidation de la paix dans les 36 communes frontalières du Bénin ; de doter le Bénin d’une stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent…. Toutefois, vu la complexité du mal, pour réussir la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent, il faut l’accompagnement de l’Assemblée Nationale et c’est ce qui justifie le présent séminaire.
Initié par l’Institut Parlementaire du Bénin avec le financement du PNUD à travers le Projet transfrontalier Bénin-Ghana-Togo, l’atelier d’appropriation par les Honorables députés des stratégies et instruments mondiaux de lutte contre le terrorisme et la progression de l’extrémisme violent a permis de formuler quelques recommandations dont entre autres : i) créer un creuset des parlementaires béninois pour la prévention et la lutte contre le terrorisme et la progression de l’extrémisme violent ; ii) étendre la formation sur les stratégies et instruments mondiaux de lutte contre le terrorisme et la progression de l’extrémisme violent à tous les parlementaires ; iii) créer un cadre d’échanges d’informations entre les parlementaires de la sous-région et pour attirer l’attention des gouvernants sur les risques de frustration et de radicalisation que courent les Etats dans la prise des décisions ; iv) rendre opérationnel, le programme de reddition de comptes intitulé « le député sur le chemin du village » notamment en direction des populations vivant dans les zones frontalières ; v) instituer un cadre de concertation périodique entre les députés et les élus locaux sur la thématique du terrorisme et la progression de l’extrémisme violent…..