C'est « notre responsabilité collective »

Les travailleurs humanitaires déterminés à venir en aide aux populations touchées par des crises malgré les risques pour leur propre personne.

16 août 2024
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Pavlo Artomov, chargé de la mobilisation communautaire du PNUD Ukraine, travaille proche de la ligne de front à Kharkiv, en aidant à rétablir les services essentiels.

Photo : PNUD Ukraine

Lorsqu’une crise survient, les travailleurs humanitaires interviennent et se montrent à la hauteur.  

Dès le premier jour, ils se retrouvent sur le terrain pour distribuer de la nourriture et de l’eau et offrir des abris aux populations touchées. Fait plus important encore, ils travaillent d’arrache-pied pour poser les bases du relèvement en aidant les populations à redémarrer leur vie. Ce travail va de la reconstruction des habitations, des routes, des hôpitaux et d’autres infrastructures essentielles à l’offre de possibilités de travail, de recyclage professionnel et de moyens de gagner sa vie. Il convient aussi de s’assurer que les personnes ont accès aux services dont elles ont besoin.  

Pourtant, les défis auxquels ces travailleurs sont confrontés dans l’accomplissement de leur mission sont immenses. L’année dernière a été la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires, avec 595 victimes d’attaques, dont 280 décès tragiques. Malheureusement, 2024 s’annonce encore pire.

La Journée mondiale de l’aide humanitaire a été instituée afin de rendre hommage à ces travailleurs qui risquent leur vie pour prêter assistance aux populations en temps de crise. Elle marque aussi un moment important pour réfléchir et dénoncer les dangers auxquels ils sont confrontés, et pour appeler à une plus grande protection de ces personnes.

Leur travail est essentiel, certes, mais des vies ne doivent pas pour autant être mises en danger pour venir en aide à des populations en crise.

Si l’aide au développement entretient des vies, l’aide humanitaire quant à elle sauve des vies. Lorsque l’action humanitaire se conjugue au travail de développement, le relèvement peut alors commencer immédiatement.

Que ce soit en Afghanistan, en Ukraine, en Libye, en Haïti ou ailleurs, les équipes du PNUD sont sur le terrain à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires humanitaires afin d’aider les populations à faire face aux crises et à s’en remettre.

Ici, nous allons à la rencontre des membres du personnel du PNUD qui continuent de servir sur les lignes de front, de relever les défis, de s’adapter et d’innover dans le but d’apporter une contribution positive au sort des populations.

Pavlo Artоmov, chargé de la mobilisation communautaire, Kharkiv, PNUD Ukraine

Malgré les conditions stressantes et la menace que fait peser la guerre, Pavlo Artomov, chargé de la mobilisation communautaire basé à Kharkiv, l’un des 430 employés du PNUD en Ukraine, reste motivé.

« Je vois les résultats de notre travail et ressens le soutien de mes collègues et la fierté de ma famille. Les populations retrouvent une grande confiance et s’épanouissent grâce à nos projets », explique-t-il.

Le fait que Kharkiv soit proche de la ligne de front complique davantage les choses, avec des bombardements fréquents qui nuisent aux habitants et endommagent les infrastructures. « Parfois, on entend des explosions avant que l’alerte de raid aérien ne soit donnée. Récemment, une alerte de raid aérien a duré 51 heures. Ce sont des choses qui ont un impact considérable sur la planification de notre travail », explique Artomov.

Malgré cela, il insiste sur l’importance de leur présence sur le terrain.

« Il est indispensable que nous soyons sur le terrain et non que nous travaillions depuis des lieux d’affectation éloignés. L’impact émotionnel et psychologique de la présence d’un spécialiste du PNUD à proximité du théâtre des opérations est important, surtout pour des services tels que la police locale et pour les personnes chargées des interventions d’urgence ».

Artomov et son équipe s’emploient à renforcer la sécurité des populations locales et la cohésion sociale, surtout lorsque les populations doivent composer avec des budgets réduits et que leurs terres agricoles sont contaminées par des mines terrestres et des explosifs et munitions non explosés. La situation a non seulement paralysé l’économie locale, mais aussi développé un sentiment d’insécurité parmi les populations.

Travaillant en collaboration avec la police locale et la communauté, Artomov et son équipe ont aidé à remettre en état de fonctionnement les systèmes et installations de lutte contre les incendies, à mettre en place des installations récréatives et sportives, à installer un système de vidéosurveillance et à dispenser des formations à la sécurité routière.

« Les populations sont déterminées à se reconstruire, même si elles se battent pour leur existence même. C’est vraiment inspirant ! »

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Pavlo Artоmov, chargé de la mobilisation communautaire à Kharkiv, est fier de son travail, malgré les dangers auxquels il est confronté.

Photo : PNUD Ukraine

Ruvens Ely Boyer, chargé de communication, Port-au-Prince, PNUD Haïti

« Certains d’entre nous sont parfois contraints de quitter leur maison ou leur quartier avec leur famille pour se mettre à l’abri du danger tout en continuant à servir les plus vulnérables. »

Ruvens Ely Boyer est chargé de communication au PNUD Haïti. Il joue un rôle important dans la sensibilisation à la réalité que vivent les Haïtiens sur le terrain, ainsi que dans la documentation du travail important que réalisent ses collègues afin d’apporter une aide aux populations touchées par les crises.

« Les visites sur le terrain me permettent d’apprécier pleinement le travail extraordinaire que mes collègues du PNUD accomplissent en Haïti, malgré les conditions difficiles et complexes auxquelles nous sommes confrontés, surtout à Port-au-Prince où plus de 80 % du territoire échappe au contrôle des pouvoirs publics », dit-il.

La priorité du PNUD en Haïti est de faire en sorte que les populations soient plus résilientes face aux crises futures, que celles-ci soient dues à des conditions météorologiques extrêmes ou à des conflits. Il s’agit notamment d’aider les populations rurales à accéder à de l’énergie propre tout en aidant les autorités locales à mieux se préparer et à mieux répondre aux catastrophes futures. Pour assurer la sécurité des populations, le PNUD est déterminé à soutenir le rétablissement de l’autorité de l’État et le renforcement de l’état de droit, à redynamiser l’économie locale et à créer un environnement plus stable pour le développement à long terme d’Haïti.

Malgré les défis importants, Ruvens Ely Boyer dit qu’il reste optimiste dans son travail, conscient que son équipe et lui s’efforcent d’améliorer la vie de ses compatriotes.

« Il n’y a pas plus grande joie pour moi que de photographier des gens en recueillant leurs témoignages, découvrir leur résilience et entretenir l’espoir dans une Haïti qui se remettra bientôt de ses maux », déclare Boyer.

« Ce travail me permet d’échapper le temps d’un instant à la routine quotidienne. Le fait d’être témoin de ces réalisations concrètes, dont je suis par ailleurs très fier, rend d’autant plus évident l’engagement indéfectible du PNUD à travailler dans des conditions difficiles. Ces réalisations renforcent ma conviction selon laquelle le développement du pays est possible, et soulignent l’importance de notre responsabilité collective. »

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Ruvens Ely Boyer, chargé de communication au PNUD Haïti documente le travail effectué par le PNUD pour soutenir les communautés locales et mettre Haïti sur la voie d'un redressement à long terme.

Photo : PNUD Haïti

Freshta, ingénieure civile et travailleuse humanitaire, Hérat, PNUD Afghanistan

« Quand je vois des gens vivre dans des tentes et que je parle à des femmes qui font face à tant de difficultés, je suis de tout cœur avec elles et cela me pousse à travailler encore plus dur. »

Freshta est une ingénieure civile afghane qui travaille pour le PNUD à Hérat, à l’ouest du pays. Elle participe à la reconstruction des habitations au sein des communautés touchées par le tremblement de terre dévastateur d’octobre 2023. Elle supervise la construction et est une personne-ressource de confiance pour les femmes des villages touchés par le tremblement de terre, qui se sentent à l’aise pour évoquer avec elle leurs besoins et les défis auxquels elles sont confrontées.

C’est forte de cette confiance qu’elle a bâtie au sein de la communauté que Freshta reste engagée dans son travail malgré les défis auxquels elle-même fait face.

« En tant que femme travaillant dans des régions reculées de l’Afghanistan, se déplacer librement et interagir avec les membres des communautés peut être une gageure », explique-t-elle. « Je dois m’adapter et innover. »

Ce sont les résultats concrets qui la motivent.

« Notre travail est d’une très grande importance ; il offre aux populations vulnérables des espaces de vie sûrs et sécurisés, ce qui leur permet de reconstruire leur vie dans la dignité. »

L’initiative sur laquelle travaille Freshta est un partenariat avec l’organisation Norwegian Church Aid qui vise à construire des abris permanents pour les familles touchées par le tremblement de terre. Par exemple, dans le village de Chahak, où le séisme a détruit toutes les habitations, le PNUD a construit des abris provisoires où les familles vulnérables ont emménagé pour se protéger de l’hiver froid et rigoureux.

Aujourd’hui, Freshta et son équipe travaillent à la construction de 169 abris permanents pour que les gens puissent se sentir chez eux.

Mohamed Shembesh, coordonnateur régional de projets pour l’est, PNUD Libye

La tempête Daniel qui a ravagé le nord-est de la Libye en septembre 2023 a eu des conséquences désastreuses. Les eaux de deux barrages ont débordé à la suite du déluge, provoquant des inondations dévastatrices dans la ville portuaire de Derna et ses environs, tuant au passage des milliers de personnes et en forçant autant à se déplacer.

En sa qualité de coordonnateur régional du PNUD pour l’est de la Libye, Mohamed Shembesh et son équipe se sont mis en branle après le passage de la tempête pour s’assurer que les travailleurs humanitaires puissent accéder aux populations touchées afin de leur apporter une aide essentielle.

Shembesh et son équipe ont travaillé en étroite collaboration avec les autorités locales pour relever les défis urgents consistant à enlever les débris des bâtiments endommagés et à améliorer l’accès à l’eau potable dans les zones touchées par les inondations.

Malgré les défis formidables posés à leur propre sécurité, Shembesh s’est inspiré de l’engagement de ses collègues.

« Ils ont relevé des défis tels que l’insécurité, les dommages aux infrastructures et la pénurie de ressources avec un dévouement inébranlable, nous inspirant tous par leur détermination à aider le peuple libyen à se reconstruire et à se créer un avenir plus stable », déclare-t-il.

« Les membres de notre personnel qui travaillent dans des environnements à haut risque font preuve d’un courage et d’une résilience exceptionnels. »

En collaboration avec des partenaires humanitaires, Shembesh et son équipe sur le terrain ont noué une alliance solide pour soutenir les efforts de relèvement dans les communautés touchées. Cet effort collectif, particulièrement crucial au regard du contexte complexe et instable de la Libye, témoigne de la force de la collaboration et de l’unité.

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Mohamed Shembesh, coordonnateur régional de projets pour l’est au PNUD Libye travaille avec les communautés locales pour les aider à se remettre sur pied après la tempête Daniel.

Photo : PNUD Libye