Par MUNYANA Francine

Depuis 2022 le projet relance des activités économiques appuie les femmes, les hommes et les jeunes des zones frontalières qui ont été plus affectés car ils dépendent des dynamiques sociales et économiques de ces zones. Basée sur la logique fondamentale selon laquelle le changement est dynamique, le projet offre une plateforme créative pour produire des capacités et des comportements de transformation qui induisent des actions, l'apprentissage et modélisent les résultats.

Le dynamisme de Gloriose, 43 ans, mère de 6 enfants lui avait valu de gérer son commerce de riz à la perfection. Tout a basculé avec la pandémie de la COVID-19. Pratiquant le commerce transfrontalier dans la commune Rugombo de la province Cibitoke, la fermeture des frontières lui a fait perdre tous ses clients.

Avec cette problématique, le PNUD et la Coopération Suisse ont mis en place un projet d’appui pour relancer les activités économiques des femmes et des hommes des zones transfrontalières. Grâce à l’accompagnement psychosociale avec le Centre Ubuntu, le renforcement des entreprenants et petits commerçants avec l’Association des Femmes Rapatriées du Burundi (AFRABU) ainsi que l’accès aux services financiers avec le Fonds de Microcrédit Rural et Kazoza Finance, ce projet a contribué à la relance des activités et la création d’emploi pour les micro- entreprenants et entreprentes locaux affectés par la COVID-19.  

Dans son souci de consolider le tissu social et de promouvoir la santé mentale, le Centre Ubuntu a utilisé l’approche communautaire par le counseling et le théâtre narratif. 

Gloriose raconte : « Nous avons tout d’abord reçu un accompagnement psychosocial parce que mentalement, nous étions réellement très affectés. Ensuite, nous avons reçu des formations et un prêt pour démarrer une activité commerciale ».

Pour renforcer les capacités d’affaires des petits commerçants, l’AFRABU a collaboré avec les associations et les groupements existants afin de soutenir leurs commerces. La Coopérative Rugombo Entreprise Rusake fait l’élevage de poules en cage dans la province Cibitoke. Cette coopérative emploie au moins 30 jeunes par jour ainsi que 6 salariés.

Nishimwe Albert, 28 ans, président de la coopérative a indiqué que grâce au projet, la coopérative a reçu un crédit de 10 millions de francs burundais à payer sur 2 ans. Avec 1000 poules que possèdent actuellement la coopérative, ils vont acheter 1000 de plus grâce à ce prêt leur permettant ainsi d’augmenter la production et la vente d’œufs. « Nous avions beaucoup de clients qui veulent acheter nos œufs mais nous n’arrivions pas à satisfaire la demande. La production va augmenter et ainsi nous pourrons vendre plus et gagner plus ». 

Epitace de la province Kayanza, qui possède une boutique alimentaire a déjà remboursé la totalité de son crédit. « Maintenant je vais entamer les procédures pour avoir un crédit individuel d’au moins un million. Avec ce montant, je pourrais accroitre sensiblement mon capital et j’envisage de construire mon propre local et passer au niveau de grossiste ».

Gloriose possède actuellement un magasin au marché de Rugombo, à Cibitoke, et elle commercialise des ustensiles de cuisine locaux. Pour gagner plus, elle achète de l’argile et fabrique des braisiers. « Je suis membre d’une coopérative de 47 personnes et nous avons eu des formations sur l’épargne et crédit. Nous avons reçu un prêt de 1 millionde francs burundais. Actuellement, je peux à nouveau faire plaisir à mes enfants et subvenir à tous leurs besoins ».

Le projet « Appui à la relance des activités économiques des femmes et des hommes des zones transfrontalières » a permis à plus de 3500 entreprenants, hommes et femmes, d’ accéder au crédit dans les provinces de Cibitoke, Bubanza, Kayanza, Ngozi, Kirundo et Makamba.