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Une « super année » pour l’action climatique

Pourquoi la gouvernance inclusive est cruciale pour faire face à la crise climatique

Nous sommes rendus à un moment critique de la crise climatique, et 2024 représente une année charnière pour la démocratie. Ces deux jalons historiques ne font pas que coïncider ; ils sont aussi intimement liés et essentiels dans la détermination de notre avenir. On ne saurait trop insister sur les liens entre une bonne gouvernance inclusive et une action climatique efficace, et le moment qui se présente offre l’occasion de réaliser des progrès importants sur ces deux fronts. 

Durant cette « super année » électorale, comme on l’appelle, la moitié de la population adulte mondiale est appelée aux urnes, et l’action climatique est l'un des facteurs qui influencent le vote des citoyens. Dans un paysage politique en mutation, l’année 2024 pourrait bien marquer un tournant vers la stabilisation du climat et l’assurance d’une planète vivable aujourd’hui et pour les générations à venir.

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2024 est l’année électorale la plus importante de l’histoire de l’humanité. La moitié de la population mondiale, soit environ 3,7 milliards de personnes, est appelée aux urnes dans 72 pays. Photos : PNUD Pérou/Bruno Cámara Rojo (à gauche), PNUD Mozambique/Rochan Kadariya (à droite)

Dresser le bilan

À l’approche de l’échéance de 2030 pour la réalisation des Objectifs de développement durable, il est de plus en plus évident que nous ne pouvons pas atteindre l’ODD 13 relatif à la lutte contre le changement climatique sans accomplir des progrès sur l’ODD 16 concernant la paix, la justice et les institutions efficaces. 

CONSTRUIRE LA PAIX, LUTTER CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Au sein des communautés touchées par des conflits au Nigéria, la résilience climatique est intégrée à l'effort de la paix. Le PNUD, à travers la Facilité régionale de stabilisation, aide à développer les compétences des membres des communautés de Damboa, Mafa et Ngala, et leur fournit du matériel pour le microjardinage et la fabrication de briquettes.

Utilisées pour la cuisson, ces briquettes constituent une solution de substitution à l'abattage d'arbres pour le bois de chauffage, à l'origine du déboisement et de la dégradation d'écosystèmes. La production de briquettes et le microjardinage représentent par ailleurs des sources de revenus à même de permettre aux familles déplacées de rentrer chez elles tout en réduisant le risque que des jeunes révoltés rejoignent des groupes extrémistes.

« L'introduction de la fabrication de briquettes dans notre communauté est une véritable bénédiction. Elle nous évite d'aller chercher du bois de chauffage en brousse et favorise la coexistence pacifique au sein de la communauté », se félicite Fanne, une habitante de Ngala.

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La situation actuelle est intenable. Alors que nous avons franchi la mi-parcours de la période fixée pour la réalisation des ODD et dressé le premier bilan mondial de l’Accord de Paris sur le climat, 17 % seulement de l’ensemble des cibles des ODD sont en bonne voie de réalisation. Des progrès significatifs n’ont été accomplis sur aucune des cibles de l’ODD 13, et on observe également une tendance négative pour l’ODD 16. 

Certaines études laissent penser que la démocratie recule dans le monde et que les pays qui organisent des élections cette année connaissent un déclin des pratiques démocratiques. 

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Malgré ces défis, neuf personnes sur dix dans le monde se déclarent favorables à la démocratie, mais dans le même temps, le soutien aux dirigeants susceptibles de saper les pratiques démocratiques a fortement augmenté. Voilà un paradoxe qui pointe un déphasage croissant entre l’idéal démocratique et les réponses que les institutions apportent réellement aux aspirations des personnes à une vie meilleure.

La riposte que les pays opposent à la crise climatique et à ses effets sur la vie des gens peut soit approfondir le scepticisme des citoyens soit contribuer à réparer la relation entre les gouvernements et leurs citoyens.

Garantir les droits des peuples autochtones

« Notre peuple va enfin détenir les droits légaux sur ses terres. Sans ces droits, notre avenir serait à jamais incertain », se félicite Indra Bai, membre de la tribu Kamar, l'un des groupes tribaux particulièrement vulnérables de l'Inde.

Les peuples autochtones sont largement reconnus pour le rôle qu'ils jouent dans la conservation des écosystèmes dans lesquels ils vivent et dont ils sont tributaires, mais ils ne détiennent souvent pas de droits légaux clairement établis sur leurs terres. En 2006, les autorités indiennes ont adopté la loi sur les droits forestiers à l'effet de reconnaître et protéger les droits des communautés forestières. Depuis 2021, le PNUD s'est associé aux autorités de l'État du Chhattisgarh pour renforcer la mise en application de cette loi. Malgré les premières difficultés rencontrées, les droits à l'habitat des tribus Kamar et Baiga ont été reconnues en 2023, donnant ainsi des moyen d'action à plus de 6 000 membres de tribus. Le succès de ce modèle a incité les autorités de l'État à élargir cette reconnaissance à six autres groupes tribaux particulièrement vulnérables du Chhattisgarh.


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Nous sommes plus unis que nous ne le pensons

Les citoyens du monde classent systématiquement une action climatique forte au rang de leurs grandes priorités. Malgré des discours souvent clivants, nombreux, bien plus que beaucoup d’entre nous ne se l’imaginent, sont ceux qui se rejoignent sur cette question. 

Il ressort du plus vaste sondage d’opinion publique jamais réalisé sur le changement climatique, à savoir le Vote populaire pour le climat (Peoples’ Climate Vote), que quatre personnes sur cinq, soit 80 % de la population mondiale, souhaitent que leurs gouvernants prennent des mesures plus énergiques pour lutter contre le changement climatique. Cette position est partagée par la majorité des citoyens des 20 plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre. 

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Les résultats de l'enquête, qui représentent statistiquement 87 % de la population mondiale, montrent également que le changement climatique est partout présent dans les esprits. Au niveau mondial, 56 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles y pensaient quotidiennement ou hebdomadairement, et près des deux tiers d'entre elles commencent à tenir compte des effets du changement climatique lorsqu'elles prennent des décisions telles que le choix de leur lieu de résidence ou de travail et de leurs achats.

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De la hausse des températures aux phénomènes météorologiques extrêmes, les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles. Dans une enquête du PNUD, deux tiers des personnes interrogées ont déclaré qu’elles commençaient à prendre en compte les effets du changement climatique lorsqu’elles prenaient des décisions importantes dans leur vie. Photos : PNUD Papouasie-Nouvelle-Guinée, Shutterstock, PNUD Barbade, PNUD Afghanistan

Dans une enquête distincte, 69 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles seraient prêtes à renoncer à 1 % de leurs revenus pour contribuer à l’atténuation des effets du changement climatique. Pourtant, 43 % seulement de ces personnes pensent que d’autres consentiraient au même sacrifice. Ce qui représente un écart de perception erronée de 26 points de pourcentage – une désunion imaginaire qui peut dresser de véritables obstacles contre la coopération si on n’en fait pas cas et si on n’y remédie pas. 

Ces résultats ne laissent aucun doute sur le fait que les citoyens sont favorables à une action climatique forte. Avec 72 pays qui organisent des élections cette année, ces citoyens sont en mesure d’envoyer un message fort. Les dirigeants qu’ils choisiront obtiendront un mandat pour guider le monde vers notre dernière chance de maîtriser les émissions et d’éviter les pires effets du changement climatique. 

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Un humain, une voix

À l’aube de la démocratie, le vote était limité par la classe sociale, le sexe ou d’autres critères. Avec l’évolution des droits de la personne, nous avons compris que chacun devrait avoir son mot à dire sur qui devrait prendre les décisions qui touchent sa vie.  

Nous n’avons pas encore atteint l’objectif de l’accès universel aux urnes. La tenue d’élections ne suffit pas à garantir que toutes les voix des citoyens seront entendues et que leur volonté collective sera respectée. C’est pourquoi le PNUD travaille avec les pays pour s’assurer que les processus électoraux soient inclusifs afin que les résultats reflètent réellement les souhaits de toutes les franges de la société. Depuis 2022, nous avons aidé 725 millions de personnes à participer à des élections, parmi lesquelles de nombreux nouveaux électeurs.

Vidéo : PNUD Timor-Leste et PNUD Vanuatu

Les jeunes font partie de nos plus fervents défenseurs de l’action climatique. Pourtant, ils se heurtent souvent à des obstacles majeurs à leur participation à la vie politique.

Les femmes ont trop souvent des difficultés à accéder aux urnes. Le fait de veiller à ce que les jeunes, les femmes et les autres groupes marginalisés puissent participer pleinement aux élections, en tant qu’électeurs comme en tant que candidats, contribuera largement à faire en sorte que les pouvoirs publics agissent sur les questions qui les touchent le plus, y compris le changement climatique. 

Ne laisser aucun électeur de côté

En Libye, la Haute commission électorale nationale s'efforce de faire en sorte que les élections soient inclusives et que chacun ait une voix. Avec le soutien du PNUD et le financement de l'Italie, les autorités encouragent les jeunes et les personnes en situation de handicap à participer activement au processus électoral. Pour rendre le processus de vote plus accessible, la commission met en place des systèmes d'appel en langage des signes pour les électeurs et le personnel électoral malentendants ainsi que des imprimantes braille pour aider les malvoyants.

Le Représentant résident par intérim du PNUD, Christopher Laker, souligne l’importance de l’inclusion dans la réalisation des objectifs de développement durable en ces termes : « Ne laisser personne de côté ne signifie pas seulement inclure ceux qui sont généralement exclus, mais aussi les associer activement à la prise de décision. »

En 2012, le PNUD Libye a mobilisé environ 26 millions de dollars pour mettre en œuvre un certain nombre de projets importants liés à la gouvernance de transition, y compris l'assistance électorale. Photo : PNUD/Noeman Al Sayyad

En 2012, le PNUD Libye a mobilisé environ 26 millions de dollars pour mettre en œuvre un certain nombre de projets importants liés à la gouvernance de transition, y compris l'assistance électorale. Photo : PNUD/Noeman Al Sayyad

Tout comme l’électorat devrait refléter la composition d’une société, il devrait en être de même de la composition du gouvernement. La diversité parmi les élus est un atout majeur pour un gouvernement sensible aux besoins de tous les pans de la société et aux différents effets de la crise climatique qu’ils ressentent.

En plus d’aider davantage de personnes à voter, le PNUD travaille avec les pays à la promotion d’une plus grande diversité parmi les personnes occupant des postes de direction. Dans plus de 100 pays, nous avons établi des partenariats avec des organisations de femmes ou des organisations féministes, y compris celles qui œuvrent à une plus large participation des femmes à la vie politique et à l’égalité des sexes dans la gouvernance.

Climat et droits des femmes

Bien que les femmes subissent le plus gros des conséquences climatiques, elles représentent également d'importants agents du changement lorsqu'elles bénéficient de l'égalité des chances. Et leurs actions ont un plus grand impact lorsqu'elles sont soutenues par des pouvoirs publics favorables à la création d'un environnement propice, comme dans le cas de l'Association des femmes productrices de lait de Santa Rosa au Pérou. Avec le soutien du ministère de l'Environnement, du PNUD et d'autres acteurs, cette association a installé un système d'irrigation solaire qui pompe les eaux souterraines utilisées pour arroser les cultures même en cas de sécheresse sévère.

« J'aimerais que ce modèle local touche tout le monde » dit Cristina Ticona, L'initiative pilote conçue par l'association a inspiré la municipalité provinciale de Lampa qui prévoit un projet d'investissement public qui élargira son impact positif grâce à 200 puits destinés à améliorer la résilience de 10 communautés rurales.

Cette initiative a permis à la communauté d'irriguer ses cultures telles que l'avoine, la pomme de terre, le quinoa et le cuchucho, la racine andine, pendant les périodes de grave sécheresse. Photo : PNUD Pérou/Nuria Angeles

Cette initiative a permis à la communauté d'irriguer ses cultures telles que l'avoine, la pomme de terre, le quinoa et le cuchucho, la racine andine, pendant les périodes de grave sécheresse. Photo : PNUD Pérou/Nuria Angeles

Après le vote

La démocratie ne s’arrête après le décompte des bulletins de vote. Une fois élus, les gouvernants doivent réaliser les priorités que les citoyens ont exprimées dans les urnes. Le PNUD soutient également les systèmes de gouvernance plus larges qui aident à traduire les souhaits des citoyens en actions tangibles susceptibles de transformer les sociétés. 

Pour l’action climatique, les élections de 2024 arrivent à un moment crucial. Les pays du monde entier sont en train d’actualiser leurs engagements climatiques – les contributions déterminées au niveau national (CDN) – au titre de l’Accord de Paris. À l’approche du 10e anniversaire de cet accord, les pays sont appelés à revoir à la hausse leurs ambitions pour entretenir la perspective de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré Celsius.  

Pour traduire les votes et les promesses en actions, nous avons également besoin de cadres et de systèmes juridiques et stratégiques solides, de l’accès à une information vérifiée, et d’une société civile engagée pour demander des comptes aux dirigeants et offrir réparation à ceux qui sont déjà pâtissent déjà des effets du changement climatique. 

Justice numérique

La fourniture de services judiciaires en ligne depuis les premiers jours de la pandémie de COVID-19 a été d’un succès impressionnant pour le secteur de la justice aux Maldives. Le PNUD et ses partenaires ont fourni du matériel de numérisation aux principaux acteurs du secteur afin de les aider à relever les défis posés par la dispersion géographique des îles, en reliant le système judiciaire central aux prestataires de services et aux communautés des zones reculées. 

Il est essentiel d'élargir l'accès à la justice pour que les gens puissent revendiquer leur droit à un climat sain. La numérisation offre aux institutions judiciaires la possibilité de remplir leurs fonctions avec plus d’efficacité et de transparence à moindre coût. Elle rend les tribunaux plus accessibles à tous et renforce la confiance dans les institutions qui sont au service du public.

Le soutien numérique fourni par le PNUD et ses partenaires permet de relever les défis en reliant le système judiciaire centralisé aux prestataires et aux communautés dans les zones reculées. Photo : Ashwa Faheem/PNUD Maldives

Le soutien numérique fourni par le PNUD et ses partenaires permet de relever les défis en reliant le système judiciaire centralisé aux prestataires et aux communautés dans les zones reculées. Photo : Ashwa Faheem/PNUD Maldives

Une gouvernance efficace pour une planète saine

La bonne gouvernance est essentielle à la réalisation de l’ODD 13 relatif à la lutte contre le changement climatique, mais l’inverse est tout aussi vrai. Si nous n’agissons pas pour le climat, nous avons peu de chances de réaliser l’ODD 16 sur la paix, la justice et les institutions efficaces.  

Le changement climatique agit déjà comme une force déstabilisatrice dans de nombreuses régions. Si nous ne changeons pas de cap, les conflits s’intensifieront, les systèmes de justice et de gouvernance se fragiliseront, et les risques climatiques et les phénomènes extrêmes se multiplieront, avec des conséquences catastrophiques sur les droits humains, le développement humain et la planète. Pour éviter ce scénario, nous avons besoin d’une gouvernance efficace qui :

-             rétablit la confiance dans les institutions publiques ;
-             responsabilise les personnes ; 
-             permet une action audacieuse pour juguler la crise climatique ; et 
-             répond à nos attentes communes pour l’avenir. 

Reconstruire dans la transparence et de manière responsable

Le PNUD s'est associé au ministère ukrainien chargé des communautés, des territoires et du développement des infrastructures pour mettre au point des mécanismes efficaces de renforcement de la transparence et de la responsabilisation dans le processus de reconstruction. Il est particulièrement important de réduire autant que possible les risques de corruption dans les secteurs de la construction et de la reconstruction après le conflit, car ces secteurs sont essentiels au développement économique et au progrès social du pays ainsi qu'à l'adaptation au changement climatique et à l'atténuation de ses effets.

Serhiy Derkach, vice-ministre ukrainien pour les communautés, les territoires et le développement des infrastructures , déclare « L'appui du PNUD à l'évaluation des risques de corruption aux niveaux central et local est une étape importante dans la reconstruction et le développement de notre pays. »

Le PNUD soutient le ministère dans son travail d'évaluation des risques de corruption dans les processus de reconstruction existants. Photo : PNUD Ukraine

Le PNUD soutient le ministère dans son travail d'évaluation des risques de corruption dans les processus de reconstruction existants. Photo : PNUD Ukraine

À une époque marquée par des niveaux élevés de polarisation et une désillusion croissante à l’égard des grandes institutions, la démocratie et l’action climatique continuent d’être appréciées dans le monde entier et dans tous les domaines sociaux et politiques.

Relever ces deux défis ensemble est la seule voie à suivre. Une gouvernance démocratique forte et inclusive, soutenue par des systèmes de responsabilisation solides, est le moyen le plus efficace de créer un avenir meilleur pour tous, d’accroître la prospérité partagée et de garantir les droits humains, y compris le droit à un environnement sain. 

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