Cette année, nous célébrons cette journée sur le thème « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme »
Déclaration de l’Administrateur du PNUD à l’occasion de la Journée internationale des femmes 2024
5 mars 2024
Le thème de la Journée internationale des femmes de cette année, Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme, est un rappel opportun que ce sont finalement des financements publics et privés suffisants et bien alignés qui détermineront si les personnes auront de quoi se nourrir, un emploi ou l’accès à l’éducation. Alors que la richesse mondiale s’élève à près de 500 000 milliards de dollars, on note un déficit criant dans les financements mondiaux affectés à dessein à la promotion de l’égalité des genres, l’un des moyens les plus efficaces de permettre aux personnes d’échapper à la pauvreté. Pourtant, il faut un surcroît de 360 milliards de dollars par an pour réaliser l’égalité des genres et assurer l’autonomisation des femmes dans la poursuite de certains des principaux Objectifs de développement durable (ODD). En effet, selon les estimations, les pays développés détiennent plus de deux tiers de la richesse mondiale. La vraie question est de savoir à quoi l’argent est dépensé et par qui, et à qui il bénéficie ou pas. Il sera essentiel d’opérer des changements dans quatre domaines clés pour redéfinir le paysage financier et faire en sorte que les femmes puissent jouir de leurs droits.
Premièrement, il est indispensable d’accompagner les pays tout au long du cycle des finances publiques. Ce n’est qu’en disposant d’un espace budgétaire suffisant que l’on pourra éradiquer la pauvreté. Nous avons besoin d’un régime fiscal mondial juste et de systèmes fiscaux véritablement progressifs qui réduisent le fardeau fiscal des populations à faibles revenus, qui sont généralement des femmes pauvres. Le PNUD apporte un appui spécialisé aux ministères des Finances du monde entier, que ce soit pour revoir la façon dont les ressources sont mobilisées au moyen de la fiscalité ou de celle dont les programmes budgétaires sont conçus, mis en œuvre et suivis. Et l’initiative Equanomics du PNUD aide les ministères des Finances et les autorités fiscales de 26 pays à mettre en œuvre des politiques budgétaires efficaces en faveur de l’égalité des genres. Cette initiative comprend un laboratoire mondial d’apprentissage, qui a pour objet d’aider les économistes et les décideurs politiques à repenser l’avenir du travail tout en les dotant des connaissances nécessaires pour piloter les changements structurels dont nous avons besoin aujourd’hui.
Deuxièmement, le monde devrait prendre l’engagement de restructurer d’urgence la dette des pays en développement dans le cadre d’une réforme plus large de l’architecture financière internationale, une démarche cruciale pour permettre à des millions de femmes et d’hommes d’échapper à la pauvreté. Nous avons également besoin d’une architecture de la dette adaptée à l’égalité des genres. Alors que des dizaines de pays en développement sont touchés par la crise de la dette, ce sont les ménages qui absorbent le choc des coupes dans les dépenses sociales et les services publics, et le travail non rémunéré des femmes devient une subvention invisible.
Troisièmement, nous avons besoin de ministères, de banques centrales et d’autorités fiscales efficaces, responsables et transparents. Et nous devons prendre en compte le fait que de nombreuses initiatives qui font progresser les réformes institutionnelles en faveur de l’égalité des genres sont fragmentées, ce qui en limite l’impact. En effet, si les institutions financières publiques ne sont pas prêtes et équipées pour le changement, elles pourraient bien ne pas être en mesure d’entreprendre ou de maintenir ces réformes. Des réformes approfondies exigent plus que des formations ponctuelles ou des investissements segmentés en faveur de la parité. Il est nécessaire de travailler avec l’écosystème des institutions publiques. C’est pourquoi des initiatives telles le label Égalité des genres pour les institutions publiques du PNUD donnent leur caution aux ministères des Finances, aux autorités fiscales et à d’autres institutions déterminées à promouvoir l’égalité des genres tout en les préparant à faire avancer les réformes fiscales qui tiennent compte du genre.
Enfin, alors que notre monde est confronté aux niveaux de conflits violents les plus élevés depuis 1945, le manque de ressources financières continue d’être l’obstacle le plus grave et le plus persistant à la mise en œuvre des engagements mondiaux en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité au cours des 15 dernières années. En effet, dans des contextes de crises et de chocs, les femmes sont pratiquement huit fois plus susceptibles d’être pauvres que les hommes. C’est pour cette raison que le PNUD travaille en sa qualité de membre de la famille des Nations Unies dans des pays du monde entier, de l’Afghanistan où il a apporté son appui à 75 000 entreprises dirigées par des femmes depuis 2021, ce qui a permis de créer quelque 900 000 emplois, à la Côte d’Ivoire où il travaille avec des femmes alors que celles-ci entreprennent de reconstruire leur vie et d’avoir une source de revenus après la violence.
Avec des partenaires clés comme ONU Femmes, le PNUD continuera à #InvestirDansLesFemmes, à faire tomber les barrières et les préjugés et à veiller à ce que les femmes puissent diriger. Les femmes, leurs communautés – et notre communauté mondiale – ne peuvent plus attendre.
Ralliez la cause « Investir dans les femmes : accélérer le rythme » à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des femmes le 8 mars 2024. Utilisez le hashtag #InvestirDansLesFemmes pour lancer une nouvelle conversation. La nouvelle campagne de plaidoyer du PNUD sur la pauvreté et l’égalité des genres appelle les gouvernements à investir dans l’égalité des genres et à accélérer les réformes économiques afin d’aider les femmes et leurs communautés à sortir de la pauvreté.