Haïti obtient 4,5 millions de dollars du Fonds FEM - Pays les moins avancés pour une meilleure gestion de l'eau face aux changements climatiques
13 octobre 2022
Port-au-Prince, 13 octobre 2022 - Le Fonds pour l'Environnement mondial pour les Pays les moins avancés a approuvé un montant de 4,5 millions de dollars américains pour la mise en œuvre du projet de renforcement de la résilience climatique du secteur de l'eau potable en Haïti. Environ 130 000 personnes dans le Sud-Est vont pouvoir bénéficier directement d'un accès plus fiable à des services d’eau potable, améliorant ainsi leur santé, renforçant les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire.
Sous le leadership du Ministère de l’Environnement (MdE) et de la Direction Nationale Eau Potable et Assainissement (DINEPA), et avec le soutien de l’ONG Helvetas, partenaire de mise en œuvre, ce projet, dont la durée d’exécution s’étendra sur une période de 5 ans, travaillera étroitement avec les communautés, les organisations locales et les institutions gouvernementales pour proposer des solutions multiples à la problématique de l’eau, dans un contexte lié au renforcement de la résilience climatique.
Environ 1 Haïtien sur 3 n'a pas accès à l'eau potable, avec une nette disparité de la disponibilité des services d'eau entre les zones urbaines et rurales ; en 2020, 62 % des résidents urbains avaient accès aux services d'eau de base contre 84 % des résidents ruraux.
La variabilité accrue des précipitations entraîne des inondations et des sécheresses intenses plus fréquentes. Cette tendance, associée à un taux élevé de déforestation et à des pratiques agricoles non adaptées, a radicalement modifié l’écosystème naturel d'Haïti, réduisant sa capacité à capter l'eau et à recharger les aquifères de l'île. De plus en plus de conditions météorologiques extrêmes provoquées par les changements climatiques exacerbent la pression sur les ressources en eau potable et augmentent le risque de maladies d'origine hydrique telles que le choléra.
Le manque d'accès à l'eau potable a un impact direct sur la santé, les moyens de subsistance et le coût de la vie des communautés déjà vulnérables. De manière disproportionnée, les femmes et les enfants risquent de subir les impacts négatifs sur la santé, car étant plus exposés à l'eau contaminée en raison des rôles de genre à la maison.
« Le gouvernement d'Haïti accueille chaleureusement l'approbation de ce projet d'adaptation, qui aura des avantages concrets pour certaines de nos communautés les plus vulnérables », a déclaré le ministre de l'Environnement, James Cadet. « En augmentant la résilience climatique du secteur de l'eau, le projet fera progresser plusieurs objectifs de développement durable, notamment l’élimination de la faim (ODD 2), la garantie d'une vie saine et la promotion du bien-être (ODD 3), l’accès universel à l'eau potable et à l'assainissement (ODD 6), l'action pour le climat (ODD 13) et Vie terrestre (ODD 15). Il renforcera également la capacité d'Haïti à faire face aux changements climatiques sur le long terme, comme prévu dans le Plan National d'Adaptation du pays ».
« Ces dernières années, le PNUD a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement d'Haïti, les ONG et les organisations de la société civile, ainsi que d'autres acteurs communautaires pour se préparer aux impacts des changements climatiques, y compris le renforcement des capacités d'adaptation des communautés côtières et l'intégration des risques dans le Plan national de développement. Nous avons également appuyé le processus d’élaboration ainsi que la mise en œuvre d'un Plan national d'Adaptation comprenant des orientations et des stratégies visant à réduire les vulnérabilités liées au climat et aux risques de catastrophes », a déclaré le Représentant Résident du PNUD en Haïti, Nick Rene Hartmann. « Ce projet constitue une contribution significative au développement d’Haïti, adressant l'une des priorités les plus urgentes du pays, à savoir l'eau. »
Le projet a trois objectifs principaux : améliorer les connaissances et la sensibilisation aux impacts des changements climatiques sur le secteur de l'eau potable en Haïti ; renforcer les politiques, réglementations et les capacités institutionnelles pour la gestion de l'eau potable ; et promouvoir les pratiques pour augmenter l'approvisionnement en eau potable.
Aux niveaux national, régional et local, le projet formera le personnel affecté à la gouvernance du secteur de l'eau sur la gestion des ressources en eau basées sur les évidences liées à la résilience climatique, et sur l’aménagement du territoire. Avec un projet mis en œuvre pour le Fonds vert pour le climat qui vise à intégrer la réduction des risques de catastrophe dans la gestion de l'eau, le PNUD sera en mesure d'aider Haïti à remédier aux vulnérabilités climatiques les plus urgentes.
Dans le même temps, les communautés elles-mêmes seront équipées pour mieux planifier leurs réponses aux impacts des changements climatiques sur l'eau potable, grâce à la mise en place de groupes communautaires destinés à encadrer une gestion inclusive et continue des ressources en eau au niveau local.
Les capacités des femmes en particulier, compte tenu de l'impact disproportionné des pénuries d'eau potable et de la mauvaise qualité de l'eau sur leur santé, seront renforcées pour pouvoir mettre en œuvre des plans d’aménagement des terres et des plans de gestion de l'eau élaborés par le projet.
Reconnaissant le poids de la dégradation de l'environnement - et le pouvoir de la nature dans les solutions d'adaptation - le projet réhabilitera 700 hectares de terres grâce à l'agroforesterie et le reboisement de 3 840 hectares. Le projet créera des incitatives et des capacités dans les communautés pour maintenir les écosystèmes restaurés, aboutissant au développement et à la mise en œuvre de paquets technologiques et financiers pour la conservation et l'agroforesterie par le biais d'un programme Cash4Work. Dans le cas de l'agroforesterie, la communauté bénéficiera d'importants avantages en termes de moyens de subsistance.
De surcroît, le projet se concentrera également sur l'intégration des considérations relatives aux changements climatiques dans les cadres réglementaires et politiques, l'amélioration de la capacité de veille et de modélisation de l'eau, et une meilleure intégration de la gestion durable de l'eau dans les objectifs climatiques du pays (Contribution Déterminée Nationale) et dans le Plan National d'Adaptation.
Le projet devrait être lancé début 2023.
Pour plus d'informations, veuillez contacter Ruvens Ely Boyer | Officier de communication du PNUD, Haïti ruvens-ely.boyer@undp.org ou visitez la page du projet ici.
À propos du Programme des Nations Unies pour le développement
Le PNUD est la principale organisation des Nations Unies qui lutte pour mettre fin à l'injustice de la pauvreté, des inégalités et des changements climatiques. En collaboration avec notre vaste réseau d'experts et de partenaires dans 170 pays, nous aidons les nations à construire des solutions intégrées et durables pour les personnes et la planète.
Notes supplémentaires à l'éditeur
Entre 1993 and 2012, Haïti a connu deux sécheresses, 26 ouragans et 31 inondations (dont dix directement attribuées aux ouragans).
Les tendances générales des projections de changements de température et de précipitations pour Haïti au cours du 21e siècle indiquent un climat plus chaud et plus sec. Alors que les projections de température sont plus certaines, l'incertitude des précipitations augmentera avec leur variabilité en fonction des saisons et de l’intensité des événements pluvieux. Ces tendances devraient s'intensifier à l'avenir.
Le projet cible les zones vulnérables du Département du Sud-Est du pays, notamment les bassins versants, les zones de recharge et les sources des Systèmes d'Alimentation en Eau Potable (SAEP) de Cresson, Bodarie, Préchet, Cascade Pichon et de K-Royer. Les cinq SAEP cibles ont été sélectionnés selon une méthodologie développée en collaboration entre le gouvernement d'Haïti, le PNUD en Haïti et des consultants, selon des critères spécifiques, notamment : la vulnérabilité des communautés aux changements climatiques ; la vulnérabilité des écosystèmes aux changements climatiques ; le nombre de bénéficiaires potentiels ; la possibilité de s'appuyer sur les expériences des projets complétés ou en cours ; et le support et l’adhésion potentiels.