Crise au Myanmar : entre relèvement et espoir  by United Nations Development Programme - United Nations Development Programme | UNDP - Exposure
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Crise au Myanmar : entre relèvement et espoir 

Trois ans après la prise du pouvoir par l’armée au Myanmar, le danger et le désespoir demeurent le lot quotidien d’une grande partie de la population. L’aggravation du conflit et de la crise a plongé l’économie du pays dans la tourmente, détruisant au passage des sources de revenus et des emplois et provoquant l’effondrement des services publics. Des millions de personnes peinent à s’en sortir chaque jour. 

L’économie est entrée dans une phase où son taux de croissance est au plus bas, ne montrant aucun signe de redressement. La Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2024, les ramenant de 3 % à 1 %. 

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Le Myanmar continue de plonger dans la tourmente économique après la prise de pouvoir par les militaires il y a plus de trois ans. Dans tout le pays, les citoyens sont confrontés à l’effondrement des services publics et à la détérioration de leurs moyens de subsistance. Photos : Shutterstock

Les revenus agricoles sont les plus durement touchés, et les États et les régions où le conflit s’est intensifié sont les plus affectés. On assiste à une migration galopante, souvent la seule issue possible pour des personnes qui ont épuisé toutes les autres options. Face à une situation aussi précaire, il devient difficile pour les organismes de développement et les organisations humanitaires de savoir où concentrer leurs interventions.

Pourtant, malgré ces difficultés redoutables, les populations du Myanmar, résilientes, cherchent des moyens d’améliorer leur vie et celle de leurs voisins, certains en créant de nouvelles entreprises, d’autres en luttant pour la protection des précieuses mangroves du pays, entre autres mesures. Le PNUD les accompagne dans leurs efforts, en particulier les plus vulnérables. 

Une enquête conjointe du PNUD et d’ONU Femmes a révélé que les femmes subissent une part disproportionnée des conséquences négatives de cette situation désastreuse : leurs revenus s’amenuisent, les possibilités d’emploi diminuent considérablement pour elles, la charge de travail non rémunéré augmente et l’insécurité et la peur prennent de l’ampleur.

Daw Tin Mar Win, qui même avant la crise avait du mal à trouver suffisamment de travail à la journée, s’est désormais lancée dans l’élevage caprin et transmet déjà son savoir-faire à ses enfants. 

Les revenus agricoles ont été les plus durement touchés depuis la prise de pouvoir par les militaires en février 2021. Certains, comme Daw Tin Mar Win, se sont lancés dans l'élevage de chèvres. Photo : PNUD Myanmar

Les revenus agricoles ont été les plus durement touchés depuis la prise de pouvoir par les militaires en février 2021. Certains, comme Daw Tin Mar Win, se sont lancés dans l'élevage de chèvres. Photo : PNUD Myanmar

« L’aide du PNUD a été une bouée de sauvetage qui m’a permis d’avoir un emploi et des revenus fiables », confie-t-elle.

« Je n’avais aucune expérience de l’élevage caprin et je n’étais pas sûre de moi. La formation dispensée par le PNUD m’a ragaillardie et m’a montré comment monter mon élevage de chèvres.

L’insécurité est un problème physique, en raison du conflit généralisé, mais c’est aussi un problème de vulnérabilité qui découle de l’absence de filets de sécurité sociale et du manque d’argent et de moyens de subsistance. Faute de ces moyens, beaucoup de personnes mangent moins, renoncent aux soins de santé, contractent des dettes insoutenables et vendent leurs actifs.

Les petits exploitants agricoles du pays quant à eux font face à des défis supplémentaires, surtout dans l’État shan, d’où provient l’essentiel des produits alimentaires du Myanmar. Les prix des semences et des engrais, entre autres produits, ont augmenté, et les chaînes d’approvisionnement sont perturbées. Le PNUD travaille avec des agriculteurs pour mettre en place des systèmes d’irrigation supplémentaires alimentés à l’énergie solaire, lesquels sont nécessaires à la culture du riz, de l’ail, des tomates et des piments, et pour déployer des techniques de réduction de la quantité d’engrais utilisés pour produire des cultures saines. 

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L’insécurité et l’instabilité dues au conflit généralisé font que beaucoup mangent moins, renoncent à des soins de santé et s’endettent. Le PNUD travaille avec des agriculteurs pour mettre en place des systèmes d’irrigation supplémentaires alimentés à l’énergie solaire, lesquels sont nécessaires à la culture du riz, de l’ail, des tomates et des piments. Photos : PNUD Myanmar (à gauche) et Shutterstock (à droite)

« Avant, les rendements de mon jardin de tomates étaient très faibles et le coût des engrais exorbitant. Ma femme et moi avons dû payer de la main-d’œuvre alors que nous travaillions sans relâche pour gérer la ferme. Une fois les tomates vendues au marché, il ne restait plus beaucoup d’argent pour ma famille. Cette ferme était à peine rentable », se souvient U Kyaw Oo.

Les recherches menées par l’Observatoire du développement au Myanmar du PNUD continuent de générer des données essentielles pour déterminer les populations les plus vulnérables du Myanmar et répondre à leurs besoins croissants.

Le cyclone Mocha, qui a dévasté une grande partie du pays en mai, n’a pas arrangé les choses.

Le cyclone Mocha a dévasté de grandes parties du pays. Photo : Shutterstock/ Sk Hasan Ali

Le cyclone Mocha a dévasté de grandes parties du pays. Photo : Shutterstock/ Sk Hasan Ali

Ma Mya Win, déjà contrainte au déplacement à la suite du conflit de 2019, avait perdu son emploi de couturière à Sittwe, lorsque son immeuble a été détruit, et a pu combler le manque à gagner grâce à un travail temporaire consistant à déblayer les débris. 

« Je me suis retrouvée sans emploi lorsque l’atelier de couture où je travaillais a été détruit par le cyclone. Le bâtiment s’est effondré. Je suis bien reconnaissante d’avoir trouvé ce travail en attendant de reprendre la couture. J’utiliserai cet argent pour acheter de la nourriture pour ma famille », confie-t-elle.
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Si le cyclone Mocha a dévasté des villages et des moyens de subsistance, il a aussi donné du travail aux personnes directement touchées, qui ont gagné de l’argent en nettoyant les débris. Photos : PNUD Myanmar/ Ben Small

Alors que le conseil de l’administration de l’État imposait d’énormes contraintes à l'assistance humanitaire, le PNUD est venu en aide à plus de 700 000 personnes comme Ma Mya Win, travaillant avec elles pour remettre en état les maisons, dégager les routes et distribuer des semences pour améliorer la sécurité alimentaire. Les ouvrages hydrauliques communautaires ont été reconstruits pour offrir une solution durable gérée par la communauté, qui en est propriétaire. Le PNUD a montré que dans les situations d’urgence, les personnes concernées recherchaient de l'aide active avant tout, et non de l'aide financière.

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Le PNUD est venu en aide à plus de 700 000 personnes après le cyclone, en travaillant avec elles pour remettre en état les maisons, dégager les routes et distribuer des semences pour améliorer la sécurité alimentaire. Les infrastructures ont été reconstruites, puis gérées par la communauté. Photos : PNUD Myanmar/ Ben Small (à gauche) et PNUD Myanmar (à droite)

Dans 29 cantons de huit États et régions, un projet communautaire de renforcement de la résilience a bénéficié à plus de 750 000 personnes, principalement dans des zones rurales, grâce à la restauration et au soutien des moyens de subsistance, à la remise en état des infrastructures communautaires et à la consolidation de la cohésion sociale.

Les femmes issues de ménages à faibles revenus de Nyaung Pin Thar, dans le canton de Nyaung U, se mettent ensemble pour élever des porcs. De telles initiatives aident des centaines de milliers de personnes à avoir un gagne-pain qui leur permet de traverser la crise.

« J’ai réussi à vendre un porc et à réaliser un bénéfice. Cet argent m’a permis d’acheter un autre porcelet et de réinjecter des fonds dans notre commerce familial », explique Daw Khin Cho Win, qui cuisine et vend également des plats traditionnels du Myanmar dans le village. 

Des projets communautaires de renforcement de la résilience, tels que l'élevage de porcs, ont aidé plus de 750 000 personnes. Photo : Shutterstock

Des projets communautaires de renforcement de la résilience, tels que l'élevage de porcs, ont aidé plus de 750 000 personnes. Photo : Shutterstock

Dans la région de Tanintharyi, de l’appui technique et des investissements de démarrage destinés aux entreprises respectueuses des mangroves ont contribué à préserver les mangroves en contribuant à développer des sources de revenus telles que la culture de palourdes et l’apiculture, tout en aidant les populations à voir la valeur intrinsèque des mangroves, qui sont des protections cruciales contre l’élévation du niveau de la mer le long du littoral du Myanmar.

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Les investissements dans des entreprises respectueuses des mangroves ont permis de créer des moyens de subsistance tels que la culture de palourdes et l’apiculture, tout en protégeant les côtes et en luttant contre l’élévation du niveau de la mer. Photos : Shutterstock (à gauche) et PNUD Myanmar (au milieu et à droite)

Parallèlement à la reconstruction des infrastructures et des moyens de subsistance, le PNUD a formé près de 100 organisations de la société civile à des aspects essentiels du développement, notamment les droits de l’homme, les droits des travailleurs, l’égalité des sexes et l’État de droit.

Ces connaissances contribuent à un meilleur leadership, responsabilisent les acteurs locaux, protègent les travailleurs et garantissent le sens de la responsabilité et la transparence. Le soutien ainsi apporté a également permis à 90 000 personnes appartenant à des groupes ethniques minoritaires de bénéficier d’une assistance juridique en matière de logement, de foncier et de droits de propriété.

Ce soutien va également au-delà des communautés pour s’étendre au secteur privé. Le Myanmar Sustainable Business Network (MSBN) rassemble 770 entreprises pour contribuer à relever les défis actuels du pays et à améliorer les pratiques commerciales responsables.

L’objectif du PNUD est de s’appuyer sur des bases et des partenariats solides pour toucher huit millions de personnes dans 77 townships avant fin 2025. Il s’agit d’un nouveau pas dans ce qui s’annonce comme un long périple. Mais le PNUD est déterminé et bien outillé pour relever les défis du futur.


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