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Equanomics

Pour des économies qui prônent l’égalité des sexes

172 000 MILLIARDS DE DOLLARS.

C'est le manque à gagner si les marchés du travail pratiquaient l’égalité entre les sexes. Selon la Banque mondiale, si les femmes gagnaient autant que les hommes tout au long de leur vie, le monde pourrait récolter un important « dividende de genre ». 

L'écart de rémunération contribue à un déséquilibre plus large entre les hommes et les femmes, qui a de nombreuses causes et de graves conséquences sur le bien-être des femmes et sur les progrès en matière de développement. Sortir les femmes de la pauvreté est essentiel pour atteindre l'Objectif de développement durable (ODD) 5 visant à réaliser l'égalité des sexes et produit des effets multiplicateurs pour l'ensemble des 17 Objectifs

C'est pourquoi le PNUD soutient l'« équinomie », dans le cadre d’une initiative phare visant à démanteler les structures économiques qui génèrent et perpétuent les inégalités entre les sexes. Nous développons notre expertise des modèles économiques féministes et assistons nos partenaires qui souhaitent transformer leurs économies pour qu’elles soient favorables à tous à travers Equanomics, qui trace une nouvelle voie et aide les pays à l’emprunter.

« Les êtres humains ont des droits égaux, des droits fondamentaux. Et l'économie en tant que discipline doit aussi exprimer cela pour comprendre où l'inégalité prévaut et, dans un deuxième temps, comment concevoir des politiques pour y remédier. » – Achim Steiner, Administrateur du PNUD

La violation des droits de l’homme la plus répandue

La discrimination fondée sur le sexe est la violation la plus répandue des droits de l'homme. Elle limite les choix individuels et les perspectives de développement des nations et du monde entier. Dans de nombreux pays, les conflits et les crises menacent d’anéantir les progrès réalisés en matière d'égalité entre les hommes et les femmes.

Le changement climatique pourrait plonger 158,3 millions de femmes et de filles supplémentaires dans la pauvreté, tandis que les conflits armés, les catastrophes et autres crises détournent les ressources des filets de sécurité sociale essentiels à la survie des femmes et des communautés dans les moments difficiles. 

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Les femmes endossent également une part beaucoup plus importante des soins non rémunérés et du travail domestique. Une étude de l'OIT a révélé qu'environ 16,4 milliards d'heures étaient consacrées aux soins non rémunérés chaque jour dans les 64 pays étudiés. Cela correspondait à 2 milliards de personnes travaillant une journée complète de huit heures – sans rémunération. Et plus des trois quarts (76,2 %) de ce travail est effectué par des femmes. Par leur travail non rémunéré, les femmes – et en particulier celles qui sont confrontées à des désavantages cumulés – renforcent des économies qui leur font défaut de multiples façons.

« L'économie dominante ne reconnaît pas et ne valorise pas les soins non rémunérés, ni le travail domestique, qui sont principalement effectués par les femmes et les jeunes filles... Cette économie non rémunérée sous-tend l'économie rémunérée, et c'est elle qui reconstitue et renouvelle la main-d'œuvre jour après jour et d'une génération à l'autre. Cette économie non rémunérée est considérée comme allant de soi dans un grand nombre de politiques économiques. » – Diane Elson, économiste féministe et contributrice au laboratoire d'apprentissage mondial Equanomics

Les femmes sont toujours confrontées à des salaires inférieurs et à des taux de chômage plus élevés dans les secteurs formels, tandis que des millions d'entre elles subviennent aux besoins de leur famille dans des emplois informels, sans grande sécurité. Pour ne rien arranger, de nombreux pays choisissent des politiques qui appauvrissent les femmes. Près de 2,4 milliards de femmes en âge de travailler vivent dans des endroits qui ne leur garantissent pas les mêmes droits que leurs collègues masculins. Toute une série de politiques entravent la progression économique des femmes, notamment :

• Des protections sociales inadaptées, telles que le congé parental rémunéré et des services de garde d'enfants abordables, ne permettant pas aux femmes de rejoindre le marché du travail ou d'y rester.

• Des taux d'imposition plus élevés pour les seconds pourvoyeurs de ménage, qui sont souvent des femmes.

• Des restrictions légales concernant les secteurs dans lesquels les femmes sont autorisées à exercer.

En 2022, seules 34 réformes juridiques liées au genre ont été enregistrées dans 18 pays, soit le nombre le plus bas depuis 2001, selon un rapport de la Banque mondiale. Il faudrait encore 1 549 réformes pour atteindre l'égalité juridique dans les domaines mesurés. Au rythme actuel, il faudrait au moins 50 ans en moyenne pour atteindre cet objectif. Une femme qui entre aujourd'hui sur le marché du travail prendra très probablement sa retraite avant d'obtenir les mêmes droits que les hommes. 

Pour accélérer les progrès, nous avons besoin d'un plus grand nombre de femmes en politique. Le PNUD intensifie son travail pour s'assurer que les femmes ont une place égale dans l'élaboration de nos économies. En Mongolie, où les femmes sont fortement sous-représentées dans les postes de direction et de prise de décisions, nous avons lancé le Réseau des femmes dirigeantes (Women’s Leadership Network), une organisation de société civile comptant plus de 1 800 membres qui se soutiennent mutuellement au-delà des clivages politiques. En s'unissant, ils ont réussi à augmenter le quota de femmes candidates aux élections parlementaires.

« Pour relever les défis liés au leadership des femmes, il faut adopter une approche globale visant à modifier les attitudes et les perceptions des deux sexes. Notre objectif, à travers ce réseau, est d'aborder et de démanteler non seulement les stéréotypes de genre imposés par les hommes aux femmes, mais aussi d'encourager un changement d'attitude de la part des femmes elles-mêmes. Nous, les femmes, sommes mieux éduquées, plus responsables et plus performantes. Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est d'autonomiser les femmes et de les doter d'outils leur permettant de jouer un rôle dans la prise de décision. » – Battsetseg Batjargal, coordinatrice du réseau des femmes dirigeantes, province d'Arkhangai

L’équinomie à l’œuvre

Mais si des pays font le choix de politiques qui répriment les femmes, ils peuvent aussi faire le choix de les changer. Et ils sont nombreux à le faire. 

Pendant la pandémie de COVID-19, les gouvernements ont mis en place toute une série de politiques visant à atténuer les effets de la maladie sur les femmes en particulier. Qu'il s'agisse de soutenir les travailleurs non rémunérés, d’institutionnaliser des modalités flexibles de travail, d’investir dans la prévention et la réponse à la violence sexiste, ces mesures ne montrent pas seulement que les solutions pour un monde égalitaire sont possibles, mais qu'elles existent déjà. 

DE L'URGENCE MONDIALE À L'ÉQUITÉ MONDIALE

Le PNUD et ONU Femmes ont uni leurs forces pour compiler une série de solutions pratiques tirées de la réponse mondiale à la COVID-19. Le fait de répertorier ces politiques a fait émerger de nouvelles façons dont nous pouvons démanteler les systèmes qui perpétuent l'inégalité entre les sexes – y compris en temps de crise.

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Notre travail de recherche avec ONU Femmes met en évidence l'influence que les gouvernements peuvent avoir sur l'évolution de systèmes – y compris les normes sociales discriminatoires et les préjugés fondés sur le sexe qui sous-tendent l'inégalité entre les hommes et les femmes. Par exemple, les réformes du marché du travail ont contribué à changer les croyances concernant l'emploi des femmes, et les politiques de congé parental ont modifié la perception qu’on pouvait avoir des responsabilités liées à la garde des enfants. Quelques rares gouvernements ont même montré comment progresser vers des objectifs multiples grâce à des politiques d’avenir qui ont la particularité d’être sensibles au genre : investir dans la résilience climatique des agricultrices, par exemple, ou alimenter les centres de soins en énergie propre.

Le PNUD appelle à des réformes économiques plus nombreuses et plus rapides pour sortir les femmes de la pauvreté, et nous aidons les pays à passer à l'action. Nous donnons la priorité aux changements de politique et renforçons les institutions pour faire progresser l'égalité par le biais d'une série d'initiatives, dont l'« équinomie ». Une telle approche met l'accent sur trois pistes d'action principales et interdépendantes :

• Développer les systèmes et les services de soins : pour contribuer à accroître la sécurité économique et combler les écarts pour les femmes, en particulier les ménages dirigés par elles, les travailleurs informels, les travailleurs migrants et d'autres personnes qui sont toujours en marge des économies nationales. En 2022, 16 pays ont étendu leurs systèmes nationaux de soins et leurs services locaux avec le soutien du PNUD.

• Développer des politiques sensibles au genre : y compris la réforme des systèmes fiscaux et le financement de l'égalité, en intégrant les priorités en matière de parité tout au long du processus budgétaire. Le Sceau de l'égalité des sexes pour les institutions publiques travaille avec les ministères des finances et les autorités fiscales dans 30 pays et dans 23 secteurs, afin de reconnaître et de soutenir les institutions publiques qui s'engagent en faveur de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes.

• Générer des données et des preuves pour influencer les politiques : pour mieux comprendre la discrimination ancrée dans les économies et les politiques actuelles, ainsi que les préjugés et les normes sociales qui entravent tout progrès. Par exemple, l'outil de suivi des médias sociaux sur le genre surveille en temps réel les discours haineux et les préjugés qui circulent sur les plateformes de médias sociaux. 

Le mois prochain, des décideurs politiques, des économistes et d'autres experts de plus de 30 pays se réuniront à l'occasion du premier Dialogue mondial du PNUD sur les finances publiques et la fiscalité au service de l'égalité des sexes, à Istanbul, afin de partager leurs expériences et de tracer la voie vers des économies qui œuvrent en faveur de l'égalité des sexes et des ODD.

Ce ne sont pas des paroles en l'air. Notre nouveau laboratoire d'apprentissage mondial d’« équinomie », baptisé Equanomics, sur l'égalité des sexes dans l'économie est aussi susceptible de changer la donne. Centre de connaissances, de collaboration et d'action, il aide les économistes et les professionnels du développement à repenser l'avenir du travail, en les dotant des connaissances nécessaires pour piloter les changements structurels dont nous avons besoin pour parvenir à l'égalité des sexes. 

Le PNUD intègre le genre dans tous les aspects de la programmation du développement. En 2023, avec le soutien du PNUD :

71,5 millions de femmes ont bénéficié de services essentiels.

Histoire : Josefa

En Angola, des agents de santé communautaires comme Josefa Pinheiro Segunda Jaime mènent la lutte contre la tuberculose. En rendant visite aux patients à leur domicile, ils fournissent des informations et des traitements aux populations mal desservies.

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5,4 millions de femmes en contexte de crise ont accédé à l'emploi.

Histoire : Tamana

Après les tremblements de terre qui ont dévasté l'Afghanistan, Tamana Akbari, mère célibataire, a commencé à travailler dans une cuisine communautaire dirigée par des femmes, ce qui lui a permis de subvenir aux besoins de sa famille tout en nourrissant sa communauté.

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1,6 millions de femmes ont eu accès à l'énergie dans 37 pays, et ainsi à de nouvelles possibilités de gagne-pain.

Histoire : Jayasara 

Lorsqu'un mini-réseau solaire a été installé dans son village reculé au Népal, Jayasara Bhul, une jeune entrepreneuse de 21 ans, a ouvert un centre informatique alimenté par l'énergie solaire, afin de fournir des services informatiques et des formations à sa communauté.

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« La force d’impact du PNUD est importante, comme sa capacité à réaliser des interventions de grande échelle... Son potentiel est unique d’intégrer l'égalité des sexes au cœur des réformes politiques et des programmes. Ce laboratoire reconnaît que les économistes féministes ont ouvert la voie et qu'elles imaginent aujourd'hui des modèles économiques alternatifs au modèle d'exploitation actuel. » – Raquel Lagunas, Directrice de l’équipe genre du PNUD

Pas de temps à perdre

Au rythme actuel, on estime que 8 pour cent de la population féminine mondiale, soit environ 342 millions de femmes et de filles, vivront dans l'extrême pauvreté en 2030, et qu'il faudra près de 300 ans pour parvenir à une égalité totale entre les sexes. 

Les femmes, leurs communautés et le monde ne peuvent se permettre d'attendre.

L'accent mis sur l'« équanomie » s’inscrit dans le cadre des efforts mis en œuvre par le PNUD et ses partenaires pour atteindre deux objectifs clés d'ici 2025 :

1.    Aider 100 millions de personnes à échapper à la pauvreté multidimensionnelle.

2.    Promouvoir plus de 1 000 milliards de dollars de dépenses publiques et d'investissements privés dans les ODD. 

À l'approche de l'échéance de 2030 pour les objectifs mondiaux, il est de plus en plus urgent de démanteler les obstacles structurels à l'égalité des sexes. Combler les écarts entre les sexes dans l'économie est une condition préalable à la réalisation des objectifs et à la création d'un avenir plus prospère pour tous et toutes.

 

En savoir plus :

Stratégie du PNUD pour l'égalité entre les hommes et les femmes 2022-2025

• Webinaire : Laboratoire d'apprentissage mondial d’« équanomie » baptisé Equanomics sur l'égalité des sexes dans l'économie

Sceau de l'Égalité de genre pour les institutions publiques

Indice des normes sociales de genre 2023 (disponible en anglais)

Pratiques prometteuses pour l'égalité de genre (disponible en anglais)



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