Le PNUD et l’USAID forment 150 personnes sur les nouvelles technologies

29 septembre 2024

Dans le cadre du projet de promotion de l'éducation civique destiné aux femmes et aux jeunes comoriens, financé par l'USAID, le PNUD et le CNPA ont organisé des sessions de formation à l'attention des journalistes, jeunes et femmes, sur les technologies de la communication et les médias sociaux. Ces formations visent à promouvoir l’utilisation du numérique pour renforcer l’éducation civique, favoriser la participation citoyenne et encourager l'engagement dans la vie politique et publique.

Lors de l'ouverture de la session de formation à Ngazidja, la représentante adjointe du PNUD, Vera Hakim, a souligné l'importance cruciale des technologies de l'information et de la communication (TIC) pour le développement socio-économique. Elle a noté qu'une fracture numérique persiste, particulièrement en ce qui concerne l'accès des femmes et des jeunes à ces technologies. « C'est pour combler ce fossé que nous nous réunissons aujourd'hui », a-t-elle déclaré. Vera Hakim a également précisé que l'inclusion et la participation citoyenne sont au cœur de notre démarche, sachant que les femmes et les jeunes représentent respectivement 49,9 % et 60 % de la population. 

Cependant, moins de 25 % de la population utilise les réseaux sociaux, dont Facebook. Aux Comores, 39,8 % des utilisateurs de Facebook sont des femmes, contre 60,2 % d'hommes. « En fournissant les compétences nécessaires pour utiliser les TIC, nous espérons que ces formations permettront aux femmes et aux jeunes de s'engager activement dans la vie politique, sociale et économique », a conclu la représentante adjointe du PNUD.

Extension des formations vers les îles 

Après Moroni, les activités ont été dupliquées dans les îles sœurs notamment Anjouan et Mohéli, avec les mêmes objectifs, de combler le fossé numérique et autonomiser les femmes, les jeunes et les professionnels des médias en leur fournissant des compétences et des connaissances nécessaires pour tirer profit des outils numériques disponibles. Le président du CNPA est convaincu que le numérique participe largement à la promotion de la démocratie, à l’engagement des citoyens dans la vie politique et publique. « Ces formations devront permettre d’offrir une plateforme permettant aux femmes et aux jeunes de s'engager activement dans la vie politique, sociale et économique de leur communauté, faciliter la communication, le partage d'informations et l'accès à des ressources éducatives et renforcer l'autonomisation et la participation citoyenne », souligne Aboubakari Boina. Il a ajouté que l’accès aux TICs est essentiel pour garantir une représentation équitable des femmes et des jeunes dans les processus décisionnels. En leur fournissant des outils pour exprimer leurs opinions, accéder à des informations pertinentes et influencer les politiques publiques, le numérique contribuent à créer des sociétés de savoir plus inclusives et démocratiques. 

Le numérique au service des professionnels des médias

Lors de ces ateliers, les participants ont renforcé leurs compétences en matière de numérique, en se familiarisant avec les outils essentiels pour la gestion de l'information et la communication. Le journaliste Chamsoudine Mhadji souligne que cette formation lui a permis de maîtriser les nouvelles techniques des réseaux sociaux. « J’ai comblé mes lacunes et appris à utiliser les nouvelles technologies, notamment à créer du contenu et à monétiser la visibilité », explique-t-il, en ajoutant qu’il envisage d’exploiter ces compétences dans ses projets futurs, comme une candidature aux prochaines législatives. « Ces connaissances vont vraiment m’aider à renforcer mon image. »

Le reporter Ibnou Mouhamed, pour sa part, a insisté sur l’importance de cette formation dans le contexte professionnel actuel. « J’ai appris à créer du contenu et on nous a montré comment utiliser l’Intelligence Artificielle, ce qui m’a permis de travailler plus rapidement. Aujourd’hui, je l’utilise et je suis plus efficace en rédaction », confie-t-il. Il prévoit également de partager ces nouvelles compétences avec son équipe à la RTMC, estimant que cela contribuera à améliorer leur image et à accroître leur audience.

Salma Youssouf, âgée de 23 ans, exprime sa satisfaction quant à cette formation, particulièrement en raison de son caractère équitable et inclusif. « J'ai participé à cette session à Mohéli en tant que jeune femme, et je la trouve essentielle. Le monde actuel est axé sur la technologie, il est donc crucial de s'adapter aux évolutions technologiques, de saisir les opportunités et d'apprendre à surmonter les défis. 

De nombreuses femmes étaient présentes dans notre groupe. Nous aurions aimé que la formation dure plus longtemps, car deux jours sont insuffisants. Néanmoins, nous restons en contact avec notre formateur, Azhar, et avons même créé un groupe d'échange », explique-t-elle.

Promouvoir l'inclusion et la démocratie à travers les TIC

Pour le PNUD, l'objectif est de garantir la participation active des femmes et des jeunes aux processus décisionnels et leur capacité à influencer les politiques publiques, afin de promouvoir des sociétés inclusives et démocratiques. La stratégie consiste à renforcer l'éducation civique à travers les technologies de l'information et de la communication (TIC), qui sont essentielles pour la participation démocratique. En offrant des ressources éducatives en ligne, des plateformes d'apprentissage interactives et des forums de discussion, le PNUD vise à accroître l'information et l'engagement des femmes et des jeunes. « Nous avons observé un vif intérêt des jeunes pour les nouvelles technologies. 

À Ngazidja, plus de 632 personnes se sont inscrites, mais nous n'avons pu sélectionner qu'une trentaine de participants pour la première session », indique Vera Hakim, représentante adjointe du PNUD. Elle exprime sa gratitude envers les partenaires tels que le CNPA, l'USAID et le Gouvernement de l'Union des Comores pour leur soutien aux programmes du PNUD. « Ensemble, nous pouvons garantir l'accès des femmes et des jeunes aux TIC et favoriser une société plus inclusive, démocratique et prospère. » 

Andrea Clemons de l’USAID, présente lors de l'ouverture du premier atelier à Moroni, partage cette vision et est convaincue que cet atelier représente une étape clé pour renforcer l'inclusion, la démocratie et l'autonomisation des femmes et des jeunes aux Comores.