Comment construire un système financier mondial pour relever les défis du 21e siècle ? 

Comment faire en sorte que les chaînes d’approvisionnement créent davantage de valeur et moins de chaos climatique ? 

À seulement six ans de l’échéance, comment regagner le terrain perdu par rapport aux Objectifs mondiaux ? 

Ce sont là quelques-unes des épineuses questions auxquelles les participants à la Conférence de Hambourg sur le développement durable s’efforcent de répondre. Cette conférence, qui réunit des responsables issus des pouvoirs publics, du secteur privé et de la société civile, pourrait être un nouveau rendez-vous déterminant pour redéfinir et faire progresser le développement durable au 21e siècle. Le but est d’avoir un impact sur l’ensemble des Objectifs de développement durable et des cibles de l’Accord de Paris en portant un regard stratégique sur les domaines qui requièrent en priorité une action internationale, nationale ou locale.

La Conférence de Hambourg sur le développement durable fait suite au Sommet de l’avenir, au cours duquel les participants ont adopté le Pacte pour l’avenir, affirmant ainsi la nécessité d’une approche multilatérale pour répondre aux besoins des générations actuelles et futures. Dans des domaines comme le développement durable, la paix et la sécurité, la science et la technologie ou l’autonomisation des jeunes, le Pacte pour l’avenir cherche à transformer la gouvernance mondiale pour répondre aux besoins d’un monde en pleine mutation.  

La Conférence de Hambourg est la prochaine étape de ce parcours. En forgeant ou en renforçant des alliances entre différents secteurs et différentes zones géographiques, les participants à la conférence ouvriront les voies d’une collaboration sur des actions et des stratégies concrètes pour amener des changements significatifs. 

À une époque marquée par des crises mondiales imbriquées et complexes, la Conférence de Hambourg est résolument centrée sur les possibilités.

L’économie mondiale devrait croître de 3,5 % en 2024. Toutefois, un examen plus approfondi montre que cette croissance est inégalement répartie et a peu d’effet sur la pauvreté. Il est de plus en plus communément admis qu’il faut trouver des alternatives, c’est-à-dire de nouvelles voies de développement durable pour apporter prospérité et perspectives partout dans le monde. 

Les économies circulaires ou régénératives et les mécanismes de financements novateurs sont des armes puissantes contre la pauvreté et les inégalités, tout comme les investissements dans l’égalité des genres et dans une gouvernance transparente, inclusive et redevable (en anglais). 

Malgré la lenteur du mouvement de décarbonation à l’échelle mondiale, on observe des avancées prometteuses vers un avenir énergétique viable. Pour la première fois, les investissements réalisés dans les énergies renouvelables – 1 700 milliards de dollars en 2023 – dépassent les montants investis dans les combustibles fossiles. Changements de politique, baisse des prix et inquiétudes concernant la sécurité énergétique sont autant de facteurs qui stimulent le développement des énergies solaire et éolienne. Les énergies vertes devraient répondre à l’augmentation totale de la demande mondiale d’électricité au cours des trois prochaines années.

Pour résumer l’énorme potentiel économique de la technologie, l’intelligence artificielle pourrait ajouter 19 900 milliards de dollars à la production mondiale d’ici 2030. Cependant, au-delà de réduire la fracture numérique, il nous faut agir pour faire en sorte que les bénéfices de l’IA et d’autres innovations profitent à tous. 

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté deux résolutions pour orienter l’IA vers le développement durable. Le Pacte numérique mondial, adopté lors du Sommet de l’avenir, et d’autres accords internationaux créent une dynamique en faveur d’un cadre réglementaire transnational indispensable pour garantir l’intégrité de l’information. 

À la Conférence de Hambourg, le PNUD et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement annonceront une collaboration visant à exploiter davantage le pouvoir de l'IA responsable pour le développement durable. 

Notre vie et nos économies dépendent de la bonne santé des écosystèmes, et des mesures sont en train d’être prises par les pays afin d’assurer un avenir positif pour la nature. En 2022, les États membres de l’ONU ont adopté une résolution proclamant que toute personne sur la planète a droit à un environnement propre et sain. Par ailleurs, 196 pays se sont engagés à respecter le Cadre mondial de la biodiversité, un cadre qui vise à inverser le processus d’érosion de la biodiversité d’ici 2030. 

Des entreprises se mobilisent également. Dans le secteur agroalimentaire, Unilever et General Mills se sont engagés à adopter des pratiques agricoles régénératives, tandis que d’autres entreprises promettent de verdir leurs chaînes d’approvisionnement. L'Équipe spéciale sur les informations financières relatives à la nature (TNFD) a élaboré une série de recommandations pour aider les entreprises et le secteur financier à intégrer des considérations environnementales dans leurs processus décisionnels. 

Même si cela peut sembler contre-intuitif, nous vivons une période qui offre d’incroyables possibilités. 

Malgré les défis bien réels que sont la pauvreté, les inégalités, les conflits et le changement climatique, nous disposons d’énormes ressources technologiques et financières, sans oublier l’ingéniosité humaine, qui peuvent être déployées pour le bien de tous. La voie à suivre consiste à rechercher et créer des possibilités de collaboration étroite autour d’objectifs communs. L’expérimentation délibérée, l’action disruptive et le renforcement de la confiance font partie de la mission. 

C’est là l’essence même de la Conférence de Hambourg sur le développement durable. La conférence est une plateforme qui vise à susciter des idées et étendre le tissu connecteur dont nous avons besoin pour réduire les risques qui se profilent pour nous tous en investissant dans un développement durable. C’est un appel à l’action pour les participants et pour le grand public partout dans le monde : nous ne pouvons pas être de simples observateurs. Nous devons tous, au contraire, être les architectes de notre avenir commun. 

À ce point d’inflexion pour l’humanité et pour la planète, la Conférence de Hambourg sur le développement durable nous met au défi de réfléchir courageusement à ce qu’il est possible de faire malgré toutes les difficultés.