La crise de la COVID-19 ayant affecté de manière disproportionnée certains groupes vulnérables, l'un des enseignements qui se dégage est la nécessité de renforcer les approches de protection sociale afin de s'assurer que les personnes âgées ne sont pas laissées pour compte. Au Chili, les personnes âgées devraient représenter un tiers de la population d'ici 2050, mais elles sont loin de constituer un groupe homogène.

Cette réalité a été mise au grand jour pendant la première année de la pandémie, avec une augmentation significative du nombre d'appels reçus via la ligne téléphonique « Fono Mayor » (mise en place par le gouvernement pour fournir des informations et un soutien aux personnes âgées), pour des demandes variées - de l'assistance physique à l'assistance psychosociale.

Ces conversations ont montré l'importance de l'interaction sociale et de la mise en réseau pour garantir le bien-être des personnes âgées, y compris pour celles qui ont besoin de soins et leurs aidants. C'est dans ce contexte qu’a vu le jour le Projet NODO, une initiative chilienne centrée sur la communauté qui intègre un ensemble de plateformes numériques, destinées à activer et à renforcer les réseaux de soutien aux personnes âgées. Ces plateformes sont présentées ci-dessous.

Soutenu par le Programme des Nations Unies pour le développement, le Service national chilien pour les personnes âgées (dénommé SENAMA), ainsi que d'autres agences des Nations Unies et partenaires du gouvernement, le projet visait à réduire et à éliminer les obstacles qui tendent à empêcher les personnes âgées de participer à la vie sociale et d'exercer leurs droits. D’après Catalina Fuentes, une habitante de la localité de San José de Maipo, « Il est très important, surtout dans les zones reculées, d'avoir des réseaux. Une femme âgée dans ces territoires aura beaucoup de mal à accomplir quoi que ce soit si elle n'a pas de réseaux, ou une passerelle vers des institutions, d'autres réseaux ou organisations. »

Le projet NODO a été mis en œuvre dans 12 collectivités, constituées de zones urbaines et rurales qui comptent une importante population de personnes âgées. Si le projet a cherché à tirer parti des technologies émergentes, les membres de l’équipe qui, en tant que relais sur le terrain, ont rencontré, mené des entretiens et interagi avec les personnes âgées pour mieux comprendre leurs besoins, ont également joué un rôle essentiel dans la réussite de l’initiative. Une telle démarche a permis d'assurer que les interventions numériques étaient adaptées aux réalités culturelles et contextualisées pour répondre aux besoins spécifiques des personnes ciblées.

Les technologies peuvent être utilisées pour renforcer la protection sociale des personnes âgées, mais les individus servant de relais au niveau communautaire jouent un rôle tout aussi important pour faciliter l’adaptation sociale de ces outils et garantir leur adoption et leur utilisation. Par exemple, l'intégration de la plateforme d'apprentissage en ligne du projet s'est appuyée sur des informations recueillies sur le terrain à l’échelle des communautés locales visées. La plateforme couvre une série de sujets avec un référentiel de connaissances basé sur les besoins des personnes âgées, comme la formation et les recommandations en matière de services de soins.

Ces contenus sont également disponibles en format multimédia pour en accroître l'accessibilité. En ce qui concerne les personnes handicapées, les sourds ont la possibilité de communiquer directement avec le Service national pour les personnes handicapées (connu sous le nom de SENADIS) grâce à l’interprétation en langue des signes en ligne. Un tel dispositif offre un espace d’interaction virtuel, tout en permettant des échanges en 'face à face'.

Les personnes âgées se sentant souvent exclues de la société, la protection sociale devrait inclure la promotion d'un réseau de soutien social, où elles peuvent partager leurs histoires, leurs expériences et les enseignements y tirés. Qu'il s'agisse d'entrer en contact avec un réseau de professionnels pouvant fournir des conseils sur le travail de soins ou d'accéder à un réseau d'organismes partenaires prestataires de soins, la Plateforme de soins est un autre espace virtuel dédié qui a été mis en place dans le cadre du projet NODO pour aider à remplir cet objectif.

Patricia Verdugo a reconnu que « cette plateforme [NODO] nous permettra à nous, les aidants, de communiquer entre nous et de nous aider mutuellement à prendre soin de nos aînés. Je suis fière de représenter tous les aidants, aussi bien ceux qui ont participé que ceux qui n'ont pas participé, à la réalisation de cette plateforme qui est basée sur nos expériences et notre vision de ce que nous avons appris dans notre vie quotidienne. »

Le site Web du projet présente également Nodo Series 60+ (série Nodo 60+), un ensemble de publications qui abordent les scénarios complexes et divers entourant la population âgée au Chili sous l’angle du développement durable. En substance, la population âgée du Chili est hétérogène : certains vivent dans des zones urbaines, d'autres dans des communautés rurales ; certains sont physiquement actifs, d'autres non ; certains reçoivent des soins à domicile, d'autres sont eux-mêmes des aidants. Ces dynamiques exigent des politiques de protection sociale holistiques qui tiennent dûment compte de leurs besoins.

Grâce à l'écosystème de plateformes interconnectées du projet NODO, les personnes âgées devraient pouvoir accéder à ces espaces numériques et en tirer parti pour obtenir des services de soutien et de soins, mieux coordonner leurs actions, et ainsi renforcer leur autonomie. Le projet a bénéficié d’un financement du Fonds conjoint pour les ODD, mais aussi de l’appui de partenaires de mise en œuvre au sein des Nations Unies et du gouvernement chilien.

Cette histoire a été produite en collaboration avec le Chief Digital Office du PNUD. Pour plus d'informations sur le projet NODO, contactez Soledad à l'adresse soledad.gonzalez@undp.org.