Par Gakuba Landry

Dans l’optique de dessiner les contours d’une stratégie d’accélération du rythme vers la parité, une réflexion entre les acteurs et actrices engagé-e-s dans la promotion et la défense des droits des femmes a été menée le jeudi 11 avril 2024 pour définir les moyens de renforcer la participation des femmes aux postes électifs et de prise de décision à tous les niveaux de la vie nationale d’ici à 2030. Cette réflexion a abouti à la mise en place d’un noyau de pilotage de la stratégie vers la parité ainsi qu’à la définition des interventions clés pour conduire la feuille de route de ladite stratégie.

Axée sur la meilleure stratégie à utiliser par les femmes Burundaises pour jouer leur rôle de citoyenne à part entière, Cette réflexion s’inscrit dans l’action de mobilisation de la femme pour ses droits à l’occasion de la journée internationale de la femme. 

Au cours de discussions, les participant-e-s ont évalué le pas franchi, les progrès, les défis, les opportunités non saisies et à saisir, les partenariats possibles dans le domaine précis de la participation des femmes dans la prise de décisions pour faire avancer la société burundaise vers une société où chacun-e trouve sa chance et met en œuvre toutes ses potentialités pour le développement durable et équitable. 

Certains des défis relevés comprennent le poids de la tradition et les préjugés qui placent la femme au second rang pour se concentrer aux tâches ménagères, le faible engagement dans les partis politiques, l’un des canaux pour accéder au pouvoir ; le faible niveau de formation, insuffisance des ressources et des capacités, la dépendance économique de la femme sur l’homme, la pauvreté ; le manque de la solidarité des femmes pour défendre et faire avancer une cause commune en leur faveur ; les violences basées sur le genre.

Pour arriver à un taux satisfaisant de la participation des femmes, les participantes ont encouragé qu’il y ait un cadre pour étudier tous les défis que rencontre la femme burundaise et comment les remédier.

« Cet atelier marquera une étape importante dans la lutte pour l’égalité des genres et la participation active des femmes aux processus décisionnels », a indiqué Jonas Mfouatie, Représentant résident adjoint du PNUD au Burundi. Soulignant l’importance de la participation des femmes dans les instances de prise de décision pour une société juste et égalitaire, Mr Mfouatie a ajouté, « L’atteinte de la parité est un objectif ambitieux mais il est essentiel pour construire un avenir égalitaire inclusif et prospère pour tous. 

Soulignant les avancées significatives apportées par le quota de 30% pour la parité, le Représentant Résident adjoint a plaidé pour la promotion des réformes dans la loi et les politiques pour accélérer le rythme vers la parité.

La représentante de l’Union des femmes au Burundi, Mme Christine Mbonyingingo, a exprimé son espoir que « Même si le Code électoral a été déjà adopté, nous avons l’espoir qu’il va y avoir d’autres lois accompagnatrices mettant en valeur la participation des femmes dans les instances de prise de décision ». Et de souhaiter que la Commission électorale nationale indépendante puisse tenir en compte la parité dans l’organisation des bureaux électoraux aux différents niveaux.

La réflexion a permis d’élaborer une feuille de route consensuelle de mise en œuvre de la stratégie d’accélération de la parité aux postes électifs et de prise de décision à tous les niveaux de la vie nationale d’ici 2030. Et un noyau d’acteurs les plus actifs dans la promotion de la participation de la femme aux instances de prise de décision à tous les niveaux a été mis sur pied pour suivre la mise en œuvre de cette stratégie.