Le Bénin connaît une perte importante de ses forêts, soit un taux de régression annuelle de 1,9 %. Pour renverser cette tendance, le Gouvernement a initié un projet intégré pour la Restauration des écosystèmes et développement des chaînes de valeur forestières pour accroître la résilience climatique des bassins de production de bois énergie au Bénin, qui sera soumis au financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) - 8. 

L’élaboration de la note conceptuelle dudit projet a réuni du 10 au 11 octobre 2024 à Porto-Novo dans une démarche inclusive les différentes parties prenantes autour d’un atelier organisé avec l’appui technique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Le Directeur Général des Eaux, Forêts et Chasse, Monsieur Remi Hefounmè a présenté la situation des ressources forestières au Bénin caractérisée par une exploitation excessive des bassins d’approvisionnement des grands centres urbains en bois énergie. De façon particulière, deux (02) bassins d’approvisionnement des grands centres de consommation en bois au Bénin ont perdu entre 10-65% de leurs aptitudes à exporter du bois-énergie aux communes en 2020. 

En effet, cette dégradation des terres constitue un facteur d’aggravation de la pauvreté des populations et de dégradation de leur principal moyen d’existence que représente l’agriculture. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les populations riveraines en quête de revenus pour subvenir à leur besoin s’attaquent facilement aux ressources forestières pour la production de bois énergie dont la demande est toujours croissante. 

Procédant au lancement des travaux de l’atelier Madame Jeanne Akakpo, Directrice de Cabinet du Ministre du Cadre de Vie, du Transport chargé du Développement Durable a indiqué que « le Bénin ambitionne renforcer la résilience des écosystèmes et des communautés conformément à sa nouvelle politique forestière. Cette orientation stratégique passe par une série d’actions qui s’alignent parfaitement sur le Programme d’action du Gouvernement (PAG), et la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) ».  Elle a invité les participants à l'atelier d’une part, à identifier les maux dont souffrent les bassins d’approvisionnement en bois énergie au Bénin, les moyens de leurs thérapies dans un contexte global de changements climatiques à travers des propositions de composantes à développer au cours de ce projet ; et d’autre part, à la célérité et à l’efficacité dans le processus de formulation de ce projet.
 

« La lutte contre la désertification et la sécheresse avec les corollaires de dégradations des ressources naturelles, qui exacerbent les effets néfastes du changement climatique, constituent des déterminants pour le développement économique, humain le bien-être des peuples et l’atteinte des Objectifs de Développement Durable », a déclaré Monsieur El Hadj Oumar Diallo, Représentant Résident Adjoint du PNUD au Bénin. Il a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de synergie entre les interventions, les approches et les activités sous le leadership éclairé du Gouvernement du Bénin, afin arriver à une résilience effective des populations face aux impacts du changement climatique, de la dégradation des terres et des espaces forestiers et à un développement durable.

Plusieurs communications ont été présentées au cours de l’atelier. Elles ont porté sur l’idée du projet, la méthodologie d’élaboration de la note conceptuelle, la cartographie des acteurs du projet et de leurs rôles et responsabilités, le chronogramme de déroulement du processus de consultation des parties prenantes. Des travaux de groupe ont permis de discuter des critères de sélection des communes devant bénéficier du projet notamment la vulnérabilité biophysique des paysages, la vulnérabilité socio-économique des populations, etc. et d’affiner les outils élaborés pour conduire les consultations des acteurs sur le terrain.

L’atelier a connu la participation entre autres des points focaux des Accords Multilatéraux de l’Environnement, des Officiers des Eaux et Forêts, des cadres à divers niveaux des ministères sectoriels ; des universitaires, des organisations de la société civile, des représentants des Agences Territoriales de Développement de l’Agriculture (ATDA), des représentants des communes du Bénin, des commerçants du bois.