PNUD - Certification foncière « Je suis fière d’avoir donné du travail à mes sœurs »

12 décembre 2024
Certification foncière « Je suis fière d’avoir donné du travail à mes sœurs »

Berthe NAHAYO tenant son enfant dans les bras, devant sa maison

©UNDP Burundi/Munyana Francine, 2024

Par Aaron NSAVYIMANA

En commune de Nyanza Lac, le PNUD a facilité l’installation d’un service foncier communal qui délivre des certificats fonciers aux propriétaires de parcelles sises dans la ville du chef-lieu communal et des propriétés foncières, y compris celles à vocation agricoles situées en périphérie de la ville et en zone rurale.

Ces certificats sont devenus pour ses bénéficiaires un atout de développement car ils sont hypothéqués dans des banques et les institutions de microfinances pour accéder au crédit, chose qui n’était pas réalisable avant sont implantation, boostant en même temps l’économie locale et le développement des familles, qui, aujourd’hui en accédant au crédit peuvent diversifier les sources d’investissement.

Berthe NAHAYO, a ouvert un atelier de couture après avoir contracté un crédit de 4.000.000 FBU auprès de la COOPEC (Coopérative d’Epargne et de Crédit) en donnant en garantie sa parcelle de 4 ares. Elle est confiante qu’aujourd’hui elle a l’épanouissement de sa famille dans ses mains, car avec le gain qu’elle récolte des 5 machines à coudre qu’elle a acheté avec ce crédit, elle arrive à prendre soins de sa famille. « Ma famille vit bien depuis que j’ai ouvert l’atelier, elle mange bien, les soins de santé ne sont plus un problème, nous nous habillons bien et les enfants ont le nécessaire comme les cahiers pour bien suivre leurs études », souligne Berthe.

« Je suis aussi fière d’avoir donné du travail à mes sœurs, quatre femmes travaillent avec moi. Je suis contente que le certificat foncier m’a aidé à renforcer l’esprit d’entraide avec les femmes, car elles apportent quelque chose à la maison et contribuent au développement de leurs familles », se réjouit Berthe.

Avec un gain minimal de 200.000 FBU par mois, Berthe voit l’avenir avec optimisme. Elle dit : « Avec ce gain, j’ai entrepris une activité connexe, à savoir le commerce de l’huile de palme. Comme je maitrise le métier de couturier, je vais sans douter prospérer et étendre mes activités ».

Berthe déplore néanmoins que beaucoup de femmes hésitent à prendre des crédits parce que leurs maris manquent de vision pour le développement de la famille. Il en appelle à la prise de conscience de l’administration pour mener des campagnes de sensibilisation de ces derniers.  En effet, précise Berthe, certains hommes ne contribuent plus aux besoins de la famille lorsqu’ils voient que leurs épouses ont eu de l’argent, laissant toutes les charges familiales à la femme tout en ignorant qu’elle doit rembourser le crédit. Pire, il y en a qui contraignent la femme à affecter cet argent à des dépenses inutiles ou non prioritaires, perturbant ainsi le programme de remboursement que s’est fait son épouse. Plus grave, déplore Berthe, certains hommes ravissent l’argent de leurs femmes et partent le dilapider.

Elle appelle à une prise de conscience tant au niveau de la population que de l’administration que faire enregistrer sa propriété pour avoir un titre communal foncier est un moyen extraordinaire d’accéder au capital en vue de l’investissement via le crédit garanti par le certificat foncier. Elle insiste, « il faut que le crédit serve au développement de la famille et pour ce faire, une synergie de tous est nécessaire pour que ce crédit ne serve en retour comme source de pauvreté une fois que le crédit n’est pas bien remboursé ».