Discours de Mme Noella Richard: Démarrage de l’étude sur l’évaluation des vulnérabilités et des risques liés au changement climatique et l’élaboration d’un plan d’adaptation

30 mai 2024

 

Oujda, Siège de la Wilaya, lundi 27 mai 2024

 

Cher Monsieur le Wali, 

Chers Messieurs les Secrétaires généraux,

CherEs Directeurs et Directrices, 

CherEs participantEs, 

Mesdames et Messieurs, 

 

Je suis très heureuse d’être parmi vous à Oujda, aujourd’hui, pour cette réunion de lancement d’une étude d’une importance majeure. 

 

Tout d’abord, permettez-moi, de vous exprimer, M. le Wali, mes plus sincères remerciements pour votre leadership et votre présence à cet atelier. Je remercie également l’ensemble des partenaires qui nous accompagnent aujourd’hui. 

 

Le caractère urgent de la crise climatique à travers le monde n’est plus à démontrer. Si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est que nous savons bien que, du fait des changements climatiques, un certain nombre de transformations profondes sont désormais inévitables, indépendamment des efforts déployés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

 

Le dernier rapport du GIEC nous rappelle qu’il existe de fortes probabilités que la température mondiale augmente de plus de 1,5 °C au cours des deux prochaines décennies. Le Secrétaire Général des Nations Unies a lancé un appel à davantage d'ambition et d'action, avertissant que le monde se dirige vers une "trajectoire catastrophique" avec un réchauffement de 2,7 °C d'ici à 2050. Et, l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement a récemment lancé la prochaine phase de notre Promesse Climatique 2025 – les deux années à venir étant déterminantes pour mettre le monde sur la voie des 1.5 °C.

 

Le Maroc, bien qu'étant un pays à faible niveau de pollution, subit inévitablement les conséquences directes du réchauffement climatique. Il y a seulement quelques mois, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé une réunion consacrée à la problématique de l'eau. Le pays est déjà confronté à une sévère sécheresse, ce qui souligne notamment la nécessité d'adopter une vision globale et de mettre en œuvre, à toutes les échelles, des mesures d'adaptation au changement climatique. M. le Wali, vous organisez également un Forum sur l’eau début juin – une très belle initiative que nous saluons. 

 

Je salue les efforts du Royaume du Maroc qui s’est résolument engagé dans l'effort mondial de lutte contre le changement climatique. Sur le plan stratégique, vous le savez, le pays a mis en place et actualise actuellement sa Stratégie Nationale de Développement Durable, visant à contribuer à la réalisation de l’Agenda 2030 et des Objectifs de Développement Durable. Le Maroc a également élaboré un Plan Climat National 2030 et renforcé son cadre juridique et législatif en matière de politiques climatiques. De plus, le pays respecte ses engagements à travers diverses initiatives, telles que l'élaboration de ses Communications Nationales (cinquième communication), de sa Contribution Déterminée Nationale et de son Plan National Stratégique d'Adaptation (PNSA). 

 

L'appui technique et financier du PNUD pour ces initiatives de planification climatique témoigne du partenariat exemplaire entre le gouvernement marocain et le PNUD. Je salue et remercie à cet égard le Département du Développement Durable, partenaire stratégique du PNUD, pour son engagement indéfectible.

 

En matière d’Adaptation, le Maroc a adopté son Plan National Stratégique d'Adaptation (PNSA) à l'horizon 2030. Conformément aux recommandations de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CNUCC), ce plan doit proposer des mesures concrètes et opérationnelles pour préparer le pays à affronter et à tirer parti des nouvelles conditions climatiques à court et moyen termes. Ce PNSA comprend cinq objectifs stratégiques, 25 orientations thématiques et plus de 120 mesures prioritaires. La réalisation de ces objectifs ambitieux nécessite une mobilisation significative et aussi d’importantes ressources financières. 

 

Mesdames et Messieurs,

 

Bien que l'accès aux fonds alloués au climat et la mise en œuvre des programmes ne soient pas des démarches aisées, et étant donné que la demande des Pays Moins Avancés (PMA) dépasse les ressources actuellement disponibles et celles prévues pour l'avenir, le PNUD tient à continuer de déployer tous les efforts nécessaires pour faciliter la mobilisation des fonds par le Maroc afin de mettre en œuvre l'ensemble des programmes liés au climat, en particulier ceux axés sur l'adaptation aux changements climatiques.

 

La réalisation du projet PNA est le fruit d’un processus majeur, lancé en collaboration avec le département du Développement Durable et l'ensemble des parties prenantes depuis 2017. Ce projet de soutien préparatoire, financé par le Fonds Vert pour le Climat (FVC) à hauteur de 2,329,236 millions de dollars sur trois ans, vise à mettre en œuvre les axes stratégiques du Plan National Stratégique d'Adaptation (PNSA). Les résultats escomptés du projet sont étroitement liés à la gouvernance, la sensibilisation, l'accès à l'information, l'établissement de bases de financement durables et la réduction de la vulnérabilité des territoires.

 

Malgré les défis opérationnels inhérents à la mise en œuvre de ce type de projet, nous nous engageons fermement à respecter nos engagements envers le principal bailleur de fonds (FVC), en observant scrupuleusement les délais convenus dans le document du projet. Cela est fondamental pour la suite. 

 

Nous avons déjà lancé des consultations phares du projet concernant les Plans Régionaux d'Adaptation et de Développement Climato-Résilient dans 4 régions pilotes, avec des ateliers de démarrage à Marrakech-Safi, Béni Mellal-Khénifra, Drâa-Tafilalet et Souss Massa, démontrant la pertinence de la planification infra-nationale de l'adaptation au changement climatique. Et, aujourd'hui, nous lançons la 5ème région pilote, l'Oriental. S'inscrivant parfaitement dans la continuité et l'esprit du Nouveau Modèle de Développement (NMD), le renforcement du processus de régionalisation, la rationalisation des ressources territoriales, la synergie entre les initiatives et la territorialisation des politiques publiques trouveront des réponses dans le contenu de ces documents de planification. Le Plan d’adaptation et de développement climato-résilient de la Région de l’Oriental viendra approfondir l’analyse de la vulnérabilité et des risques au niveau régional et élaborer par la suite un portefeuille de projets bancables à la base d’études de faisabilité.

 

La région de l'Oriental est exposée à de nombreux phénomènes pouvant entraîner des dommages plus ou moins importants sur l'ensemble des activités humaines, et les effets du changement climatique accroissent les vulnérabilités de la région, avec une augmentation prévue des températures moyennes estivales de 2 à 6 degrés et une diminution des précipitations d'environ 20 % d'ici la fin du siècle, selon les modèles de la Direction Générale de la Météorologie. 

 

Ces documents de planification devraient offrir une opportunité aux territoires du Maroc d'accéder à des financements climatiques en structurant un pipeline de projets bancables. Ce qui suppose -et requiert- la contribution et le soutien de l'ensemble des parties prenantes, des responsables régionaux des différents départements ministériels et toute la force vive de la région de l’Oriental. 

 

Je souhaite plein succès aux travaux de cette réunion de lancement et exprime une nouvelle fois ma gratitude à M. le Wali, au Département du Développement Durable et à l’ensemble des acteurs régionaux et parties prenantes de l'Oriental pour leur mobilisation en faveur de la mise en œuvre de cette activité phare de ce projet : l’Elaboration du Plan d'Adaptation et de Développement climato-résilient de l'Oriental. 

 

Nous avons besoin de vous tous et vous toutes, et mon équipe et moi-même nous tenons à vos côtés. Je remercie Jalal El Moata et l’ensemble de l’équipe du PNUD pour leur travail de grande qualité et je suis convaincue que l’esprit de collaboration qui a permis à ce projet de se concrétiser, continuera de prévaloir avec toute l’urgence qu’exige cette course contre la montre en matière d’adaptation au changement climatique.

 

Merci de votre attention.

Le Maroc, bien qu'étant un pays à faible niveau de pollution, subit inévitablement les conséquences directes du réchauffement climatique. Il y a seulement quelques mois, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé une réunion consacrée à la problématique de l'eau. Le pays est déjà confronté à une sévère sécheresse, ce qui souligne notamment la nécessité d'adopter une vision globale et de mettre en œuvre, à toutes les échelles, des mesures d'adaptation au changement climatique.