
Seul le texte prononcé fait foi.
Le PNUD à 60 ans : plus utile, plus à l’écoute et plus responsable
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil d’administration, chers collègues et amis, J’ai l’honneur de me joindre à vous pour la première session ordinaire du Conseil d’administration du PNUD, du FNUAP et de l’UNOPS pour l’année 2025.
Je tiens à féliciter chaleureusement M. Andrès Montalvo Sosa, Représentant permanent de l’Équateur, pour son élection à la présidence du Conseil d’administration, et à souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres de notre bureau pour 2025. Je voudrais également dire ma profonde gratitude au président sortant, M. Muhammad Abdul Muhith, ancien Représentant permanent du Bangladesh, pour son leadership et ses conseils indéfectibles.
De nouvelles personnes ont rejoint l’équipe de direction du PNUD : Mme Linda Maguire, des États-Unis d’Amérique, en qualité de Sous-Secrétaire générale et Directrice du Bureau des services de gestion, et Mme Susan Brown, de la Suisse, en qualité de Sous-Secrétaire générale et Directrice du Bureau des relations extérieures et du plaidoyer.
Excellences, l’année 2025 marque le 60e anniversaire de la création du PNUD. Placé au cœur du mandat de l’ONU, le PNUD n’a cessé de pousser la réflexion sur le développement et d’obtenir des résultats tangibles à l’échelle mondiale au cours de ses six décennies d’existence, grâce en grande partie au précieux soutien de ses partenaires.
Il y a plus de 30 ans, dans un contexte marqué par des politiques d’ajustement structurel, le tout premier Rapport sur le développement humain (RDH) du PNUD déclarait que les peuples sont la véritable richesse des nations. Depuis lors, le concept de développement humain est passé du statut d’idée marginale à celui de principe normalisé. Le PNUD a continué d’innover, jouant un rôle déterminant dans l’appui aux objectifs du Millénaire pour le développement, aux stratégies de réduction de la pauvreté et aux objectifs de développement durable (ODD), dont l’ODD 16, qui, pour la première fois, intègre clairement la gouvernance et la paix au développement.
Il a promu de nouveaux concepts liés aux crises – sécurité humaine, résilience et développement tenant compte des risques – et a été le pionnier de la stabilisation, une approche conçue pour apporter un soutien global à la préservation des États et des communautés face à la résurgence de la violence.
Cette approche, aujourd’hui largement mise en œuvre en partenariat avec le système des Nations Unies et la communauté internationale, a permis d’exécuter des opérations représentant 2,1 milliards de dollars et a bénéficié à près de 17 millions de personnes.
Le PNUD a accompagné et soutenu les pays tout au long de l’une des pires pandémies depuis un siècle, en réalisant, en collaboration avec les équipes de pays des Nations Unies, 128 évaluations des effets socioéconomiques de la COVID-19 dans les cinq régions du monde en seulement trois mois. En partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le PNUD a travaillé aux côtés des pays et des communautés pour sauver plus de neuf millions de vies.
Le PNUD a été à l’avant-garde pour aider les pays à traduire les conventions multilatérales sur l’environnement en actions. Principal organisme de mise en œuvre du Protocole de Montréal, le PNUD a travaillé avec 120 pays et a contribué à l’élimination de 99 % des substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Depuis 1991, il a assuré l’acheminement de 10 milliards de dollars du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et du Fonds vert pour le climat (FVC), et de 39 milliards de dollars supplémentaires de cofinancements attendus.
Le PNUD a toujours été au service du système des Nations Unies, fournissant des services opérationnels à plus de 70 de ses entités.
Aujourd’hui, le PNUD est une organisation qui tourne avec cinq milliards de dollars par an, ce que soulignent le soutien et la confiance continus dont il bénéficie de ses partenaires. Les 23 000 employés du PNUD collaborent avec les États, les communautés, la société civile, les institutions financières internationales (IFI), le secteur privé et les entités des Nations Unies pour cocréer des solutions de développement intégrées dans plus de 170 pays et territoires. En 2024, 73 % des investissements du PNUD dans les programmes ont contribué à la promotion de l’égalité des genres. Et le PNUD continue d’évoluer afin de s’assurer qu’il reste utile. Le Rapport sur le développement humain 2025 du PNUD examine comment l’intelligence artificielle (IA) générative influe sur le développement humain.
À la fin de la troisième année de son Plan stratégique, le PNUD a accompli des réalisations notables qui sont à célébrer :
Nous avons déjà atteint notre objectif en matière électorale, en permettant à 800,6 millions d’électeurs inscrits de participer à 57 élections dans 43 pays. Nous avons contribué à mobiliser et à placer 757 milliards de dollars de financements publics et privés au service des ODD, réalisant ainsi près de 80 % de notre objectif qui est de 1 000 milliards de dollars. Nous avons aidé les États à fournir des services essentiels à 102 millions de personnes et nous avons aidé plus de 19 millions de personnes déplacées, de rapatriés et membres de communautés hôtes à retrouver leurs moyens de subsistance, à accéder à la justice et à bénéficier de services.
Le PNUD continue de renforcer ses capacités en tant qu’organisation intelligente face à l’avenir, responsable et à l’écoute. Le PNUD s’est classé parmi les organisations les plus performantes dans les cinq catégories de l’évaluation de l’ONU 2.0 réalisée à l’échelle du système onusien. Le 19e audit sans réserve du PNUD réalisé en 2024 par le Comité des commissaires aux comptes des Nations Unies indique que le PNUD a procédé à des transactions d’une valeur totale de plus de 100 milliards de dollars de manière responsable et transparente au cours des 20 dernières années. Les gains d’efficacité qu’il ne cesse d’engranger se traduisent par une augmentation des dépenses consacrées à l’obtention de résultats sur le plan du développement : en 2024, 92 cents de chaque dollar ont été investis dans les programmes et les services de développement, contre 88 cents en 2018, tandis que les coûts institutionnels du PNUD ont diminué de près de 30 % en 10 ans.
Notre parcours n’a pas été facile. Des employés du PNUD ont perdu la vie parce que nous restons présents dans des zones de conflit. Les risques persistent, car les mesures d’atténuation ne sont pas synonymes de risque zéro. Le développement n’est pas linéaire, aussi les résultats ne sont-ils pas toujours immédiats. Les contributions des donateurs aux ressources de base du PNUD ont considérablement diminué, ramenées de 50 % du total des contributions dans les années 1990 à 12 % aujourd’hui. La capacité du PNUD à répondre aux priorités des pays, à riposter face aux crises, à maintenir les niveaux actuels d’investissement dans la surveillance et à innover efficacement et stratégiquement dans un monde en évolution rapide s’en trouve écornée. Cette situation nous oblige inévitablement à fonctionner davantage sur la base de projets et limite notre capacité financière, notre état de préparation et notre agilité dans l’action, ainsi que notre capacité à investir.
Excellences, nos partenaires l’ont dit haut et fort : le PNUD apporte de la valeur. Selon l’enquête indépendante d’AidData menée auprès de plus de 11 000 partenaires de développement dans 147 pays à revenu faible ou intermédiaire, le PNUD a vu, au cours de la décennie écoulée, son indice d’« influence et utilité perçues » enregistrer une progression à deux chiffres. Le PNUD est la seule entité des Nations Unies régulièrement classée parmi les cinq meilleurs partenaires de développement par les dirigeants qui bénéficient de ses conseils ou de son assistance.
Le PNUD, c’est aussi l’optimisation des ressources. En 2024, avec 570 millions de dollars de ressources de base, le PNUD a exécuté des opérations d’une valeur de 4,8 milliards de dollars, soit un effet multiplicateur de plus de huit fois. Dans le Pacifique, avec chaque dollar de ressources de base, nous avons levé 24 dollars en ressources autres que les ressources de base. Je profite de l’occasion pour exprimer notre reconnaissance à tous nos partenaires pour leur soutien indéfectible. Malgré un contexte financier difficile, 10 de nos donateurs ont augmenté leurs contributions de base en 2024, envoyant un signal important de confiance placée dans ce que le PNUD représente pour le développement (voir l’encadré 1 pour plus de détails).
Les pays de programme en conviennent. En 2024, la part des États au titre du partage des coûts s’est élevée à 1,2 milliard de dollars, englobant par exemple un accord de 610 millions de dollars (2022-2024) en République démocratique du Congo (RDC) pour la construction d’infrastructures dans les zones les plus reculées ; 200 millions de dollars (2024-2026) au Gabon au titre de l’amélioration de l’accès aux services pour les communautés marginalisées ; et 170 millions de dollars (2015-2025) au Turkménistan pour le renforcement du système de santé national.
Ce qui nous attend : la voie vers le prochain Plan stratégique du PNUD
L’année 2025 est celle où vous, les membres de notre Conseil d’administration, serez appelés à approuver le Plan stratégique du PNUD pour 2026-2029. Cela survient à un moment où le monde connaît de profondes perturbations et incertitudes - qu’il s’agisse de la crise climatique, de la hausse des conflits, des changements économiques, de la polarisation politique, du rejet de l’égalité des genres ou encore des progrès technologiques vertigineux. Le tout à un moment où l’aide publique au développement (APD), instrument se situant au cœur du programme de développement, connaît une stagnation.
Chacune de ces tendances mondiales en amplifie ou en transforme d’autres. Les défis ne peuvent être relevés isolément. Mais cette interconnexion offre aussi des opportunités. Dans le droit fil de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de 2024, des solutions intégrées qui tiennent compte de la manière dont les évolutions environnementales, sociales, économiques et technologiques influent mutuellement les unes sur les autres sont nécessaires. Par exemple, le fait d’associer les investissements à faible émission de carbone et les accélérateurs des ODD dans les domaines du numérique, de l’économie verte, de la protection sociale et de la gouvernance pourrait permettre d’extirper 175 millions de personnes supplémentaires de la pauvreté d’ici 2050.
Dans un monde incertain et en mutations, le PNUD continue d’évoluer comme un partenaire de choix qui reste à l’écoute, un agent du changement, un innovateur et un chef de file en matière de développement.
Pour y parvenir, nous tirons les enseignements de l’expérience, nous sollicitons des retours d’expérience de la part de nos partenaires, nous sondons nos résultats et nous évaluons de manière critique nos modèles de prestation. Le PNUD a organisé plus de 570 consultations dans 115 pays avec des autorités, des représentants de la société civile, du secteur privé, des universités, des institutions financières internationales et d’autres entités des Nations Unies. Nous n’avons jamais eu par le passé à entreprendre une initiative d’une telle envergure dans le but de comprendre comment nous pouvons continuer à faire mieux. Nous avons également réalisé un examen du modèle de fonctionnement, qui pose un regard factuel et honnête sur la façon dont le PNUD crée, s’acquitte de sa mission et finance la valeur. Nous prenons déjà plusieurs mesures de gestion afin d’améliorer notre efficience et notre efficacité, tout en concevant des changements et des innovations systémiques pour l’avenir.
Je voudrais ici vous faire part de trois des nombreux points à retenir.
- Point 1 : Nos partenaires apprécient la combinaison du mandat de développement mondial et multidimensionnel du PNUD et sa capacité à adapter le soutien au contexte local : un avantage « mondial » unique. Le PNUD peut ainsi aider les pays à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030, en tenant compte du Pacte pour l’avenir et en s’alignant sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles. Nos partenaires apprécient également la capacité du PNUD à faire le lien entre les priorités des pays d’une part et les ressources et l’expertise mondiales d’autre part.
- Point 2 : Nous constatons une forte demande de la part de nos partenaires dans nos domaines d’intervention existants. Les principaux domaines de demande sont la gouvernance, la résilience et la pauvreté, qui correspondent à notre programmation existante. La demande dans le domaine du financement numérique et du financement du développement augmente rapidement. De plus, la principale « demande » ne concerne pas un secteur spécifique, mais en recoupe plutôt plusieurs, par exemple, pauvreté et équité ; climat et finances ; numérique et gouvernance ; autonomisation économique des femmes et transition écologique.
- Point 3 : Nos partenaires considèrent l’impartialité du PNUD comme un atout qui renforce la confiance entre les parties prenantes et fait du PNUD un rassembleur et un intégrateur efficace. Une position qui reflète l’accent mis par le dernier examen quadriennal complet des activités opérationnelles sur l’importance d’être un partenaire neutre et digne de confiance.
Au moment où nous commençons à réfléchir aux grandes lignes du prochain Plan stratégique, trois axes se dessinent :
- Accroître la capacité du PNUD à répondre aux ambitions croissantes des pays d’atteindre les ODD et à leur demande de soutien du PNUD, même dans le contexte actuel du financement qui est difficile.
- Affiner notre proposition de valeur pour faire progresser le développement humain dans une planète en équilibre ; renforcer le PNUD en tant qu’intégrateur et connecteur de valeur et d’impact, y compris dans les situations de crise, où le PNUD aide à établir des mécanismes de développement même dans le contexte d’une réponse humanitaire urgente.
- Transformer la façon dont nous exécutons nos opérations en appliquant les enseignements tirés de l’examen du modèle de fonctionnement afin d’améliorer l’impact de l’action du PNUD, renforcer l’efficacité grâce à une culture intelligente face au risque et accélérer la mise en œuvre d’ONU 2.0.
La valeur du PNUD en période de perturbations
Conflits et crises : entraver la réduction de la pauvreté ; accroître les inégalités
Aujourd’hui, les conflits violents sont à leur plus haut niveau depuis la création de l’ONU, marqués par un déplacement sans précédent de millions de personnes. Sur les 1,1 milliard de personnes vivant dans la pauvreté, près de 40 % se trouvent dans des pays exposés à des conflits violents. Investir dans le développement dans des contextes de crise n’est pas seulement un impératif moral, c’est aussi un investissement dans la stabilité mondiale et une prospérité partagée.
Dans ce contexte et grâce à ses investissements soutenus dans le maintien de sa présence partout dans le monde, le PNUD fait le choix résolu de « rester et d’obtenir des résultats », en particulier pour les femmes. En 2024, les pays fragiles et touchés par des conflits ont représenté près de 50 % des dépenses annuelles du PNUD, et 70 % des ressources du PNUD dans les contextes de crise ont été alloués à des projets où l’égalité des genres était un objectif principal ou important.
- Grâce à sa présence partout dans le monde, le PNUD se retrouve sur le terrain « avant, pendant et après » une crise, facilitant immédiatement le soutien de la communauté internationale et du système des Nations Unies. Présent dans 170 pays et territoires, le PNUD est la seule institution spécialisée des Nations Unies capable d’œuvrer sur la prévention, la consolidation de la paix et la préparation à l’échelle mondiale avec un réseau de partenaires locaux de confiance. Nous sommes immédiatement opérationnels en cas de catastrophe ou de crise, ou lorsque des possibilités de bâtir la paix se présentent.
À titre d’exemple :
- Nous étions sur le terrain lorsqu’un glissement de terrain dévastateur est survenu en Papouasie-Nouvelle-Guinée en mai 2024, et nous avons immédiatement travaillé avec les autorités provinciales d’Enga pour lancer un plan de relèvement après le sinistre.
- Notre présence au Liban nous a permis de codiriger immédiatement la réponse interinstitutions de l’ONU et d’appuyer les autorités dans leur propre réponse à la crise.
- À Gaza, où, malgré de graves difficultés opérationnelles rencontrées au cours des 15 derniers mois, le PNUD a aidé à enlever plus de 21 600 tonnes de gravats et 244 000 tonnes de déchets solides. Grâce à l’accord de cessez-le-feu tant attendu, nous pouvons immédiatement intensifier le soutien à la réponse humanitaire et continuer à consolider les bases d’un relèvement rapide.
- En Syrie, qui traverse un moment critique de son histoire, nous continuons d’être présents dans les 14 gouvernorats. Nous sommes prêts à étendre notre approche territoriale à l’ensemble de la Syrie afin de soutenir la gouvernance et la prestation de services, la cohésion sociale et la reprise économique au niveau local.
- Dans les pays du golfe de Guinée (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana et Togo) confrontés à des menaces croissantes liées à la propagation de l’extrémisme violent depuis le Sahel, le PNUD, en partenariat avec les autorités nationales et les acteurs locaux, a mis en place 38 mécanismes d’alerte précoce et de réponse pour s’attaquer aux causes profondes de l’extrémisme. Nos messages de paix et de tolérance ont touché plus de trois millions de personnes.
- Au niveau local, depuis 2021, le PNUD a touché plus de 23,7 millions de personnes en Afghanistan et trois millions de personnes au Myanmar, améliorant ainsi les services de base, les moyens de subsistance et la résilience communautaire. Au Soudan, le PNUD a mené des opérations représentant près de 45 millions de dollars en 2024 pour rétablir les services essentiels, et plus de 3,5 millions de personnes, dont des personnes déplacées à l’intérieur du pays, des rapatriés et des communautés d’accueil, ont bénéficié de services de santé améliorés pour ne citer que ces derniers.
L’approche intégrée du PNUD fait progresser les accords mondiaux et contribue à combler le fossé entre l’aide humanitaire, le développement et les efforts de paix. Grâce à son travail sur le relèvement rapide, les déplacements forcés, l’État de droit, la sécurité et les droits humains, la réduction des risques de catastrophe, la prévention des conflits et l’autonomisation économique des femmes, le PNUD œuvre à la préservation des moyens de subsistance et à l’abaissement des tensions, aide les gouvernements légitimes à fournir des services et permet aux populations de rentrer chez elles.
En tant que membre du Groupe de haut niveau chargé de la question des déplacements internes pour trouver des solutions à la crise mondiale des déplacements internes, le PNUD a travaillé en étroite collaboration avec les autorités de 15 pays pilotes touchés. Les autorités de la République centrafricaine, de la Colombie, de l’Éthiopie, de l’Iraq, du Mozambique, du Nigéria et de la Somalie se sont collectivement engagées à placer 11 millions de déplacés internes et de rapatriés sur des pistes de solutions ancrées dans une démarche de développement.
Dans le contexte du retrait envisagé des opérations de paix de l’ONU, le PNUD travaille en étroite collaboration avec les autorités de la RDC, de la Somalie, du Soudan du Sud et du Soudan pour apporter un soutien essentiel à la consolidation de la paix et au développement.
En Haïti, le PNUD soutient activement les autorités de transition en renforçant les capacités institutionnelles et l'efficacité de la gouvernance. Nous restons un partenaire clé de la police nationale haïtienne dans le renforcement de la sécurité et nous sommes prêts à aider à l'organisation des élections une fois que les conditions politiques et de sécurité favorables seront en place.
Au Mozambique, le partenariat entre le PNUD et diverses entités des Nations Unies sur la stabilisation permet de réaliser des progrès notables en matière d’égalité des genres. Dans le cadre de nos activités « argent contre travail », 57 % des participants étaient des femmes et nous avons contribué à améliorer la sécurité alimentaire au profit de plus de 3 000 agricultrices. La « Plateforme pour la justice entre les genres » PNUD-ONU Femmes a étendu son soutien à 37 pays, renforçant ainsi l’État de droit sensible au genre et l’accès à la justice.
En Ukraine, le partenariat entre le PNUD avec la Banque européenne d’investissement a non seulement permis à l’État d’accéder à plus de 940 millions d’euros à l’appui des efforts de relèvement, mais il a également permis d’améliorer la transparence et l’efficacité des décaissements des fonds de prêts. Nous avons également soutenu les opérations de déminage ayant permis d’enlever des mines et des munitions explosives sur une superficie de plus de 3 900 km², protégeant ainsi des vies et récupérant l’accès à des terres productives.
Changement climatique, perte de biodiversité, désertification : défis universels, impacts inégaux
L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée. Les effets du changement climatique aggravent les inégalités. Chaque degré Celsius d’augmentation de la température entraîne une augmentation de l’extrême pauvreté de 9,1 % et des inégalités de 0,8 %.
- En sa qualité de partenaire de confiance des États, le PNUD aide les pays en développement à revoir à la hausse leurs ambitions climatiques et à prendre en compte l’action en faveur du climat, de la nature et du développement durable.
À la demande du Secrétaire général, en 2024, le PNUD dirige la « Climate Promise 2025 », une initiative à l’échelle du système des Nations Unies visant à coordonner les actions et à soutenir les pays en développement alors qu’ils se préparent à soumettre leurs « CDN 3.0 ». Un portail du système des Nations Unies consacré aux CDN 3.0 a été mis au point, les offres d’assistance de l’ONU en matière de CDN sont en train d’être cartographiées et un soutien conjoint est en cours de déploiement, notamment par l’intermédiaire du PNUD, pour la préparation des CDN 3.0 dans 80 pays. Cette initiative s’appuie sur le soutien précédemment fourni par le PNUD pour l’élaboration des CDN de deuxième génération dans 128 pays, qui a permis de relever les ambitions en matière d’atténuation et d’adaptation dans 91 % et 93 % des pays respectivement. Soixante-quinze pour cent des CDN de deuxième génération ont également fait référence aux femmes ou au genre dans des secteurs spécifiques, contre 15 % des CDN de première génération.
Grâce à notre initiative Nature Pledge, qui représente notre engagement en faveur de la nature, nous soutenons désormais 133 pays dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs plans nationaux de financement de la biodiversité. Notre soutien permet également aux pays d’atteindre simultanément les objectifs convenus au niveau international dans l’Accord de Paris et dans le Cadre mondial de la biodiversité. Par exemple, la Colombie, avec le soutien du PNUD, a publié un ambitieux plan national pour la biodiversité qui intègre pleinement la nature et le climat et complète sa CDN.
- Avec un large éventail de partenaires, le PNUD aide les pays en développement à accéder au financement du climat et de la nature et à en démultiplier l’impact.
Le PNUD reste le principal fournisseur d’aide à l’environnement du système des Nations Unies et le principal partenaire de mise en œuvre du Fonds vert pour le climat et du Fonds pour l’environnement mondial. Cette programmation profite directement à plus de 191 millions de personnes, aide à éviter plus de 1,37 milliard de tonnes métriques d’équivalent dioxyde de carbone (CO2eq) et améliore la gestion de 459 millions d’hectares d’écosystèmes terrestres et de 83 millions d’hectares de systèmes de production.
S’appuyant sur son partenariat avec l’Agence coréenne de coopération internationale, le PNUD aide désormais les entités nationales de plusieurs pays, dont l’Eswatini, le Nigéria et la Zambie, à accéder directement à des financements pour l’action climatique en leur apportant une aide pour l’élaboration des propositions à soumettre au Fonds vert pour le climat.
Avec l’Union européenne (UE) et d’autres partenaires, nous avons transformé le financement de la biodiversité. Depuis 2012, l’initiative « BIOFIN » a évolué pour devenir un programme de 200 millions de dollars auquel participent 10 donateurs, couvrant 133 pays, ayant catalysé de nouveaux financements pour la biodiversité à hauteur de 1,5 milliard de dollars, ayant repensé l’affectation de subventions nuisibles à la nature représentant un milliard de dollars, et ayant repéré 500 solutions de financement et mis en œuvre 150.
Au niveau communautaire, entre 2017 et 2024, le PNUD, en partenariat avec le FEM, le Japon, l’Allemagne et l’Australie, par le biais du Programme de microfinancements et d’autres opérations, a soutenu près de 30 000 microprojets, canalisant plus de 800 millions de dollars vers les communautés locales et les peuples autochtones, y compris plus de 2 630 projets dirigés par des femmes et près de 6 500 projets ayant une composante spécifique consacrée au genre.
La révolution numérique, autonomisation ou exclusion ?
L’un des perturbateurs les plus profonds de notre époque est l’évolution rapide de la technologie. Tenez par exemple : alors que l’intelligence artificielle à elle seule devrait contribuer à l’économie mondiale à hauteur de 15,7 mille milliards de dollars d’ici 2030, seulement 10 % environ de l’impact économique généré par elle profitera aux pays du Sud, à l’exclusion de la Chine.
- À pied d’œuvre sur le terrain, le PNUD, en partenariat avec le système des Nations Unies, établit des passerelles entre ce qui se dit sur le développement numérique au niveau mondial et la fourniture d’un soutien au niveau des pays.
Grâce à son travail dans plus de 120 pays et à ses partenariats multipartites, le PNUD a joué un rôle déterminant dans l’orientation du discours mondial sur l’infrastructure publique numérique (IPN) et l’intelligence artificielle sûre et inclusive, déterminant les résultats du Pacte numérique mondial, du Sommet mondial sur l’infrastructure publique numérique et de la Conférence de Hambourg sur le développement durable.
Nous avons également été un partenaire clé des présidences italienne du G7 et brésilienne du G20. Le PNUD et la présidence italienne du G7 ont lancé le centre d’intelligence artificielle pour le développement durable en partenariat avec des dirigeants africains. Ce centre a lancé le programme d’accélération des start-ups qui a reçu plus de 350 propositions dans neuf pays, et le programme d’accélération des partenariats linguistiques locaux qui a mobilisé plus de 80 innovateurs. Le PNUD a également réalisé des évaluations du paysage de l’intelligence artificielle au Bhoutan, en Colombie, au Monténégro, au Rwanda et au Sri Lanka, et d’autres évaluations sont en cours dans quatre pays.
Lors de la Journée d’action du Sommet de l’avenir, le PNUD et l’Union internationale des télécommunications ont codirigé l’initiative SDG Digital visant à présenter les innovations numériques au service du développement, inspirant de nouveaux investissements publics et privés dans la connectivité, les infrastructures et les compétences d’une valeur d’un milliard de dollars.
Parmi les autres grandes étapes franchies, on peut citer le lancement du Cadre24 universel des mesures de sauvegarde des infrastructures publiques numériques avec l’Envoyé du Secrétaire général des Nations Unies pour la technologie, et la sélection de l’outil Data to Policy Navigator du PNUD comme lauréat de bronze des Anthem Awards 2024. Instrument de renforcement des capacités mis au point avec la GIZ et comptant plus de 20 000 utilisateurs, l’outil Data to Policy Navigator permet aux décideurs politiques du monde entier d’intégrer les données dans la prise de décision.
Le PNUD a continué d’accompagner les pays dans leur transformation numérique nationale, ayant soutenu plus de 90 d’entre eux depuis 2022. Par exemple, à Moldova, le PNUD a soutenu des solutions numériques de protection sociale et de fourniture énergétique qui ont aidé 66 % des ménages moldaves pendant la saison froide de 2024, dans un contexte de hausse des prix de l’énergie.
- Le PNUD, en collaboration avec la famille des Nations Unies, veille à ce que la transformation numérique soit intégrée dans ses programmes et ses moyens d’action.
Soixante-dix pour cent des nouveaux projets du PNUD comportent désormais une composante numérique.
La Communauté numérique des Nations Unies 2.0, organisée par le PNUD, l’UIT et le Réseau d’innovation des Nations Unies, compte désormais 3 700 membres issus de plus de 60 agences et autres acteurs, le PNUD représentant la plus grande partie des membres venant du système des Nations Unies. Ce réseau favorise l’échange de connaissances et intègre une culture axée sur le numérique au sein du système des Nations Unies et au-delà.
Le PNUD a également accompli des progrès remarquables dans l’amélioration de l’alphabétisation numérique grâce au Programme de remise en forme numérique, une série intensive de formations pratiques en personne dispensées dans plus de 50 pays. Nous avons également élaboré des guides numériques détaillés qui ont été consultés plus de 12 000 fois par nos équipes de pays dans le monde entier, donnant au personnel du PNUD les outils nécessaires pour intégrer des solutions numériques innovantes dans les solutions particulières visées dans le Plan stratégique 2022-2025 du PNUD.
Défis
Excellences, ces perturbations sont à l’origine de risques, de défis et de revers. Les crises et la fragilité affectent la capacité de la plupart des partenaires internationaux de développement et de l’action humanitaire, y compris le PNUD, à fonctionner efficacement. Les contextes où nous devons faire le plus sont souvent ceux où nous disposons le moins d’espace – du point de vue politique, opérationnel et financier. De même, bien que l’on reconnaisse les avantages d’une planification et d’une action intégrées dans les accords multilatéraux sur le climat, l’environnement et le développement, c’est « plus facile à dire qu’à faire ». Les ambitions nationales changent avec les cycles électoraux ; les initiatives restent cloisonnées ; et il existe aussi souvent un décalage entre les résultats attendus à court terme et la complexité d’un changement transformateur. Les contraintes en matière de capacités, tant au sein de l’organisation qu’au niveau national, dans des domaines tels que les technologies numériques, continuent de ralentir les progrès.
PNUD - Créer de la valeur pour le système des Nations Unies et les institutions financières internationales
En collaboration avec les équipes de pays des Nations Unies et les coordonnateurs résidents, le PNUD reste déterminé à faire progresser l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de 2024 et à continuer de servir d’épine dorsale opérationnelle du système des Nations Unies pour le développement. En 2024, le PNUD comptant plus de 70 entités des Nations Unies parmi ses clients, 52 % des 2,1 milliards de dollars de salaires annuels administrés par le PNUD étaient destinés au personnel des organismes des Nations Unies. Le PNUD a offert des locaux communs dans au moins 121 pays et est resté, dans le cadre du dispositif de partage des coûts, le plus grand contributeur au système des représentants résidents, 10,5 millions de dollars de contributions et 6,5 millions de dollars de frais de coordination en 2024.
Nous continuons d’investir et de répondre à l’appel que les États membres lancent au PNUD pour qu’il approfondisse sa « fonction d’intégration » et mette ces capacités au service du système des Nations Unies. À ce jour, le PNUD continue d’aider ses partenaires et les organismes des Nations Unies à faire progresser les initiatives d’intégration des ODD dans 100 pays. Notre initiative « SDG Push » est pleinement intégrée dans les versions révisées des plans-cadres de coopération pour le développement durable des Nations Unies et dans les orientations concernant les analyses communes de pays, et a été présentée comme une bonne pratique dans le Rapport mondial sur le développement durable.
Le PNUD est resté le plus grand organisme participant des Nations Unies en matière de fonds communs et de programmes conjoints, avec des transferts s’élevant à plus de 240 millions de dollars en 2024.
Nous avons continué d’être la plateforme institutionnelle et le principal pourvoyeur de fonds du Programme des Volontaires des Nations Unies (VNU), du Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU), du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud (UNOSSC) et du Bureau des Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires, permettant de fournir des services à l’ensemble du système des Nations Unies, avec des résultats impressionnants en 2024 :
- 14 631 Volontaires des Nations Unies âgés de 18 à 80 ans de 181 nationalités ont servi dans 169 pays auprès de 59 entités des Nations Unies. 70 % étaient des volontaires nationaux et le PNUD reste le principal organisme d’accueil des Volontaires des Nations Unies, en ayant engagé avec 4 161.
- Le FENU a aidé à débloquer des capitaux nationaux et à attirer des investissements privés dans 78 pays, dont 43 pays des moins avancés. Par exemple, le FENU a soutenu l’obligation infranationale Tanga Water Green Bond en Tanzanie, une première du genre, où chaque dollar investi par le Fonds a mobilisé un peu plus de 20 dollars sur le marché intérieur.
- Le Bureau des fonds d’affectation spéciale pluripartenaires a administré des fonds interinstitutions de plus d’un milliard de dollars, concernant 110 pays de programme, 42 entités des Nations Unies et un nombre croissant d’acteurs non onusiens, avec des ressources provenant de 69 contributeurs.
- L’UNOSSC, en partenariat avec le Portugal, a créé un guichet de coopération triangulaire dédié, lancé le Laboratoire de solutions pour la coopération Sud-Sud et triangulaire (CSST) et fourni au système des Nations Unies des outils pour intégrer la coopération Sud-Sud dans les cadres régionaux et nationaux en réponse à la demande croissante. Le PNUD a dirigé 612 initiatives de coopération Sud-Sud et triangulaire dans plus de 121 pays.
Le PNUD continue également de renforcer ses partenariats avec les institutions financières internationales (IFI). Il a des partenariats formels avec 20 IFI et, en 2024, il a reçu 343 millions de dollars de 13 IFI pour soutenir des initiatives dans 39 pays, dont près de la moitié sont considérés comme fragiles.
Par exemple, au Bangladesh, le PNUD a soutenu l’accès de l’État à un prêt de 1,4 milliard de dollars de la facilité pour la résilience et la durabilité du Fonds monétaire international. En Macédoine du Nord, le PNUD, en collaboration avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, l’Organisation internationale pour les migrations et la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, a mis en place le Mécanisme de financement vert, qui, en partenariat avec des banques locales, a alloué 3,9 millions de dollars à plus de 100 petites et moyennes entreprises par le mécanisme de paiements basés sur les résultats et 2,5 millions de dollars en prêts à des ménages pour l’acquisition de solutions d’énergie verte. En collaboration avec la banque de développement d’Amérique latine et des Caraïbes (CAF), le PNUD a œuvré à la promotion de l’inclusion financière tenant compte du genre en renforçant sept banques publiques nationales grâce au Sceau de l’égalité des genres pour les institutions financières publiques en Bolivie, au Mexique et au Panama et en fournissant à plus de 44 millions de clients des produits et services financiers tenant compte du genre.
Offrir de la valeur
Excellences, le PNUD affiche un solide bilan en matière de création de valeur d’une manière efficace, responsable et transparente. Le PNUD prévoit d’exécuter des opérations à hauteur de 4,8 milliards de dollars en 2024, et près de 80 % des États des pays de programme s’accordent à dire qu’il a mis en œuvre des programmes et des projets de qualité. Le PNUD a continué de se classer au premier rang dans l’Indice de transparence de l’aide 2024. Il a dépassé 14 des 16 indicateurs, le plaçant ainsi au-dessus de la moyenne des résultats de l’ensemble du système des Nations Unies dans le Plan d'action à l'échelle du système des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'avancement des femmes (SWAP).
La capacité du PNUD à créer de la valeur est rendue possible par un modèle opérationnel décentralisé qui lui permet de répondre et de s’adapter aux besoins locaux et d’établir des relations avec les États et les partenaires locaux ; des politiques, des processus et des systèmes solides qui lui permettent de trouver un équilibre entre agilité et maîtrise des risques ; et une culture d’investissement dans les personnes, l’innovation et l’apprentissage continu.
Par exemple, à partir de 2025, le PNUD renforcera considérablement sa capacité à suivre les performances dans cinq domaines clés – impact, responsabilité, efficacité, valeurs et personnes au niveau des pays, des bureaux et à l’échelle mondiale en utilisant sa nouvelle application dédiée à la performance. Cette application exploite les données de dizaines de systèmes et tableaux de bord du PNUD pour aider les gestionnaires à prendre de meilleures décisions et à repérer les risques de manière proactive. Cette utilisation transparente des données a déjà conduit à des améliorations, les performances de notre procédure d’analyse de la situation sociale et environnementale s’étant améliorées de plus de 200 % au cours de l’année d’expérimentation de l’application.
Dans le même temps, nous continuons de recenser les domaines prioritaires à améliorer. Les politiques relatives aux partenariats et la centralisation des fonctions opérationnelles sont parfois devenues lourdes, réduisant notre agilité et notre capacité à débloquer de nouvelles opportunités de financement. Nous devons également nous attaquer aux goulets d’étranglement opérationnels et optimiser notre nouveau système de planification des ressources d’entreprise (ERP) – Quantum – et notre offre mondiale de services partagés pour garantir plus d’agilité et de souplesse. Dix entités des Nations Unies ont choisi le système Quantum du PNUD comme nouveau progiciel de gestion intégré depuis que nous avons procédé à son lancement en 2023.
En 2025, le PNUD continuera d’améliorer la façon dont il crée de la valeur, notamment en menant les actions suivantes : rationaliser ses politiques et ses procédures opérationnelles ; améliorer la communication entre le siège et les bureaux de pays ; tirer parti de l’intelligence artificielle pour améliorer l’exécution des activités ; et mettre en œuvre les recommandations du Comité des commissaires aux comptes et celles de l’évaluation afin d’analyser la méthode d’allocation des ressources de base à soumettre à l’examen du Conseil.
Maîtrise des risques
Le PNUD a intégré la gestion des risques dans ses opérations de base et sa politique de gestion des risques institutionnels garantit une maîtrise des risques à tous les niveaux, du projet jusqu’à la direction de l’organisation.
La maturité du PNUD en matière de gestion des risques est fermement établie au regard des critères de référence du Comité de haut niveau sur la gestion et du Corps commun d’inspection des Nations Unies. Cette maturité se reflète dans l’adoption du modèle fondé sur les trois lignes de maîtrise des risques, qui améliore la responsabilisation et la collaboration entre la direction, l’audit interne et la gouvernance institutionnelle. La maîtrise des risques fait également partie intégrante de la proposition de valeur du PNUD, qui aide les États partenaires à atteindre leurs objectifs de développement en gérant les incertitudes susceptibles de nuire à leurs objectifs. Nous avons également mis à jour notre politique de gestion des risques institutionnels afin de mieux harmoniser les rôles et les responsabilités et d’intégrer la gestion des risques dans nos processus de planification stratégique.
Diverses initiatives témoignent de la détermination du PNUD à renforcer la maîtrise des risques. Nous avons lancé le module intégré de gestion des risques pour la gestion des résultats, qui améliore la cohérence des politiques et fournit des données détaillées sur les menaces et les opportunités. De plus, notre politique de gestion de la continuité des activités garantit que les fonctions essentielles soient maintenues pendant les perturbations, protégeant ainsi notre personnel, nos actifs et nos opérations.
Cependant, nous ne devons pas ignorer les menaces critiques qui planent sur nos objectifs stratégiques. Permettez-moi de décrire ces principales menaces et la façon dont nous y faisons face :
- Premièrement, le défi de l’insuffisance des ressources souples. La baisse des contributions de base a un impact sur notre capacité à répondre efficacement aux crises et à avoir un impact à grande échelle. Face à cette situation, nous plaidons en faveur de financements plus souples et d’une amélioration de nos capacités d’intervention en cas de crise. Nous continuons de renforcer la visibilité et la reconnaissance de nos principaux donateurs dans leur pays ainsi que dans les pays bénéficiaires, et les représentants résidents renforcent leur collaboration avec les principaux donateurs au niveau national. Dans le droit fil de notre stratégie de mobilisation des ressources institutionnelles, nous réaliserons des investissements judicieux pour diversifier et accroître les flux de revenus provenant de nouvelles sources.
- Deuxièmement, le risque de nuire aux bénéficiaires et à la réputation du PNUD en cas de fraude, d’inconduite, d’exploitation et d’abus et de harcèlement sexuels, ainsi qu’aux mesures de sauvegarde sociales et environnementales. Nous avons mis en œuvre des politiques, des procédures et des plans d’action solides pour recenser et maîtriser ces risques de manière proactive, en maintenant la confiance que nous accordent nos partenaires et ceux dont nous sommes au service.
- Troisièmement, l’adapter à l’évolution des attentes des partenaires. Notre modèle de fonctionnement doit évoluer à mesure que les besoins mondiaux évoluent. Nous examinons notre efficacité et notre efficience opérationnelle pour nous assurer que le PNUD reste et à l’écoute des évolutifs de ses partenaires.
- Quatrièmement, l’escalade des menaces technologiques, y compris les atteintes à la cybersécurité et la désinformation alimentée par l’intelligence artificielle. Nous renforçons nos mesures de cybersécurité et améliorons les capacités de notre personnel afin de gérer efficacement ces risques, en veillant à ce que notre infrastructure technologique soit sécurisée et résiliente.
- Enfin, la fréquence croissante des crises et des catastrophes liées au climat exige un modèle opérationnel résilient. Nous améliorons notre planification de la sécurité, de la sûreté et de la continuité des activités pour nous assurer que nous pouvons continuer à exécuter nos opérations dans des environnements à haut risque, en apportant notre soutien à ceux qui ont le plus besoin de nous.
Afin d’enraciner davantage une culture de maîtrise des risques, nous avons également mené de vastes initiatives de formation et de renforcement des capacités dans l’ensemble de l’organisation, y compris au niveau de la haute direction.
Ressources humaines
L’année 2024 a marqué le 5e anniversaire de la Stratégie relative aux ressources humaines à l’horizon 2030 du PNUD, qui fait de ce dernier un chef de file en matière d’innovation en gestion des ressources humaines au sein du système des Nations Unies. Au nombre des réalisations notables, mentionnons ce qui suit :
- L’achèvement de notre premier système intégré de gestion des talents qui met en correspondance les talents et les besoins organisationnels ;
- L’augmentation du nombre de personnes touchées par nos campagnes de sensibilisation en ligne, qui est passé de 13 000 en 2021 à plus d’un million aujourd’hui, une progression qui s’est traduite par une plus grande diversité et une augmentation des dossiers de candidature.
- Plus de 300 dirigeants ont participé à notre programme « Leaders for 2030 » qui a reçu une distinction. Les données montrent que les bureaux où les dirigeants ont participé à ce programme étaient deux fois plus susceptibles d’être les plus performants. Les hauts dirigeants ont également reçu une formation sur la prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels.
- Le score global de l’indice d’engagement du PNUD a augmenté de deux points pour atteindre 74 % en 2024, ce qui place le PNUD sur un pied d’égalité avec d’autres organisations internationales. Les bureaux où la gestion du personnel est plus efficace ont enregistré une augmentation des taux d’exécution des programmes.
- Nous continuons de mettre en œuvre la Stratégie pour la diversité, l’équité et l’inclusion (2023-2025) et la Stratégie de promotion de l’égalité des sexes (2022-2025) du PNUD, et nous avons obtenu la certification EDGE.
- En 2024, plus de 8 300 personnes ont assisté aux sessions animées par le Bureau indépendant de l’éthique du PNUD, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré et une augmentation de 31 % par rapport à 2023. Le Mois de la sensibilisation à l’éthique 2024, organisé avec ONU Femmes dans 130 pays, était principalement consacré aux normes éthiques régissant les activités politiques et l’expression publique.
Conclusion
Excellences, au cours des 60 dernières années, dans le cadre de son enveloppe de ressources, le PNUD et ses partenaires ont apporté de la valeur ; le PNUD a fait la différence dans les trajectoires de développement des pays ; et il a eu un impact positif sur la vie des populations :
« Si c’est un problème de développement, vous pouvez trouver une solution avec le PNUD » ; « Travaille dans les pays, sur le terrain, en première ligne, et au coude à coude avec les gens » ; « Évolue au rythme des défis complexes du développement auxquels nous sommes confrontés » ; « Vision stratégique tout en restant politiquement neutre » ; « Tire parti du réseau et des ressources mondiaux tout en ancrant son travail dans les réalités locales ».
Paroles de certains d’entre vous, les membres de notre Conseil d’administration et de nos partenaires sur l’importance du PNUD. Certains membres l’ont constaté de visu lors de la récente visite du Conseil au Cambodge, en Ukraine et à Moldova.
Bien que les défis soient nombreux et que l’incertitude puisse être troublante, décourageante, voire incapacitante, le PNUD fera ce qu’il a toujours fait en se retournant sur les 60 dernières années et en attendant avec impatience son prochain Plan stratégique : relever les défis d’un monde en mutation rapide ; retrousser ses manches et continuer à travailler, parce que les peuples dont il est au service, la planète dans laquelle nous vivons, les générations à venir, ne peuvent pas s’offrir le luxe de jeter l’éponge. Nous non plus.
Je ne doute pas qu’avec votre engagement et vos conseils, notre nouveau Plan stratégique exprimera une vision convaincante des raisons pour lesquelles la coopération au développement par le biais de sa plus grande plateforme – le PNUD – est un enjeu d’intérêt stratégique et commun. Je vous assure également que le PNUD continuera d’évoluer en tant qu’organisation responsable, moderne, agile et innovante, qui obtient des résultats efficaces sur le plan des coûts et des résultats.
Permettez-moi de terminer en remerciant chaleureusement tous nos partenaires pour leur confiance, leur collaboration et leur investissement dans le PNUD au cours des 60 dernières années, et de réaffirmer l’engagement du PNUD en faveur de notre destin commun dans les années à venir. Et les membres du personnel du PNUD qui, chaque jour, partout où ils travaillent, s’efforcent de tenir les promesses de la Charte des Nations Unies et des partenariats pour le développement.
Encadré 1 : Présentation des principales contributions des partenaires en 2024
- Principaux contributeurs : Allemagne, États-Unis, Suisse, Japon, Pays-Bas, Norvège, Suède, Canada, Danemark, République de Corée, Qatar, Royaume-Uni, France, Belgique et Australie, qui représentent ensemble 92 % de l’ensemble de nos principaux contributeurs.
- États membres ayant augmenté leurs contributions aux ressources de base : Allemagne, États-Unis, Pays-Bas, République de Corée, France, Espagne, Inde, Luxembourg, Chine et Autriche.
- États membres qui se sont engagés à verser des contributions pluriannuelles au titre des ressources de base (par ordre alphabétique) : Australie, Belgique, Canada, Danemark, Luxembourg, Irlande, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Qatar, Suède, Suisse et Türkiye.
- 40 États membres ont contribué à nos ressources de base, dont 14 pays de programme, avec en tête l’Inde, la Chine, l’Arabie saoudite et la Türkiye.
- 12 États membres ont donné la priorité à un financement souple en contribuant aux guichets de financement.
101 pays de programme ont investi dans le PNUD en apportant leur part au titre du partage des coûts, ce qui représente 1,2 milliard de dollars, soit près de 25 % de nos ressources totales, en plus de leurs contributions aux dépenses des bureaux locaux.