Discours de la Représentante résidente du PNUD à Madagascar, pour le lancement de l’« Evaluation de l’état de préparation de Madagascar à la divulgation des informations financières liées à la nature »

24 juillet 2024
l’Atelier de lancement de l’« Evaluation de l’état de préparation de Madagascar à la divulgation des informations financières liées à la nature » - Discours de la Représentatnte résidente du PNUD à Madagascar

(Liste protocolaire)

Je suis particulièrement heureuse d’être avec vous aujourd'hui pour le lancement de l’Evaluation de l’état de préparation de Madagascar à la divulgation des informations financières liées à la nature.

Comme nous le savons, la biodiversité mondiale est confrontée à des défis sans précédent, la conservation de nos écosystèmes est vitale, pour l’équilibre de la nature et pour notre propre bien-être. 

Cependant, la conservation nécessite des ressources financières considérables.. Selon les estimations, il faudrait entre 598 et 824 milliards de dollars par an pour financer adéquatement la conservation de la biodiversité à l'échelle mondiale. Actuellement, les investissements dans ce domaine est loin de suffire, le déficit financier pour la biodiversité est alarmant, laissant un écart de financement substantiel.

C’est dans ce contexte que le Programme des Nations Unies pour le développement, à travers l'initiative BIOFIN (Biodiversity Finance Initiative), s’engage à mobiliser les ressources nécessaires, afin de combler cet écart. BIOFIN est actif dans 132 pays, où il aide à développer des plans de financement pour la biodiversité. L'objectif principal étant d'identifier et de mettre en œuvre des mécanismes de financement innovants et efficaces qui permettront de mobiliser les ressources nécessaires pour protéger notre biodiversité.

Il est clair que les financements publics seuls ne suffiront pas à combler l'énorme déficit de financement. Bien que les gouvernements jouent un rôle crucial, il est impératif d'impliquer le secteur privé. Les entreprises et les investisseurs ont un rôle clé à jouer dans la préservation de la biodiversité, non seulement en tant qu'investisseurs, ils doivent s’approprier des risques et opportunités liés à la nature tout en intégrant des pratiques durables dans leurs opérations quotidiennes.

Le déclin de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes représentent des risques majeurs pour notre économie. Selon un rapport du World Economic Forum, plus de la moitié du PIB mondial, soit environ 44 000 milliards de dollars, est modérément ou fortement dépendant de la nature et de ses services. En d'autres termes, les entreprises et les investisseurs doivent comprendre et intégrer ces risques naturels pour assurer leur résilience et leur succès à long terme.

C’est pourquoi, le PNUD a intégré le Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature (TNFD). TNFD fournit un cadre pour identifier, évaluer et divulguer les risques financiers liés à la nature. En adoptant ce cadre, les entreprises peuvent non seulement mieux gérer leurs risques environnementaux, mais aussi identifier de nouvelles opportunités de croissance durable.

En 2023, la TFND a lancé son premier rapport de recommandations, soutenu par plus de 500 institutions financières représentant un total de 150 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion. Ce large soutien témoigne de l'importance croissante de la prise en compte des facteurs environnementaux dans la finance mondiale

Dès 2021, le PNUD-BIOFIN a commencé à mener des études pour évaluer l'état de préparation des pays à la divulgation d'informations relatives à la nature. Ces études ont déjà été réalisées au Mexique, au Costa Rica, en Colombie, en Équateur, en Inde, en Indonésie, aux Philippines, au Botswana, en Zambie et en Afrique du Sud. 

Madagascar, en tant que pays riche en biodiversité, reçoit aujourd’hui l’étude en tant que précurseur sur le continent. 

Tous les pays qui ont fait cette étude ont mentionné la nécessité de développer les capacités au fur et à mesure de l’adoption du cadre TNFD. Les pays ont souligné la nécessité de renforcer les capacités des régulateurs afin qu'ils soient en mesure de définir les risques dans le contexte national, de mettre en place des protocoles institutionnels pour la collecte, le regroupement et la publication des informations, de comprendre et d'adopter les normes de divulgation dans le contexte national. 

Les pays ont également mis en avant la nécessité de travailler avec les associations d'entreprises et les intermédiaires pour les aider à commencer à fixer des objectifs, à concevoir des activités et à mettre en place des systèmes de suivi et de divulgation des risques et des impacts sur la nature tout au long des chaînes de valeur. 

L'étude fournira des informations cruciales pour guider nos actions futures pour la biodiversité et pour s'assurer que les entreprises et les institutions financières soient bien équipées pour intégrer les considérations liées à la nature dans leurs pratiques.
Natasha van Rijn, Représentante résidente du PNUD à Madagascar

Le lancement de cette étude marque une nouvelle étape dans notre engagement commun à renforcer la résilience de nos écosystèmes et à promouvoir une croissance économique durable. Elle fournira des informations cruciales pour guider nos actions futures et pour s'assurer que les entreprises et les institutions financières à Madagascar sont bien équipées pour intégrer les considérations liées à la nature dans leurs pratiques.

Je suis convaincue que les résultats de cette étude seront précieux pour orienter nos actions futures et pour s'assurer que les entreprises et les institutions financières à Madagascar sont bien équipées pour intégrer les considérations liées à la nature dans leurs pratiques.

Je tiens à remercier tous les partenaires qui appuient BIOFIN au niveau mondial et a Madagascar, comme l’Union Européenne, la Belgique, la Flandre, la France, la Norvège, l’Allemagne, le Canada, la Suisse et en particulier le gouvernement du Royaume Uni qui a directement financé cette étude.  

 

Je vous invite tous à participer activement à cette discussion essentielle. Ensemble, nous pouvons faire progresser la compréhension et l'action en matière de risques et d'opportunités liés à la nature dans notre Madagascar.

Merci de votre attention et bonne conférence à tous !