Les leaders de la Génération17 luttent pour la justice sociale

18 février 2022

Pour les jeunes leaders, la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) est un impératif pour atteindre la justice sociale.

PNUD

Le PNUD a demandé à quatre jeunes leaders de la Génération17 de partager leurs réflexions et leurs expériences sur la priorité qu’est la justice sociale pour le développement.

Du Mali au Brésil, de la Corée du Sud à l'Argentine, les questions de justice sociale sont au cœur de l’expertise, de la mission et du travail de ces jeunes leaders, car elles sont inextricablement liées aux causes des nombreux défis de développement complexes que le PNUD et ses partenaires ont à relever.

Génération17 soutient l’action de jeunes leaders inspirants, âgés de 18 à 32 ans, qui se consacrent à l'innovation pour l'humanité et à la mobilisation de communautés mondiales. Cette initiative est née d'un partenariat innovant entre Samsung et le PNUD. Nous sommes convaincus qu'il est temps d’investir davantage dans les actions de développement menées par les jeunes. Grâce à Génération17, un accompagnement, des espaces et des opportunités sont proposés à ces jeunes leaders qui soutiennent leurs communautés, travaillent dur pour ne laisser personne de côté, sensibilisent aux Objectifs de développement durable (ODD), élaborent et mettent en œuvre des solutions qui contribuent à promouvoir la prospérité, l'équité intergénérationnelle, la paix et l’inclusion pour bâtir des sociétés justes et résilientes.

Dans cette première édition de notre série de blogs Génération17, les jeunes leaders Sadya Touré, Daniel Calarco, Yejin Choi et Máximo Mazzocco partagent, sous différents angles, leurs points de vue sur la justice sociale.

Une perspective de genre, par Sadya Touré (Mali)

« Dans une société qui défend la justice sociale, les droits de l’Homme doivent être respectés ».

Sadya Touré

« Pour moi, la justice sociale est une question d’équité, d’égalité et de réparation des injustices instaurées sur le plan social, culturel, politique, économique et même juridique. Il s’agit d’une construction morale et politique qui vise la solidarité collective. Cela implique que les groupes privilégiés reconnaissent la nécessité de combler cet écart afin de bâtir des sociétés plus justes et équitables. La plupart du temps, les groupes victimes d’injustice sociale sont les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. (…) Dans une société qui défend la justice sociale, les droits de l’Homme doivent être respectés et les possibilités de développement accessibles aux classes sociales les plus défavorisées ».

Ayant elle-même subi des mutilations génitales féminines (MGF) à l'âge de quatre ans, Sadya a commencé à sensibiliser les conseils de village constitués exclusivement d'hommes âgés, sur les effets désastreux des MGF sur la santé des femmes. Elle a également fondé une organisation, Mali Musso, qui offre des bourses universitaires complètes, une aide au logement et une formation professionnelle pour les jeunes filles des zones rurales du Mali.

Intersectionnalité, par Daniel Calarco (Brésil)

« Pour construire une réalité inclusive et résiliente, nous devons libérer le pouvoir de la jeunesse ».

Daniel Calarco

Dans une autre région du monde, Daniel Calarco explique l’importance d’adopter une approche intersectionnelle au quotidien.

« En tant que jeunes intersectionnels, nous ne faisons pas partie du problème. Mais nous sommes touchés de manière disproportionnée par divers aspects sociaux qui nous empêchent de trouver des solutions et de les mettre en œuvre. Pour construire une réalité inclusive et résiliente, nous devons libérer le potentiel de la jeunesse en lui permettant d’être maîtresse de son destin. Nous devons créer de nouveaux récits concernant les personnes qui ont été systématiquement exclues du processus décisionnel et du pouvoir ».

Daniel a fait les frais d’institutions injustes dans les favelas de Rio de Janeiro. À 11 ans, il est entré sur concours dans une école fédérale, ce qui l’a mis sur la voie de trouver des réponses à ses questions grandissantes sur l'inégalité sociale. À 18 ans, il a fondé l'Observatório Internacional da Juventude (Observatoire international de la jeunesse), qui se fonde sur la technologie pour sensibiliser des milliers de jeunes aux ODD et offrir de meilleures opportunités aux communautés marginalisées. Daniel a récemment décroché un diplôme d'avocat spécialisé dans les droits de l'Homme et poursuit son travail à l’Observatoire international de la jeunesse en tant que président.

L’éducation et la technologie comme catalyseurs, par Yejin Choi (Corée du Sud)

« C’est pourquoi je préfère diriger une entreprise à forte valeur ajoutée qui résout de grands problèmes sociaux ».

Yejin Choi

L'éducation et l'autonomisation des enfants et des jeunes sont des éléments clés de la justice et de l'accès aux opportunités. Yejin partage son expérience en tant que créatrice de DoBrain, un programme d'apprentissage par la vidéo auquel les enfants peuvent accéder sur un smartphone, une tablette ou un PC.

« En tant que leader qui croit que l'entrepreneuriat axé sur l'éducation peut mener à la justice, je crois que résoudre les problèmes sociaux, c'est faire justice. Le manque de ressources éducatives est un problème social. Avant de créer DoBrain, j'ai utilisé ma formation en thérapie cognitive pour concevoir un programme d'un an au profit de centaines de familles. Mais après un mois, seuls 5 % des parents l'utilisaient encore. C'est pourquoi m’est venue l'idée de créer ma propre entreprise. Je crois que la valeur d'une entreprise n'est pas uniquement la quantité d'argent qu'elle gagne, mais le bénéfice réel est = (la taille du problème qu'elle traite) X (le nombre de personnes touchées). C'est pourquoi je préfère diriger une entreprise à forte valeur ajoutée qui résout de grands problèmes sociaux. Je considère qu'il est de notre devoir de fournir un traitement et une éducation de qualité aux enfants handicapés. Chaque enfant, où qu’il naisse, a un potentiel extraordinaire ».

Deux mois avant d'entrer à l'Université nationale de Séoul, Yejin a commencé à donner des cours particuliers aux enfants d'une communauté voisine en situation de grande pauvreté. Presque immédiatement, elle a remarqué que les enfants, en particulier ceux qui souffrent de handicaps, manquaient de ressources éducatives. C'est alors qu'elle s'est tournée vers la technologie et a créé DoBrain. Aujourd'hui, DoBrain connaît une croissance internationale et a une influence positive sur des dizaines de milliers d'enfants dans le monde.

La justice climatique, par Máximo Mazzocco (Argentine)

« Il faut changer les règles du jeu ou, à défaut, le jeu tout entier ».

Máximo Mazzocco

De petites actions peuvent entraîner de grands changements. Les jeunes sont à l'avant-garde des mouvements mondiaux qui créent des changements positifs, notamment en matière de climat. Máximo, militant pour le climat, nous fait part de son point de vue.

« La justice sociale comprend la justice climatique, y compris les droits environnementaux. La justice sociale nécessite d’atteindre la durabilité – l’une ne peut exister sans l'autre. Pour y parvenir, il faut changer les règles du jeu ou, à défaut, le jeu tout entier. De plus, la justice sociale comme la justice climatique est de nature intergénérationnelle. Nous devons tenir compte de ceux qui étaient là avant nous, de ceux qui sont là aujourd'hui et de ceux qui viendront après nous. Et c'est ce que nous faisons à Eco House et avec d'autres défenseurs de l'environnement dans le monde : nous travaillons pour un meilleur avenir pour les générations futures ».

Lorsque Máximo était adolescent, il a souhaité résoudre la gestion des déchets dans sa ville natale, Buenos Aires. Quelques années plus tard, il a créé l’association à but non lucratif, Eco House. Aujourd'hui, le groupe gère 30 programmes et sera bientôt présent dans 23 pays pour défendre l'environnement, apprendre aux entreprises à recycler et à composter, mobiliser les jeunes et éduquer plus de 70 000 enfants en Argentine, mais aussi dans de nombreux autres pays.

Ces histoires inspirantes offrent un aperçu de ce que les jeunes leaders de la #Génération17 accomplissent pour améliorer la vie dans leurs communautés et construire des sociétés plus fortes, plus pacifiques et plus résilientes. Grâce au partenariat PNUD-Samsung initié en 2019, l'application Samsung Global Goals (en anglais) a été lancée pour éduquer et sensibiliser aux ODD, suivie en 2020 par l'initiative Génération17. En février 2022, six nouveaux jeunes leaders ont rejoint ce groupe d'acteurs du changement, originaires des États-Unis, du Danemark, d'Arabie saoudite, de Turquie, d'Indonésie et du Vietnam. Pour en savoir plus sur cette initiative et rencontrer tous les jeunes leaders, visionnaires, défenseurs et entrepreneurs qui bâtissent un avenir meilleur, rendez-vous sur generation17.undp.org (en anglais).