
Cérémonie de pose de la première pierre pour la construction de nouvelles infrastructures administratives et de surveillance, ainsi que lancement officiel du bornage cadastral du Parc national de la Rusizi
Par Aaron NSAVYIMANA
Le 18 février 2025, le gouvernement du Burundi en partenariat avec le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Royaume de Belgique ainsi que l’Union européenne (UE) ont procédé, à Gatumba, à la pose de la première pierre pour la construction de nouvelles infrastructures administratives et de surveillance, ainsi qu’au lancement officiel du bornage cadastral du Parc national de la Rusizi. Les deux initiatives de grande envergure symbolisent un engagement des quatre institutions d’investir dans sa préservation et le développement d’un tourisme durable.
La pose de la première pierre pour la construction de ces infrastructures et ce bornage cadastral, est une avancée qui a été saluée par le représentant résident du PNUD, Mathieu Ciowela, étant donné son impact sur la préservation de la biodiversité et le développement durable, comme il a souligné dans son discours de circonstance.
Les deux activités sont menées dans le cadre du projet « Améliorer l’efficacité du système de gestion des aires protégées pour la conservation de la biodiversité au Burundi », cofinancé à hauteur de 6 millions dont 4 millions de dollars de la Belgique, 1 million de l’Union européenne et 1 million du PNUD. Mathieu Ciowela a remercié le gouvernement burundais et ses partenaires pour la confiance investie dans le PNUD pour la mise en œuvre de ce projet qui concourt à la protection de deux aires protégées du Burundi, à savoir le Parc National de la Kibira et le Parc national de la Rusizi.
Par ailleurs, ce projet vise quatre grands objectifs : la délimitation et le bornage des deux parcs pour sécuriser leur territoire et prévenir les empiètements, le renforcement des capacités dans la gestion des parcs en améliorant les équipements des gardes forestiers, ainsi que les différentes infrastructures stratégiques, la restauration des habitats dégradés afin de favoriser un équilibre écologique durable, ainsi que la réhabilitation des infrastructures et des pistes et la restauration des zones dégradées, afin de valoriser les potentialités écotouristiques.
Le bornage cadastral, comme l’affirme le représentant résident du PNUD, est une initiative déterminante pour garantir une gestion durable et inclusive des ressources naturelles, en impliquant activement les communautés riveraines.
Riche en biodiversité et site stratégique pour l’écotourisme burundais, le parc de la Rusizi, subit les effets du changement climatique, notamment la montée des eaux du lac Tanganyika. La construction de ces infrastructures modernes permettra d’améliorer l’accueil des visiteurs, de renforcer la surveillance et de mieux gérer les impacts environnementaux, en adaptant la gestion du parc aux nouvelles réalités climatiques.
Le représentant résident du PNUD au Burundi a saisi cette opportunité pour réitérer la détermination de son organisation à accompagner le Burundi dans ses efforts de protection de la nature en réaffirmant son engagement aux côtés du Burundi pour que le parc national de la Rusizi puisse pleinement jouer son rôle écologique, économique et touristique, pour le bien-être des générations présentes et futures.
Pour sa part, Ir. Ndorimana Emmanuel, secrétaire permanent au ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, a souligné l’importance écologique et économique de ce site, qui est un patrimoine naturel et urbain unique pour le Burundi, avec une localisation stratégique, au bord de la ville de Bujumbura et à proximité avec d’autres agglomérations nationales et sous-régionales. Il a néanmoins déploré que ce parc reconnu pour son extraordinaire diversité de flores et de faunes, incluant des espèces rares, menacées et endémiques est exposé à des menaces. Il s’agit notamment de la pression anthropique exercée par les riverains à travers le braconnage et l’accaparement illégal des terres. Il a fait savoir que face à ces défis, le gouvernement du Burundi a sollicité un appui à ses partenaires pour améliorer l’efficacité du système de gestion des aires protégées et préserver la biodiversité.
Selon lui, le lancement de la construction des infrastructures et du bornage cadastral est une étape importante qui marque le début de la concrétisation de cette volonté de rétablir le parc national de la Rusizi dans ses limites et de le voir remplir convenablement ses fonctions et ses services écosystémiques.
Il a souligné que malgré ces avancées dans le secteur pour la sauvegarde de l’environnement à long terme, les défis restent immenses. Il a profité pour réitérer la demande d’appui, car les besoins sont énormes pour garantir une protection adéquate de la biodiversité tout en précisant que les moyens manquent pour la mise en œuvre efficace des politiques de conservation.
La Belgique et le Burundi entretiennent une relation de partenariat solide, axée sur le développement durable et la protection de l’environnement. Cette coopération se traduit par des actions concrètes dans différents domaines, tels que la gestion durable des écosystèmes et le renforcement des capacités locales, comme l’a souligné Bart PENNWAERT, directeur général adjoint de la Coopération au développement belge. Il a précisé qu’il est primordial de reconnaître le rôle crucial des communautés locales dans le cadre d’une gestion inclusive de ces écosystèmes. Leur implication est essentielle au succès de toute initiative en ce sens ; non seulement en assurant leur participation (notamment à la prise de décision), mais également en garantissant qu’elles bénéficient des effets positifs de la protection de l’environnement et des dividendes issus des services écosystémiques, a-t-il ajouté.
Il a également réaffirmé l’engagement de la Belgique en faveur d’une transition climatique juste, inclusive et protectrice de l’environnement.
Il a noté que sa présence à la cérémonie réaffirme l’engagement sincère de son pays en faveur d’une transition climatique juste, inclusive et protectrice du bien commun le plus précieux que nous avons : « notre planète ».
Pour sa part, Didier Carton, team leader à la délégation de l’Union Européenne, a mis en relief l’importance de cette initiative. Il a fait savoir que ce lancement officiel des travaux de construction des infrastructures du parc et la délimitation de ses frontières symbolise l’engagement collectif pour une gestion durable et participative des aires protégées au Burundi.
Il a en outre rappelé l’importance du programme Dukingire Ibidukikije, qui s’inscrit dans une approche intégrée de la conservation et du développement socio-économique. Ce programme vise à promouvoir la conservation et la valorisation de la biodiversité tout en améliorant les conditions de vie des populations riveraines, notamment à travers l’accès à l’eau potable, a dit Carton.
Didier Carton a réaffirmé l’engagement de l’Union Européenne en faveur de l’environnement et du développement durable. Ainsi, il a indiqué que l’Union européenne est déterminée à lutter contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement, à travers la promotion d’une économie verte, la restauration de la biodiversité et la réduction de la pollution.
Il a également évoqué la portée stratégique de ce projet dans le cadre des engagements internationaux du Burundi. « Les actions menées ici contribuent aux objectifs du Plan national de développement 2018-2027 ainsi qu’à la vision “Burundi pays émergent à l’horizon 2040 et pays développé en 2060” », a-t-il précisé.