Excellences, Mesdames et Messieurs, chers collègues, soyez les bienvenus parmi nous ce matin,
Permettez-moi tout d’abord de remercier la Mission permanente de la Jordanie ainsi que la Mission permanente de la Norvège [en particulier S.E. Sima Bahous et S.E. Tore Hattrem] qui sont les hôtes de ce panel de haut niveau. Permettez-moi également de d’adresser mes remerciements à mes collègues du Bureau régional pour les États arabes [mes amis Murad Wahba et Sarah Poole], du Centre régional du PNUD à Amman, du Centre d’Oslo pour la gouvernance et d’International Alert ainsi que des bureaux de pays impliqués dans l’élaboration du référentiel de conception, de suivi et d’évaluation de la prévention de l’extrémisme violent, un outil qui, à mon avis, deviendra une ressource essentielle pour améliorer l’impact des initiatives visant à prévenir l’extrémisme violent.
Enfin, merci à vous tous pour votre présence parmi nous ce matin.
Nous sommes tous conscients, dans cette salle, de la portée croissante et des conséquences destructrices de l’extrémisme violent, qui s’avère aujourd’hui l’un des principaux défis pour la paix et la sécurité dans le monde. L’extrémisme violent est responsable d’environ 100 décès par jour ; en 2016, il a coûté à l’économie mondiale quelque 14,3 billions de dollars, soit 12,6 % du PIB mondial. Chers collègues, ceci est un appel mondial à l’action. Devant une situation de cette ampleur, il faut agir avec urgence. Face à ces menaces mondiales, nous devons favoriser notre capacité à prévenir et à combattre le terrorisme et l’extrémisme violent et bâtir des sociétés pacifiques, justes et inclusives, conformément à l’esprit de l’ODD 16 et dans le cadre plus large du Programme 2030.
Au PNUD, nous contribuons à la prévention de l’extrémisme violent en appuyant des solutions de développement ciblant les causes profondes et les facteurs structurels de l’extrémisme violent. Notre approche préventive consiste à examiner la relation qui existe entre les sociétés pacifiques et le développement inclusif, l’état de droit et les droits de l’homme, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance, l’engagement civique et la participation politique, et à aborder les inégalités horizontales qui alimentent la radicalisation susceptible de mener à l’extrémisme violent. Ce faisant, nous soutenons les femmes, les jeunes, les chefs religieux et leurs organisations respectives qui se font les champions de la prévention de l’extrémisme violent. Nous contribuons par ce biais à créer les opportunités qui leur permettent de participer activement au renforcement de la cohésion sociale à l’échelle communautaire.
Comme l’a souligné le Secrétaire général, l’édification de sociétés ouvertes, équitables et inclusives, établies dans le plein respect des droits de l’homme et offrant des opportunités économiques pour tous constitue l’alternative la plus tangible et la plus significative à l’extrémisme violent.
La réussite des actions de prévention de l’extrémisme violent ne saurait se faire sans partenariat. Cela inclut des partenariats avec le Bureau de lutte contre le terrorisme, la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme ainsi que d’autres entités des Nations Unies, afin d’assurer un soutien cohérent aux États membres en vue de l’élaboration et la mise en œuvre de leur Plan d’action national pour la prévention de l’extrémisme violent. Nous œuvrons également de concert avec des partenaires extérieurs au système des Nations Unies, à travers nos collaborations avec International Alert, International Civil Society Action Network (ICAN), Hedayah, les membres de Global Solutions Exchange, Search for Common Ground ainsi qu’un large éventail d’organisations de la société civile dans les pays concernés. Nous avons en outre établi des partenariats vitaux avec de nombreux États membres [tels que nos hôtes, la Norvège et la Jordanie, entre autres], qui nous fournissent le soutien et les ressources nécessaires pour mener à bien nos programmes aux niveaux national, régional et mondial.
À cet égard, nous sommes reconnaissants du soutien que nous a accordé le Group of Friends of Preventing Violent Extremism, qui nous a permis de mettre en place une approche globale de développement pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de l’extrémisme violent en complétant les mesures de sécurité dont nous avons tant besoin, mais qui restent à ce jour insuffisantes.
Le vaste corpus de recherches en cours sur l’extrémisme violent, et en particulier le récent rapport du PNUD intitulé Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique : moteurs, dynamiques et éléments déclencheurs, souligne qu’un modèle complet de prévention de l’extrémisme violent doit intégrer des réponses englobant à la fois les piliers de la sécurité et du développement de la part des gouvernements concernés, mobiliser les acteurs s’occupant des questions de sécurité ainsi que les membres des communautés visées en vue de réduire la méfiance et la suspicion mutuelle qui imprègnent leurs relations, et rechercher la participation active des organisations confessionnelles et des organisations qui œuvrent respectivement auprès des jeunes et des femmes.
De nombreux partenaires ont désormais uni leurs efforts et relevé le défi en appliquant de nouveaux programmes de prévention de l’extrémisme violent. Jusqu’à présent, le PNUD a entrepris plus de 63 programmes et projets apparentés et spécifiques à la prévention de l’extrémisme violent aux échelons national, régional et mondial. Une grande partie de notre travail de programmation au niveau des pays se concentre sur l’Afrique, en particulier sur le Sahel, la région du lac Tchad et la Corne de l’Afrique. Mais nous sommes aussi particulièrement attentifs aux pays présentant des risques émergents de terrorisme, comme en Asie centrale et dans les Caraïbes, ainsi qu’en Asie du Sud-Est et en Asie du Sud. Le PNUD met également en œuvre deux programmes régionaux respectivement en Afrique et dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Nous avons en outre lancé un programme mondial portant sur les « Solutions de développement pour la prévention de l’extrémisme violent ».
Les résultats des actions préventives ne sont pas toujours faciles à mettre en valeur. Et pourtant, la nécessité de démontrer l’optimisation des ressources nous oblige à nous assurer que nos initiatives en matière de prévention de l’extrémisme violent sont rentables et ont suffisamment d’impact sur le terrain.
D’où l’importance du suivi et de l’évaluation, non seulement en tant que mécanisme de responsabilisation entre les États membres, les donateurs et les acteurs du développement, mais aussi comme moyen de rendre compte des ressources investies, des résultats obtenus et des leçons apprises au titre de la programmation en faveur de la prévention de l’extrémisme violent. Les activités de suivi et d’évaluation nous permettent, ainsi qu’à nos partenaires, de mesurer l’impact de notre travail, de constituer une base de données fondées sur des éléments probants et de parvenir à une compréhension commune de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas en matière de prévention de l’extrémisme violent.
Tandis que nous essayons, collectivement, de mieux comprendre la menace complexe que représente l’extrémisme violent, les activités de suivi et d’évaluation constituent un outil d’apprentissage essentiel qui permet de mettre à l’échelle nos interventions réussies, tout en évitant de causer des dommages indus.
Le PNUD a l’intention d’utiliser ce nouveau référentiel pour aider les gouvernements à formuler et mettre en œuvre leurs plans d’action nationaux en matière de prévention de l’extrémisme violent. Ce référentiel sera d’une grande utilité pour réaliser le suivi de la mise en œuvre des plans d’action nationaux, afin de s’assurer que ceux-ci sont efficaces, inclusifs et fondés sur des données probantes.
Nous diffuserons ce référentiel par le biais de nos équipes spécialisées en matière de prévention de l’extrémisme violent dans les bureaux de pays, les centres régionaux, les entités de la famille des Nations Unies ainsi que d’autres partenaires, y compris en dehors du système des Nations Unies.
Je suis impatient d’en savoir plus sur vos expériences relatives à l’élaboration des programmes de prévention de l’extrémisme violent et j’attends avec beaucoup d’intérêt le lancement officiel du référentiel.
Je vous remercie de votre attention.