La République Démocratique du Congo (RDC) présente une grande dépendance à la biomasse comme énergie de cuisson. A l’image de toute l’Afrique centrale, plus de 90 % de la population du pays dépendrait du bois-énergie pour cuire ses aliments (Gillet et al., 2016). Cette consommation importante de bois-énergie a des impacts directs sur les peuplements forestiers de la région. Ainsi, dans le bassin d’approvisionnement en bois-énergie de Kinshasa, on évalue à 75 % la perte des stocks de carbone entre 1984 et 2012 alors que, sur la seule période 2000-2012, la perte en volume de bois sur pied était évaluée à 50 % (Gond et al., 2016).

Le « programme de consommation durable et substitution partielle au bois énergie » est complémentaire des autres programmes de l’initiative pour les forêts d’Afrique centrale (en anglais Central African forest Initiative - CAFI). Ces derniers sont focalisés sur le développement d’un approvisionnement plus durable en bois-énergie à travers les programmes sectoriels sur (i) le Développement de l’agriculture en savane et la restauration des forêts, (ii) le programme de Gestion durable des forêts et (iii) à travers certains programmes intégrés REDD+. Le « programme de consommation durable et substitution partielle au bois énergie » a quant à lui pour but de participer à la réduction de la demande en bois-énergie. Pour cela, le programme est structuré autour de deux grands axes :

• Le développement d’énergies de substitution au bois-énergie, en particulier le Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL), afin de réduire la prépondérance de ce dernier dans le mix énergétique national ;
• Rendre plus efficiente la consommation en bois-énergie par la vulgarisation à grande échelle des foyers a plus grande efficacité énergétique, également de manière à réduire le volume de bois-énergie nécessaire pour répondre à la demande restante, et ainsi réduire la pression sur la ressource.

Afin d’atteindre ces objectifs, en amont des interventions de réduction de la consommation de bois-énergie, le CIRAD a été chargé de mener des études ayant pour but d’avoir une connaissance fine (i) des pratiques de consommation en milieu urbain, (ii) des flux de bois- énergie entrant en ville et (iii) des acteurs de la filière concernée. Ces travaux sont menés pour les villes de Kinshasa, Lubumbashi, Goma et Bukavu.

Les présents rapports présentent le bilan des pratiques de consommation en énergies de cuisson des villes de Bukavu, Goma, Kinshasa et Lubumbashi