12 mois après sa mise en œuvre, le projet intégré sur l’économie verte devant contribuer à l’atteinte des Objectifs de développement durable touche à sa fin le 24 septembre 2020. Ce projet, mis en œuvre par les organisations communautaires de base et les autorités locales a favorisé des pratiques d’agroforesterie et d’écologie cohérentes avec l’Agenda 2030.
« Nos jardins payaient les frais des conditions climatiques extrêmes et nos mornes étaient de plus en plus dénudés. Grâce à ce projet notre communauté a reconquis son vrai visage. » a relaté, l’air heureux, Alex Cazeau, habitant de la localité haute voldrogue.
Pour sa part, Marie Justa, bénéficaire et membre de l’Organisation pour le développement des paysans ouvriers de la Grand’Anse (ODPAGA) a dressé un tableau pour le moins fascinant sur les impacts directs sur l’environnement :
« En raison de la coupe abusive des mangroves, les oiseaux et animaux marins avaient abandonné la localité Gomier. On a débuté avec la production de mangroves en novembre 2019, on ne peut que se réjouir aujourd’hui du retour en masse de ces animaux dans leurs demeures naturelles. ».
Lancé le 23 août 2019, avec l’appui technique et financier du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ainsi que du Programme de Micro-Financement du Fond Mondial pour l’environnement (GEF/SGP), le projet a intervenu à la fois sur des défis environnementaux et problèmes économiques des communautés cibles à travers la réalisation d’une série d’activités qui touchent les objectifs de développement durable.
Depuis plusieurs décennies, le département de la Grand’Anse perd sa réputation de chef de fil en matière de production de café et de cacao. Pour cause, des insectes nuisibles comme le scolyte sont souvent pointés du doigt. Aujourd’hui les agriculteurs et agricultures sont mieux armés pour faire face à ce problème.
« À côté du scolyte, les agronomes affirment que les dérèglements climatiques ont accéléré le déclin du Café et du Cacao chez nous. Nous avons appris, à partir de ce projet, des techniques qui nous permettent de sauver nos plantes et d’augmenter nos revenus » a déclaré Lundy Marie Mirlande, une habitante de la localité Favier, élevant seul ses 3 enfants.
Les résultats obtenus au niveau du changement de comportement de la population et les perspectives économiques sont dus en grande partie à l’approche holistique, inclusive et participative utilisée dans le cadre du projet qui permet aux communautés de s’approprier de chaque initiative.
Quelques résultats clés
- 50 milles propagules de mangroves produites à travers deux grandes structures construites à cet effet dans les localités de Gommier et de ravine sable ;
- 2.86 hectares sont identifiés et cartographiés dans la localité ravine sable en vue d’être restauré et réhabilité en mangroves ;
- Plus de 200 agriculteurs sont formés sur les nouvelles techniques de production agricoles responsables et 400 kilogrammes de semences sont distribués;
- Deux associations de pêcheurs (APEG et APERO) sont appuyées techniquement en kits et en matériels de pêche ;
- Deux associations de producteurs de miel sont appuyées techniquement et 20 ruches sont distribuées ;
- 2000 personnes (hommes et femmes) des deux localités sont formées sur les techniques de cultures maraichères, sont sensibilisées sur les concepts clés de la protection de l’environnement et les mécanismes d’adaptation aux phénomènes lies au changement climatique ;
- Plus de 400 emplois temporaires sont créés à travers les différentes activités telles que : construction des hangars (pépinières), préparation de sols, mise en place des pépinière, transport et distribution des plantules ;
- Mise en place d’un verger élevage à l’Université Nouvelle de la Grand’Anse ;
- 100 étudiants formés sur les techniques d’élevage des ruminants et la gestion de pépinière et des Vergers ;
- Une pépinière est réhabilitée et 15 000 espèces fruitières et forestières sont produites et distribuées aux associations partenaires, aux écoliers...et autres.
« L’accompagnement du PNUD et du SGP a été un véritable coup de pouce pour aller de l’avant. Grâce à ce verger, nous attirons de plus en plus de visiteurs ici et nous sommes aussi arrivés à une relative autonomie en matière de greffons et semences. Dans 6 à 8 mois, ce verger devra s’étendre considérablement » a indiqué M. Maxime Mombin, Recteur de l’Université Nouvelle de la Grand’Anse.
Haïti fait partie des pays les plus vulnérables face aux catastrophes naturels en raison sa position géographique particulière et de sa vulnérabilité. Ce qui pourrait compromettre l’atteinte des ODD à l’horizon 2030. Des mesures de réduction des risques et d’accroissement de la résilience des communautés sont de plus en plus nécessaires et impératives. En ce sens, au regard des différents témoignages des bénéficiaires, il est permis d’arguer que le projet économie verte implémentée dans la Grand’Anse est un acquis sur lequel on peut bâtir.