Des réchauds écologiques pour une cuisson propre
28 juillet 2023
La cuisson au charbon de bois contribue à la déforestation et au réchauffement climatique.
La cuisson au bois-énergie ou au charbon de bois contribue à la déforestation et au réchauffement climatique. Avec travers la vulgarisation des prototypes d’équipement d’énergie de cuisson propre, non polluant et moderne (fours & réchauds à gaz) dans les ménages, le projet de renforcement de la résilience du secteur de l’énergie aux impacts des changements climatiques, PANA Energie, contribue à l’atténuation des changements climatiques au Bénin.
Rosalie Dossou, est l’une des bénéficiaires de PANA Energie. Cette mère au foyer et vendeuses d’articles divers réside au quartier Akpakpa, à Cotonou et utilise depuis peu le réchaud amélioré mono cuisson mis à sa disposition par le projet. Le réchaud à gaz est alimenté essentiellement à base des résidus agricoles (coque de noix de palmiste, balles de riz, épis de maïs).
« Depuis que j’utilise ce réchaud, j’ai plus de faciliter à cuisiner de bons repas pour ma famille. Il ne dégage pas de fumée. Je suis vraiment à l’aise. Je le trouve assez économique par rapport aux fours à cuisson améliorés fonctionnant avec du charbon. Je n’ai plus besoin de débourser entre 7000 et 8000 Fcfa tous les mois pour acheter du charbon, qui parfois ne suffit pas pour la consommation mensuelle », raconte Rosalie.
Au Bénin, la consommation d’énergie au Bénin est dominée par la biomasse énergie (51%), d’après les statistiques du Secteur de l’Energie en 2021. Les combustibles traditionnels tels que le bois de chauffage et le charbon de bois sont les plus fréquemment utilisés. Il est enregistré au niveau des régions urbaines et péri-urbaines (Cotonou, Porto-Novo, Bohicon, Abomey, Parakou, Natitingou, Djougou, Malanville, Lokossa et Kandi) une forte demande en énergie de cuisson, bois, charbon de bois. Environ 90% des ménages et entreprises (maquis, hôtels, etc.) dépendent chaque jour du bois de feu et du charbon de bois pour satisfaire leurs besoins énergétiques de cuisson. Cette situation contribue au déclin de la couverture forestière.
Or, l’utilisation des résidus agricoles représente une opportunité pour inverser la tendance et limiter la déforestation. C’est ainsi qu’à travers PANA Energie, le PNUD appuie le Ministère de l’Energie à développer des solutions durables face à l’accès des populations à l'énergie de cuisson en promouvant des équipements d’énergie de cuisson propre et moderne (fours & réchauds à gaz). De 2021 à ce jour, 1400 réchauds et fours à cuisson sont en cours d’expérimentation dans des ménages à Cotonou, Djougou et Parakou avant leur mise à échelle.
Le réchaud est composé d’un système de cylindre avec orifice et d’un mécanisme de ventilation alimenté par le combustible, qui n’est rien d’autre que la coque de noix de palmiste. Il dispose de quelques accessoires notamment d’une batterie pour stocker l’énergie, d’un panneau et d’une lampe solaires. Il offre plusieurs avantages sur le plan énergétique, écologique, économique et sanitaire. Sur le plan énergétique, 1 kg de coque de noix de palmiste dure 4 fois plus que le charbon. Ce réchaud ne fonctionne qu’à base de résidus agricoles. Pas d’abattage des arbres pour la production de charbon. Il ne dégage pas de fumée ni de CO2. Grâce à un système de ventilation, pas besoin d’utiliser un éventail pour souffler l’air.
Les fours à gazéification utilisent un procédé de combustion à deux étapes assurant qu’une combustion complète et pure des résidus agricoles soit atteinte ; ils offrent une combustion de haute température avec une qualité de flamme proche d’un foyer à gaz butane LPG. Ces fourneaux ne produisent pas de la fumée pendant la phase de fonctionnement normal. Ils en produisent juste un peu pendant la phase d'allumage et quand ils s'éteignent. Au terme de leur fonctionnement, ils laissent comme sous-produits du charbon et de la cendre ; le charbon peut être encore valorisé utiliser comme combustible et la cendre dans les terres pour la fertilisation des sols.
Dans sa contribution déterminée au niveau national, le Bénin envisage de promouvoir l’accès de plusieurs milliers de nouveaux ménages au petit équipement de cuisson au gaz butane entre 2021 et 2030. Afin de constituer une pépinière d’entreprises à la promotion des énergies vertes au Bénin, le projet PANA Energie a organisé des formations de formateurs sur les fourneaux à gazéification à une première cohorte de cent (100) entrepreneurs issus des faitières (UNaCooPFA, AISER, etc.). Ils sont accompagnés à avoir les aptitudes & compétences à utiliser des matériaux disponibles sur leur marché local pour la fabrication de réchauds améliorés, fours à pression. Des échanges sont en cours avec certaines entreprises privées pour une production de 6000 réchauds d’ici à 2024 pour le compte du projet.
Le projet PANA Energie est financé par le Gouvernement du Bénin, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il couvre vingt-cinq (25) communes réparties dans dix (10) départements sur les 12 que compte le Bénin comme suit : Alibori (Kandi, Malanville), Borgou (Parakou, N’Dali, Pèrèrè), Atacora (Natitingou, Toucountouna, Tanguiéta), Donga Djougou, Bassila), Collines Dassa-Zoumé, Ouèssè, Savalou, Savè, Bantè), Zou (Abomey Bohicon, Covè, Djidja, Zagnanado), Ouémé (Porto-Novo), Atlantique (Abomey-Calavi, Toffo), Littoral (Cotonou) et le, Mono (Lokossa).
« Depuis que j’utilise ce réchaud, j’ai plus de faciliter à cuisiner de bons repas pour ma famille. Il ne dégage pas de fumée. Je suis vraiment à l’aise. Je le trouve assez économique par rapport aux fours à cuisson améliorés fonctionnant avec du charbon. Je n’ai plus besoin de débourser entre 7000 et 8000 Fcfa tous les mois pour acheter du charbon, qui parfois ne suffit pas pour la consommation mensuelle »Rosalie