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Voix de l’espoir
Des personnes affectées par le conflit dans les régions du Liptako-Gourma et du Bassin du Lac Tchad, en Afrique de l’Ouest, racontent comment elles reconstruisent leur vie.
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Les Voix de l'espoir sont un hommage à la force et à la résilience des personnes affectées par les groupes extrémistes au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, au Mali, au Niger et au Nigéria. Ces histoires remarquables mettent en lumière des individus qui, malgré d'immenses défis, reconstruisent leur vie, leur famille et leur communauté. Leur aspiration à la paix et à la stabilité n'est pas un rêve lointain mais un avenir qu'ils façonnent activement.
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Amina Moussa Adoum, 34 ans et mère de huit enfants, raconte comment elle a fui Kassalaré avec eux pour trouver refuge à Baltram, au Tchad. Le travail communautaire qu’elle a commencé à exercer dès son arrivée lui a permis d’acheter du bétail, et ainsi de subvenir aux besoins de sa famille. Falmata Alhaji Modu, 36 ans, originaire de Ngala, au Nigéria, explique comment le Comité de stabilisation communautaire a contribué à réhabiliter sa communauté et autonomiser les femmes. Hervé Somboro, enseignant de 31 ans originaire de Ségué dans la région de Bandiagara, au Mali, décrit comment les efforts de stabilisation, y compris les programmes « travail contre rémunération » (Cash for Work), ont uni les jeunes dans un environnement auparavant marqué par la méfiance.
Ces histoires mettent en lumière les héros méconnus de la stabilisation et dévoilent les récits inédits de ceux qui redéfinissent leur destin. Si chacun se rétablit à sa manière après des épreuves, les Voix de l'espoir donnent vie à ces histoires singulières et portent les voix de la résilience face au conflit.
– Blerta Cela, directrice de la Facilité régionale de stabilisation du PNUD
Burkina Faso : Reconstruire des vies grâce à l’agriculture durable
Les efforts de stabilisation ont directement soutenu plus de 90 000 personnes dans les communes de Seytenga, Gourcy et Yako, au Burkina Faso.
Alors que les familles retournent dans leurs villages ou en zones stabilisées, les populations déplacées et les communautés d’accueil font face à une pression accrue sur les ressources ainsi qu’à des tensions, notamment dans les communautés qui dépendent du bois de chauffe. Par conséquent, de nombreuses initiatives se concentrent sur l'agriculture durable et la restauration des terres pour offrir aux communautés de nouvelles opportunités et un nouvel espoir.
« Avant la crise, je vivais à Seytenga avec mon mari et nos cinq enfants. Lorsque les conflits ont éclaté, des groupes armés ont pris notre bétail. Ils sont partis, puis sont revenus tuer mon mari et de nombreuses autres personnes dans notre village. J'ai fui vers Dori avec mes enfants dans une charrette.
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J'ai reçu une formation en matière de prévention et gestion des conflits communautaires et de jardinage. La formation comprenait l'utilisation de techniques de plantation hors-sol comme alternative agricole visant à renforcer la sécurité climatique et la durabilité. Ces pratiques fournissent désormais de la nourriture à plus de 3 000 ménages dans la commune !
J'ai également été sélectionnée pour le programme de travail rémunéré (Cash For Work), qui consistait à reconstruire des routes en l’échange de rémunération. Cette opportunité m'a permis de subvenir aux besoins de mes enfants et d'acheter des vêtements et de la nourriture. Ce que j'espère maintenant, c'est l'amélioration continue des zones de jardinage pour une bonne production pendant la saison sèche. »
– Dicko Aissatou Hama, Seytenga, Burkina Faso
Cameroun : Un voyage de l’obscurité à la lumière
« Après les attaques de Boko Haram en 2021 dans notre communauté, nous avons commencé à vivre dans la peur et le traumatisme. Nos enfants ne pouvaient plus aller à l'école, et nous ne pouvions pas aller à nos champs ; ceux qui tentaient de le faire étaient tués ou enlevés. Dans le chaos, je me suis mise à vendre des petits articles dans la rue à Mozogo, luttant pour joindre les deux bouts.
Il y a deux ans, la Facilité de stabilisation est arrivée à Mozogo. Grâce à son soutien, j'ai pu ouvrir ma propre boutique où je peux garder mon réfrigérateur en bon état de fonctionnement. Maintenant, je vends de plus en plus de marchandises, comme des biscuits, des bonbons, du lait, du riz, des tomates, du savon, des produits de soin pour le corps et les cheveux, et des jus réfrigérés.
Cette boutique a symbolisé un nouveau départ, en sécurisant mes marchandises et en protégeant mon stock. De plus, elle est maintenant bien éclairée grâce aux nouveaux panneaux solaires installés dans la zone. Avec la reprise du commerce transfrontalier combinée à ce soutien, mes revenus sont passés de 200 000 CFA (332 USD) à environ 1 700 000 CFA (2 826 USD).
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Je peux maintenant subvenir aux besoins de ma famille, et surtout, mes enfants ont accès à une école que la Facilité a récemment réhabilitée. Cela me réjouit, car je souhaite qu'ils aient des opportunités que je n'ai jamais eues ; j'espère un avenir radieux pour eux ! »
– Mahama Poklev, Mozogo, Cameroun
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En 2023, le PNUD a soutenu 5 029 personnes comme Mahama dans l'extrême nord du Cameroun par le biais d’activités génératrices de revenus. La Facilité a également construit et réhabilité une cinquantaine d’infrastructures dont 10 écoles, sept centres de santé et 29 postes de police et de gendarmerie dotés de logements. Ces améliorations ont eu un impact bénéfique sur toute la communauté.
Niger : Priorité à la santé communautaire
Les populations de N'Gagam, dans la région de Diffa, ont été déplacées pendant plus de trois ans suite à plusieurs attaques de Boko Haram dans leurs villages en 2018. La Facilité de Stabilisation a réhabilité le village, permettant à sa population déplacée d’y retourner en juin 2021. À N'Gagam, les marchés, les écoles et les infrastructures de santé ont été détruits, laissant les familles de retour sans services de base.
Depuis le début de 2021, la Facilité a réhabilité et équipé le Centre de santé communautaire intégré de N'Gagam, qui dispose désormais d'une ambulance dédiée, d'une maternité entièrement reconstruite et équipée, ainsi que de logements pour le personnel. Les systèmes d'électricité et d'eau, alimentés par énergie solaire, y sont pleinement opérationnels.
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« Chaque jour, les autorités locales déploient au moins quatre membres du personnel pour travailler dans la maternité : une sage-femme, une infirmière, un agent de service et un réceptionniste, ainsi que deux hygiénistes bénévoles. Grâce à ces efforts, la fréquentation et la confiance des femmes dans les services de la maternité de N'Gagam ont augmenté.
Auparavant, les femmes hésitaient à accoucher à la maternité, préférant les méthodes traditionnelles. Mais maintenant, non seulement elles viennent accoucher, mais elles sensibilisent également d'autres femmes aux services offerts.
L'amélioration de l'accès aux soins de santé a également eu un impact significatif sur la santé des enfants, notamment dans le traitement de la malnutrition et du paludisme. »
– Falmata Kerea Madou, présidente du groupe de femmes de N'Gagam
Nigéria : Vivre sans peur
Le nord-est du Nigéria est confronté à un conflit de longue durée provoqué par des groupes terroristes, dont Boko Haram, depuis près d'une décennie. Le conflit a déplacé des millions de Nigérians de leurs foyers, affectant les vies, les entreprises et le commerce dans de nombreuses zones rurales du pays.
Dans cette région, la Facilité de stabilisation s'est associée au gouvernement du Nigéria pour construire et réhabiliter plus de 2 000 maisons, 56 salles de classe, des hôpitaux, des marchés, des forces de sécurité et des bureaux gouvernementaux. Au cours des cinq dernières années, ce soutien a atteint 775 000 personnes, dont 56 % de femmes.
Qu'il s'agisse de créer des opportunités de moyens de subsistance ou de reconstruire des services de base, la Facilité place les communautés au cœur des efforts de stabilisation, en se concentrant sur l'inclusion de tous les groupes, en particulier les femmes et les jeunes.
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« Lorsque nous sommes enfin retournés dans nos villages après un long et dangereux périple, nous avons trouvé notre maison incendiée. Mon père nous a dit de ne pas nous inquiéter et de ne pas pleurer. Nous avons nettoyé les décombres et construit un petit abri temporaire pour y vivre jusqu'à ce que nous puissions reconstruire notre maison comme il se doit.
En plus de reconstruire le poste de police de notre communauté, les bureaux des douanes et les bureaux d'immigration, le programme de stabilisation a foré des puits. Les nouveaux puits d'eau ont facilité la vie quotidienne. L'eau propre et proche signifie une meilleure santé pour ma famille et moins de temps passé à aller chercher de l'eau. Cela m'a permis de me concentrer sur la reconstruction de notre vie. Plus important encore, le Comité de stabilisation communautaire m'a donné une voix dans notre communauté. En tant que femme, pouvoir m'exprimer et faire entendre mes préoccupations est une nouveauté et une source d'autonomisation.
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Sans un sentiment de sécurité, il est difficile de faire l'une de ces choses. On s'inquiète toujours et on ne peut pas penser à l'avenir. C'est pourquoi je crois que la sécurité est la partie la plus importante du sentiment de stabilité dans la vie. »
– Falmata Alhaji Modu, représentante des femmes au Comité de stabilisation communautaire, Ngala, Nigéria
Crises multidimensionnelles
La région du Bassin du Lac Tchad est confrontée à une crise multidimensionnelle. L'insécurité persistante liée à la violence perpétrée par des groupes armés, dont Boko Haram, est aggravée par l'urgence climatique et les catastrophes naturelles. La détérioration de la situation sécuritaire, les déplacements massifs de population qui en résultent et la perturbation des services essentiels ont entraîné une crise humanitaire majeure. En juin 2024, la région comptait 3,6 millions de personnes déplacées et de réfugiés, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
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La région du Liptako-Gourma, qui comprend le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est confrontée à une forte instabilité. Les récents changements anticonstitutionnels au sein des trois gouvernements ont entraîné des tensions politiques et un affaiblissement de l'ordre démocratique et de la gouvernance. L'insécurité augmente en raison de la présence de divers groupes extrémistes et de milices armées. L'instabilité politique régionale et les menaces sécuritaires persistantes ont exacerbé les besoins humanitaires et les vulnérabilités, avec plus de 2,8 millions de personnes déplacées.
Interventions ciblées
La Facilité régionale de stabilisation est un mécanisme de financement du PNUD soutenu par des bailleurs internationaux ainsi que par des partenaires régionaux et nationaux. Lancée en 2019 dans la région du Bassin du Lac Tchad et en 2021 dans la région du Liptako-Gourma, la Facilité intervient dans des zones ciblées affectées par le conflit, en soutenant les efforts des gouvernements et des communautés pour réduire le risque de violence et renforcer la consolidation de la paix, le rétablissement et le développement à plus long terme.
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Active au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, au Mali, au Niger et au Nigéria, la Facilité a considérablement amélioré la sécurité, l'accès à l'éducation, aux soins de santé et à la justice, et a créé des opportunités de moyens de subsistance. Ces efforts ont permis à plus de 500 000 personnes déplacées internes de rentrer chez elles.
Pour les dernières données sur la Facilité, consultez le Rapport résumé 2023.
Comment pouvez-vous aider ?
Partagez ces histoires avec vos collègues, vos amis et votre famille ! Pour en savoir plus :
- Contactez : stabilisation_programme-team@undp.org
- Consultez : Facilité régionale de stabilisation du PNUD
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