Contexte et justification 

L’insurrection du mouvement Boko Haram dans le nord-est du Nigeria et ses pays voisins du Cameroun, du Tchad et du Niger a fait plus de 10 millions de déplacés au cours des dernières années. Au Tchad, depuis 2014, les autorités locales et les communautés font face à un afflux massif de déplacés et de réfugiés. La population a même doublé dans les localités de Baga Sola et Bol. Avec plus de 118 800 déplacés, la région continue de souffrir de l’insécurité, mais aussi des tensions intercommunautaires et de la pression sur les ressources d’une zone déjà extrêmement pauvre, dont l’accès aux services et aux infrastructures de base est limité. De plus, la fermeture des frontières avec les pays voisins entrave fortement le commerce transfrontalier, érodant davantage les moyens de subsistance, notamment des femmes et des jeunes.

De façon générale, la confiance de la population envers les structures étatiques officielles est faible. La coopération régionale dans le bassin du Lac Tchad a aussi été fortement ébranlée par l’insurrection de Boko Haram et la crise alimentaire subséquente, alors que les institutions n’étaient pas préparées à y faire face.

Se démarquant des interventions géographiquement et thématiquement fragmentées, le projet a pour objectif principal de stabiliser le bassin du Lac Tchad et de poser les bases du relèvement et du développement.

Objectifs

1.   Aider les gouvernements, collectivités locales et communautés des 4 pays à élaborer et initier une approche régionale de stabilisation commune aux quatre pays du bassin du Lac Tchad, y compris des processus transfrontaliers de réconciliation et de prévention de l’extrémisme violent ;

2.  Promouvoir la stabilité régionale en renforçant la sécurité communautaire, la gouvernance locale et la consolidation de la paix / réconciliation et la prévention de l’extrémisme violent dans 20 localités frontalières prioritaires ;

3.  Accompagner la réintégration des anciens miliciens et des personnes liées à BH (y compris les combattants en état de reddition) et les victimes aux communautés du bassin du Lac Tchad touchées par la crise.