Des étoiles de la danse folklorique haïtienne ont brillé au Cap-Haïtien en faveur de la paix
9 juillet 2024
En présence du directeur du ministère de la Culture et de la Communication (MCC) au niveau départemental, des représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), des directeurs d'écoles, des parents et de quelques autres invités, une prestation publique de danse folklorique haïtienne a couronné à Cap-Haïtien, le Samedi 6 juillet 2024, le projet "Valorisation et transmission de la danse folklorique d'Haïti pour la promotion de la paix", mis en œuvre par l’association culturelle Haiti Promo Jeunes (HPJ).
Parmi une quarantaine de projets soutenus dans le cadre de cet appui, celui-ci s'est particulièrement distingué. Il a mobilisé cinq écoles du Cap-Haïtien pendant environ un mois, réunissant près de trente écoliers, incluant des enfants et des adolescents, filles et garçons. Ces jeunes ont eu l'opportunité de découvrir et d'apprendre les danses traditionnelles haïtiennes, sous la guidance d'instructeurs expérimentés.
« Des conférences sur les droits humains, en particulier les droits des femmes et des filles, ont été organisées pour les jeunes de cinq écoles de la ville du Cap-Haïtien. Ces conférences ont précédé les séances de formation à la danse. Nous répétions avec eux trois fois par semaine à partir de la mi-juin. En les regardant à l’œuvre aujourd’hui, je me sens fière de chaque participant, car ils se surpassent en offrant ce spectacle », nous a confié d’un air fier Sodiana Luc, Coordinatrice de Haiti Promo Jeunes.
« Pendant que les enfants dansaient, je me sentais revivre les bons vieux temps de chez nous. Et j’espère qu’on ne va pas s’arrêter là. C’était formidable ! », s’est exclamée Madame Marie Ginette Pericles Lorfis, Directrice de l'école Notre Dame d’Altagrace, exprimant ainsi l'impact positif de l'initiative sur la communauté éducative locale.
Pour sa part, Elisette Gomez, la mère de l’une des élèves danseuses, s'est réjouie de l’initiative : « Je suis très heureuse de voir danser ma fille Martine Duverson Gomez. Elle est contente de ce nouvel environnement et de ses nouvelles amies ».
"Je suis très heureuse de voir ma fille Martine Duverson Gomez danser ! "Elisette Gomez
L'association Haiti Promo Jeune, par le biais de ce projet, a non seulement permis de valoriser la riche tradition de la danse folklorique haïtienne, mais a également contribué à tisser des liens plus forts entre les jeunes participants issus de différentes couches sociales du Cap-Haitien, favorisant ainsi une meilleure cohésion sociale.
Selon un rapport de l'UNICEF publié début juillet, plus de 300 000 enfants ont été déplacés en Haïti depuis mars, soit un enfant chaque minute en raison de la violence armée. Au total, plus de 580 000 personnes sont sans abri à cause de la crise sécuritaire, les gangs contrôlant plus de 80 % de la capitale et ses principaux accès.
« Les rivaux ne partagent pas la même piste de danse. Danser permet de créer des liens, comme on a pu le constater ici : des dizaines d’enfants et de jeunes issus d’institutions scolaires différentes ont pu évoluer ensemble en seulement quelques semaines, dans une symbiose parfaite grâce à la danse », a souligné fièrement, en marge du spectacle de clôture, Monsieur David Toussaint, Directeur départemental du MCC.
« Cette activité s’inscrit dans le cadre plus large des actions qu’entreprennent le MCC et le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC) pour bâtir une architecture nationale de paix autour des jeunes haïtiennes et haïtiens, en étroite collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) et le PNUD, et avec l’appui de l’association Tamise. Le but sous-jacent à cela est de fournir un appui technique et financier aux acteurs culturels, leur permettant de développer et véhiculer un contre-narratif à la violence autour des jeunes, tout en renforçant l’engagement civique et citoyen de ces derniers », a indiqué M. Jacques Juvigny, Chef du projet Infrastructure de Paix, au cours de ses propos de circonstance.
Le PNUD et le HCDH, en collaboration avec Tamise, continuent de soutenir des projets similaires dans tout le pays, convaincus que la culture et les arts peuvent être des vecteurs puissants de changement social et de paix. Cette prestation de danse folklorique en est un témoignage éloquent, démontrant que l'engagement des jeunes dans des activités positives et constructives peut mener à des résultats significatifs pour la communauté.