Le Système des Nations Unies, par le biais de l’OIT, l’ONUDI, du PNUD et de l’UNFPA, appuie le Gouvernement malagasy dans l’organisation du « Forum sur l’emploi et le développement des jeunes » qui se tiendra les 5 et 6 mai au CCI Ivato Antananarivo. Les parties prenantes de cette organisation sont notamment, le Ministère de la Jeunesse et des Sports, le Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Fonction Publique et des Lois Sociales, le Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ainsi que l’Observatoire de la Jeunesse.
Ce grand évènement en faveur de la jeunesse malagasy sera sous le haut patronage de Monsieur Christian NTSAY, Premier Ministre, Chef du Gouvernement et sous le parrainage de Monsieur Issa SANOGO, Coordonnateur résident du Système des Nations Unies à Madagascar.
Les participants à ce Forum seront composés des jeunes venant des 23 régions de Madagascar et des représentants des différentes entités intervenant dans les domaines de l’emploi et du développement des jeunes.
L’objectif principal de cette initiative est de favoriser la participation des jeunes au processus de réflexion et d’identification des besoins à considérer dans les interventions du Système des Nations Unies et des autres partenaires du pays en matière d’emploi et de développement des jeunes à Madagascar. Ce forum vise à écouter, valoriser et responsabiliser les jeunes dans l’identification de leurs besoins et des priorités en matière d’emploi et de développement ainsi qu’à créer un espace de réflexion de la situation actuelle des jeunes.
En effet, la population de Madagascar se caractérise par sa jeunesse étant donné que 64% de la population ont moins de 25 ans et l’âge moyen de la population est de 21 ans. Le chômage et le sous-emploi des jeunes ont des coûts sociaux et économiques élevés qui se traduisent en termes de perte de croissance économique et d’instabilité sociale.
Plus de 7 jeunes âgés entre 15 et 29 ans sur dix vivent en milieu rural, plus de 6 jeunes sur 10 vivent dans des ménages pauvres, 69% des jeunes sont des travailleurs non réguliers dans l'économie informelle et les femmes en sont les plus touchées. Il y a également une faible employabilité due au problème d’inadéquation emploi-formation et au manque de qualifications requises.
Compte tenu de la structure démographique, l’agriculture reste encore la plus grande niche d’emplois pour les jeunes car 73,5% des jeunes travaillent dans le secteur de l’agriculture, 16,5% dans le service et 10,0% dans l’industrie. D’autres secteurs porteurs dans l’économie verte, l’économie bleue, l’économie digitale constituent aussi des opportunités d’emplois pour les jeunes.
A Madagascar, seuls 2,5% des jeunes sont des entrepreneurs. Or, l’entrepreneuriat constitue une des solutions aux problèmes d’emploi des jeunes. L’environnement de cet entrepreneuriat est volatile, 80% des initiatives échouent à cause de la faiblesse du système d’accompagnement et l’inexistence de financement adapté. Il manque un dispositif institutionnel intégré et inclusif proposant des produits/services adaptés aux besoins des jeunes porteurs de projets, issus des différents milieux : universitaire, urbain et rural. Plusieurs initiatives ont été menées ou en cours mais nécessitent encore des efforts pour une meilleure coordination, capitalisation.
De plus, la pandémie COVID 19 alourdit la situation de l’emploi et de l’entrepreneuriat des jeunes à Madagascar qui faisait déjà face à un certain nombre de défis importants. Les impacts de la crise précarisent les emplois formels et rendent encore plus précaires les emplois informels.
Malgré l’adoption de la Loi sur la Santé Reproductive et la Planification Familiale, les adolescents et les jeunes font encore face à des difficultés d’accès aux services qui leur sont adaptés. En effet, ces services s’avèrent encore insuffisants et leurs coûts sont très élevés. En matière de santé sexuelle et reproductive, Madagascar enregistre une forte prévalence des Violences Basées sur le Genre (VBG) et des pratiques néfastes au développement des jeunes notamment des jeunes filles. Une telle situation freine leur accès à un emploi productif et décent.
Cette activité est en alignement avec les cadres d’intervention suivants :
- Agenda 2063, « l’Afrique que nous voulons »
- Déclaration d’Abidjan
- Politique Générale de l’Etat
- Politique Nationale de la Jeunesse
- Agenda 2030 sur les Objectifs de Développement Durables (ODD)
- Cadre de Coopération des Nations Unies pour le Développement Durable (UNSDCF) 2022-2026
- Programme Pays pour le Travail Décent (PPTD)
- Programme Pays du Programme des Nations Unies pour le Développement PNUD (2021 – 2023) et l'Initiative Youthconnekt.
A l’issue de ce Forum donc, nous pouvons espérer que (i) les jeunes puissent s’exprimer et être informés sur les enjeux actuels de l’emploi et de leur développement ; (ii) les jeunes pourront partager les réalités de leurs régions respectives et procèderont à des analyses comparatives ; (iii) les acteurs et partenaires en matière d’emploi et de développement des jeunes prendront connaissance des besoins des jeunes et enrichiront les réflexions ; (iv) des pistes d’intervention et des axes prioritaires seront identifiées et (v) un document conjoint en matière d’emploi et développement des jeunes sera disponible.
Les discussions porteront sur deux thématiques principales, notamment l’accès à l’emploi et la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, mais intégreront aussi des sous-thématiques transversales comme le développement personnel, la santé reproductive et la dimension genre.