Comme tous les 17 octobre depuis l’adoption de la résolution 47/196 adoptée le 22 décembre 1992 le désignant journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, les Etats membres de l’Organisation des Nations Unies sont invités à consacrer cette journée à la présentation et à la promotion d'activités concrètes visant à éliminer la pauvreté et la misère en fonction de leur contexte national. Cette année, l’accent est mis sur le thème « S’unir avec les plus exclus pour construire un monde où les droits de l’homme et la dignité seront universellement respectés ».
A Madagascar, à l’initiative du PNUD en partenariat avec l’Université d’Antananarivo et en collaboration avec des associations de jeunes, le rendez-vous est donné avec des chercheurs, des acteurs de développement et les jeunes dans un cadre universitaire. Dans une des amphithéâtres de l’Université, les places sont tous déjà occupées une demi-heure avant le début de l’activité. L’assistance à majorité universitaire attend avec curiosité la teneur des témoignages et échanges prévus.
« L’Université est le berceau par excellence des connaissances qui forgent les jeunes à devenir des citoyens actifs dans leurs communautés, (…). A travers cette initiative, nous avons en particulier choisi de donner la voix aux jeunes et aux citoyens qui ont des initiatives déjà en cours et à des praticiens de développement pour témoigner de leurs actions en faveur du développement et de l’éradication de la pauvreté afin d’inspirer d’autres jeunes, d’autres acteurs à l’action. » déclare Mme Marie Dimond, Représentant Résident Adjoint du PNUD au lancement de l’activité.
« Le fait que des millions de personnes dans le monde vivent dans l’extrême pauvreté suscite une profonde indignation morale. Nous reconnaissons que cette pauvreté est un phénomène multidimensionnel touchant les revenus et les capacités de base nécessaires pour vivre dans la dignité. Les 7 facultés et grandes écoles de l’Université d’Antananarivo forment d’ailleurs des jeunes pour mieux comprendre les différentes dimensions de la pauvreté et de chercher des solutions» ajoute le Vice Président de l’Université d’Antananarivo, en charge de la formation et de la recherche, tout en faisant valoir l’importance de l’initiative menée en partenariat avec le PNUD.
Alors que le 70e anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme est célébré cette année, les trois séries de partages et les animations au programme établit le lien fondamental entre l'extrême pauvreté et les droits humains.
Le point sur la « Croissance et le développement durable » met l'accent sur le témoignage de la femme et l'enfant victime de la pauvreté et de la nécessité de mieux les considérer, le ciblage des projets en impliquant les communautés pour avoir de l'impact, la production et la consommation responsables en réinventant de nouveaux modes de production.
La partie sur la « Paix, Droits et Engagement Civique » soulève que les droits humains reflétés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ne sont pas seulement les droits civiques communément connus, elle est également une référence pour motiver les initiatives économiques et environnementales, pour mettre l'accent sur le sens de la responsabilisation citoyenne, du volontariat et sur la considération de la culture comme levier du changement également
La séquence consacrée à la technologie pour les plus vulnérables attire l'attention sur l'inégalité de chance devant la technologie à réduire entre pays développés et en voie de développement, milieux rural et urbain, et hommes et femmes, et de partager que des connaissances technologiques existent pourtant et visent à améliorer la situation des plus vulnérables comme le cas de la connaissance sur les atouts des microorganismes du sol et des vers de terre pour améliorer la production agricole des petits paysans.
« C’était important pour moi de partager le sens et les contributions du volontariat pour le développement dans le cadre de cette journée » confie Narindra Raelison, la cadette des intervenants lors de l’événement de l’Université. « Je ne connais encore rien en association ni en projet, mon entourage me blâmait même que je perdais mon énergie et mon économie en me donnant à fond à la cause du volontaire pour le développement, mais je reste convaincue que si les jeunes d’aujourd’hui n’agissent pas dès maintenant à leur niveau selon leur conviction, rien ne changera », avoue-t-elle. A 19 ans, Narindra a regroupé d’autres jeunes dans son association Young Actives.
« C’était une journée riche pour nous » confie Lila Nathalie une des jeunes de l’Observatoire de la Jeunesse. «Nous sommes ravi que cet événement ait donné aux jeunes l’opportunité de s’exprimer et d’agir en valorisant leur compétence » déclare Rado Rakotosamimanana de MasterPeace au nom des jeunes volontaires à la fin de l’activité.
Plusieurs jeunes mobilisés par l’Observatoire de la Jeunesse, la JCI Iarivo, MasterPeace Madagascar, l’Association des Etudiants en Droit de l’Université d’Antananarivo et le Centre d’Information des Nations Unies ont prêté main forte pour assurer la logistique et l’animation de cet événement clé à l’Université d’Antananarivo.
A Madagascar, le PNUD continue à intégrer la dimension jeune dans les programmes, les projets et les activités qu’il a soutenu. Les jeunes hommes et les jeunes femmes sont non seulement des cibles des interventions, ils sont considérés comme de véritables acteurs de changement contribuant à la mise en œuvre des projets et l’atteinte des objectifs de développement durable. Ceci implique une plus grande autonomisation économique des jeunes, un meilleur engagement civique des jeunes et une participation aux processus et institutions décisionnels et politiques ainsi qu’un engagement plus soutenu des jeunes en matière de renforcement de la résilience.