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Une « super année » pour l’action climatique
Pourquoi la gouvernance inclusive est cruciale pour faire face à la crise climatique
Dresser le bilan
À l’approche de l’échéance de 2030 pour la réalisation des Objectifs de développement durable, il est de plus en plus évident que nous ne pouvons pas atteindre l’ODD 13 relatif à la lutte contre le changement climatique sans accomplir des progrès sur l’ODD 16 concernant la paix, la justice et les institutions efficaces.
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La situation actuelle est intenable. Alors que nous avons franchi la mi-parcours de la période fixée pour la réalisation des ODD et dressé le premier bilan mondial de l’Accord de Paris sur le climat, 17 % seulement de l’ensemble des cibles des ODD sont en bonne voie de réalisation. Des progrès significatifs n’ont été accomplis sur aucune des cibles de l’ODD 13, et on observe également une tendance négative pour l’ODD 16.
Certaines études laissent penser que la démocratie recule dans le monde et que les pays qui organisent des élections cette année connaissent un déclin des pratiques démocratiques.
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Malgré ces défis, neuf personnes sur dix dans le monde se déclarent favorables à la démocratie, mais dans le même temps, le soutien aux dirigeants susceptibles de saper les pratiques démocratiques a fortement augmenté. Voilà un paradoxe qui pointe un déphasage croissant entre l’idéal démocratique et les réponses que les institutions apportent réellement aux aspirations des personnes à une vie meilleure.
La riposte que les pays opposent à la crise climatique et à ses effets sur la vie des gens peut soit approfondir le scepticisme des citoyens soit contribuer à réparer la relation entre les gouvernements et leurs citoyens.
Nous sommes plus unis que nous ne le pensons
Les citoyens du monde classent systématiquement une action climatique forte au rang de leurs grandes priorités. Malgré des discours souvent clivants, nombreux, bien plus que beaucoup d’entre nous ne se l’imaginent, sont ceux qui se rejoignent sur cette question.
Il ressort du plus vaste sondage d’opinion publique jamais réalisé sur le changement climatique, à savoir le Vote populaire pour le climat (Peoples’ Climate Vote), que quatre personnes sur cinq, soit 80 % de la population mondiale, souhaitent que leurs gouvernants prennent des mesures plus énergiques pour lutter contre le changement climatique. Cette position est partagée par la majorité des citoyens des 20 plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre.
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Les résultats de l'enquête, qui représentent statistiquement 87 % de la population mondiale, montrent également que le changement climatique est partout présent dans les esprits. Au niveau mondial, 56 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles y pensaient quotidiennement ou hebdomadairement, et près des deux tiers d'entre elles commencent à tenir compte des effets du changement climatique lorsqu'elles prennent des décisions telles que le choix de leur lieu de résidence ou de travail et de leurs achats.
Un humain, une voix
À l’aube de la démocratie, le vote était limité par la classe sociale, le sexe ou d’autres critères. Avec l’évolution des droits de la personne, nous avons compris que chacun devrait avoir son mot à dire sur qui devrait prendre les décisions qui touchent sa vie.
Nous n’avons pas encore atteint l’objectif de l’accès universel aux urnes. La tenue d’élections ne suffit pas à garantir que toutes les voix des citoyens seront entendues et que leur volonté collective sera respectée. C’est pourquoi le PNUD travaille avec les pays pour s’assurer que les processus électoraux soient inclusifs afin que les résultats reflètent réellement les souhaits de toutes les franges de la société. Depuis 2022, nous avons aidé 725 millions de personnes à participer à des élections, parmi lesquelles de nombreux nouveaux électeurs.
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Les jeunes font partie de nos plus fervents défenseurs de l’action climatique. Pourtant, ils se heurtent souvent à des obstacles majeurs à leur participation à la vie politique.
Les femmes ont trop souvent des difficultés à accéder aux urnes. Le fait de veiller à ce que les jeunes, les femmes et les autres groupes marginalisés puissent participer pleinement aux élections, en tant qu’électeurs comme en tant que candidats, contribuera largement à faire en sorte que les pouvoirs publics agissent sur les questions qui les touchent le plus, y compris le changement climatique.
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Tout comme l’électorat devrait refléter la composition d’une société, il devrait en être de même de la composition du gouvernement. La diversité parmi les élus est un atout majeur pour un gouvernement sensible aux besoins de tous les pans de la société et aux différents effets de la crise climatique qu’ils ressentent.
En plus d’aider davantage de personnes à voter, le PNUD travaille avec les pays à la promotion d’une plus grande diversité parmi les personnes occupant des postes de direction. Dans plus de 100 pays, nous avons établi des partenariats avec des organisations de femmes ou des organisations féministes, y compris celles qui œuvrent à une plus large participation des femmes à la vie politique et à l’égalité des sexes dans la gouvernance.
Après le vote
La démocratie ne s’arrête après le décompte des bulletins de vote. Une fois élus, les gouvernants doivent réaliser les priorités que les citoyens ont exprimées dans les urnes. Le PNUD soutient également les systèmes de gouvernance plus larges qui aident à traduire les souhaits des citoyens en actions tangibles susceptibles de transformer les sociétés.
Pour l’action climatique, les élections de 2024 arrivent à un moment crucial. Les pays du monde entier sont en train d’actualiser leurs engagements climatiques – les contributions déterminées au niveau national (CDN) – au titre de l’Accord de Paris. À l’approche du 10e anniversaire de cet accord, les pays sont appelés à revoir à la hausse leurs ambitions pour entretenir la perspective de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré Celsius.
Pour traduire les votes et les promesses en actions, nous avons également besoin de cadres et de systèmes juridiques et stratégiques solides, de l’accès à une information vérifiée, et d’une société civile engagée pour demander des comptes aux dirigeants et offrir réparation à ceux qui sont déjà pâtissent déjà des effets du changement climatique.
Une gouvernance efficace pour une planète saine
La bonne gouvernance est essentielle à la réalisation de l’ODD 13 relatif à la lutte contre le changement climatique, mais l’inverse est tout aussi vrai. Si nous n’agissons pas pour le climat, nous avons peu de chances de réaliser l’ODD 16 sur la paix, la justice et les institutions efficaces.
Le changement climatique agit déjà comme une force déstabilisatrice dans de nombreuses régions. Si nous ne changeons pas de cap, les conflits s’intensifieront, les systèmes de justice et de gouvernance se fragiliseront, et les risques climatiques et les phénomènes extrêmes se multiplieront, avec des conséquences catastrophiques sur les droits humains, le développement humain et la planète. Pour éviter ce scénario, nous avons besoin d’une gouvernance efficace qui :
- rétablit la confiance dans les institutions publiques ;
- responsabilise les personnes ;
- permet une action audacieuse pour juguler la crise climatique ; et
- répond à nos attentes communes pour l’avenir.
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À une époque marquée par des niveaux élevés de polarisation et une désillusion croissante à l’égard des grandes institutions, la démocratie et l’action climatique continuent d’être appréciées dans le monde entier et dans tous les domaines sociaux et politiques.
Relever ces deux défis ensemble est la seule voie à suivre. Une gouvernance démocratique forte et inclusive, soutenue par des systèmes de responsabilisation solides, est le moyen le plus efficace de créer un avenir meilleur pour tous, d’accroître la prospérité partagée et de garantir les droits humains, y compris le droit à un environnement sain.