Productivité du travail et création d'emplois productifs
Priorité stratégique 3
Contexte
Madagascar comme tous les autres pays du monde fait face à une aggravation des difficultés socio-économiques à la suite de la survenue de la pandémie de COVID-19 comme le montre la forte détérioration de ses indicateurs socioéconomiques. L’on note tel qu’exposé dans la loi des finances initiale (LFI) 2021, une baisse de -5,7 pour cent en 2020 par rapport à son niveau de 2019, une révision à la baisse de la reprise économique de 4,3 pour cent en 2021 contre 4,5% LFI), un ralentissement des activités des entreprises dont l’investissement a baissé engendrant à son tour une réduction de l’investissement global 21,2% en 2020 pour cent à 20,7 pour cent du PIB selon la loi des finances rectificative (LFR) 2021. Sur le plan macroéconomique, le déficit budgétaire est prévu se détériorer de 6,5% dans la LFR 2021 contre 5,5% prévu dans la LFI 2021, le taux de pression fiscal accuse une baisse de 10,7% du PIB dans la LFR 2021 contre 10,9% de la LFI découlant de la contraction des recettes fiscales, et un creusement du déficit du compte courant dans les prochaines années, si les entreprises domestiques, exportatrices de biens et services, échouent leur redressement post-crise sanitaire alors que les importations reprennent de manière plus soutenue (MEF,2020). Le relèvement de l’économie et la mise en place des bases d’un développement durable font face à de nombreux défis.
Le modeste rendement de la main-d’œuvre, en particulier dans les secteurs agricole et informel, qui restent les premiers pourvoyeurs d’emplois et concernent la plus grande part de la population active nationale, se traduit par un niveau de revenus insuffisant. Le secteur informel emploie environ 9 personnes actives sur 10 à Madagascar alors qu’il ne contribue que pour près de 24 % dans la formation du PIB. Seulement 1% des actifs des unités de production informelles (UPI) bénéficient de la couverture sociale officielle à travers la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS), et, seulement 2,9% des actifs des UPI informelles ont des contrats écrits et 80% des Chefs d’UPI définissent les tâches et attributions des salariés par un contrat oral. Le développement du capital humain est handicapé par la faible inclusivité des femmes et des jeunes dans le milieu du travail en raison de leur faible qualification et/ou du Le faible accès à la technologie et à l’innovation pour soutenir le développement durable. Par exemple, environ 65,2% des jeunes sont sous-qualifiés et seuls 20% d’entre eux arrivent au niveau de l'enseignement supérieur.
L'appui dans le domaine de la croissance inclusive et du développement durable
En vue d’adresser les défis susmentionnés, la présente priorité stratégique (Productivité du travail et création d’emplois productifs), vise, d’une part, à soutenir les initiatives de planification stratégique, de transformation, de valorisation et de promotion des activités économiques dans les chaînes de valeurs vertes et bleues à travers le développement de l’entreprenariat des jeunes et des femmes, le renforcement de capacités et l’amélioration de la productivité du travail équitable et durable. D’autre part, il prévoit de renforcer les capacités de l’Etat à planifier, budgétiser, suivre et évaluer les politiques/investissements publics, et à piloter, mobiliser et à améliorer la gestion des financements de son plan national de développement pour l’atteinte des ODD et de l'Agenda 2063.
Les objectifs de la priorité stratégique contribueront aux enjeux que d'ici 2030,
- les institutions nationales sont efficaces, responsables, transparentes et agissent dans un cadre constitutionnel et légal, dans l’observation de l’état de droit et le respect des droits l’homme, l’égalité de genre, la durabilité environnementale afin d’assurer une assise de légitimité politique ;
- l’accès des jeunes aux emplois décents, productifs, durables et résilients est favorisé à travers le développement de l’entreprenariat et la mise en œuvre des mesures d’accélération de la transition de l’économie informelle à la formelle.
Aussi, à travers la mise en oeuvre de 3 projets, Priorité stratégique 3 du PNUD à Madagascar vise l’atteinte des résultats/effets du document de coopération entre le PNUD et le Gouvernement de Madagascar (CPD) 2021-2023, des priorités nationales du Plan Emergence Madagascar (PEM) telles que décrites dans la Politique Générale de l’Etat (PGE), du plan stratégique du PNUD, et des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Projet 1 : Appui à la diversification horizontale et verticale de l’économie malgache
Output 1. L’environnement pour la promotion de l’entrepreneuriat, des MPME/MPMI, des Coopératives et du Derisking financier est amélioré. (GEN1)
Output 2 : Des mesures sont en place, notamment pour les MPME/MPMI, afin de faciliter les opportunités commerciales durables dans l’exportation, y compris dans la ZLECAf. (GEN 2) Output 3 : Cadre de gestion durable de l'environnement favorable à la promotion de l'économie verte et l’économie bleue. (GEN 1)
Projet 2 : Planification stratégique et mise en œuvre des ODD et de l’Agenda 2063
Output 1. Capacités améliorées de planification stratégique ; de gestion budgétaire, de suivi des projets d’investissements publics et de l’audit. (GEN2)
Output 2. Les capacités de suivi des progrès dans la mise en œuvre des ODD et de l`agenda 2063 ainsi que de mobilisation des ressources sont renforcées. (GEN1)
Output 3 : L’alignement des stratégies et politiques nationales et sectorielles sur les ODD est renforcé. (GEN2)