Il y a près de douze ans, à Puntarenas sur la côte pacifique du Costa Rica, un groupe de pêcheurs rencontrait trois spécialistes de la conservation maritime du PNUD.
Les spécialistes avaient pour but d’enrayer la pêche illégale dans l’Aire Maritime Protégée de l’île Cocos, maintenant classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO. De leur côté, les pêcheurs voyaient déjà leur moyen de subsistance menacé par le nombre déclinant de poissons.
À cause de ces intérêts apparemment divergents, peu de poignées de mains furent échangées après la discussion. Comment pouvait-on concilier les objectifs de conservation maritime avec les besoins des pêcheurs et de leurs familles?
Douze ans plus tard, les perspectives des protecteurs des ressources maritime et des pêcheurs ont toutes deux bien changé. En effet, en novembre 2018, non loin de Puntarenas, le Costa Rica est devenu le premier pays au monde à lancer un plan d'action national pour une pêche durable des grandes espèces pélagiques (en anglais).
Les poissons pélagiques, tels le mahi mahi, l'espadon et les requins, vivent dans des eaux baignées de soleil à environ 200 mètres de profondeur.
Le plan vise à améliorer les pêcheries, à augmenter l'offre de fruits de mer provenant de sources durables et à assurer le bien-être social des personnes qui dépendent de la pêche. Ce programme durera dix ans et contribuera directement aux objectifs de développement durable (ODD) au Costa Rica.
C’est le résultat de douze mois de négociations auxquelles ont participé plus de cent représentants de gouvernements, d’universités, et de la société civile, ainsi que des pêcheurs, des exportateurs, des restaurants et des supermarchés.
Cette initiative a le mérite d’avoir transformé la dynamique du débat, changeant les adversaires d’autrefois en alliés d’aujourd’hui, œuvrant ensemble pour un avenir, non seulement plus inclusif et respectueux de l’environnement, mais aussi prometteur pour la pêche au Costa Rica.
Au cours de la présentation du plan, l'un des pêcheurs a abordé un agent du PNUD qu'il avait rencontré douze ans auparavant lors du premier meeting et a tenu à exprimer sa satisfaction: "Je tiens à remercier le PNUD pour la confiance qu'il nous a accordé et pour nous avoir aidé à élaborer un plan formel."
Selon des données estimées par l'Institut des pêcheries et de l'aquaculture du Costa Rica (en espagnol), le secteur de la pêche emploie entre 2 000 et 3 200 personnes. Mais en tenant compte des familles des employés, le nombre de personnes dépendant de la pêche pour leur subsistance se situe entre 10 000 et 16 000, sans compter les milliers d’autres emplois liés à la pêche, tels que le transport.