Par Hayat Larbi
Une réunion stratégique de haut niveau portant sur le Programme Conjoint pour le Retour et la Réintégration des Réfugiés Burundais (Joint Refugee Return and Reintegration Plan - JRRRP 2022), a été organisée le 21 avril 2022 à Bujumbura, par le Gouvernement du Burundi et les Nations Unies.
Coprésidée par le Directeur de la Réintégration au ministère de l’Intérieur, M. Prudence Kaburan et par le Représentant Résident a.i du PNUD, M. Titus Osundina ainsi que le Représentant du HCR, M. Abdul Karim Ghoul, respectivement co-leads des volets Réintégration et Rapatriement, cet évènement majeur a vu la présence de l’équipe multifonctionnelle du Bureau Régionale du HCR, en visite au Burundi et des 24 partenaires impliqués dans le programme JRRRP.
Cette rencontre a été aussi une occasion de réfléchir ensemble sur des solutions durables pour le retour et les réfugiés burundais et lancer un appel au financement pour l’année 2022, à hauteur de 107,3 millions de dollars américains. Ce financement permettra de répondre de manière rapide, multisectorielle et conjointe aux défis humanitaires et de développement que rencontrent les rapatriés burundais et les communautés d’accueil, dans le cadre du JRRRP, dans le contexte de crise mondiale, liée au conflit en Ukraine et à la pandémie COVID 19 et d’instabilité sécuritaire au niveau de la situation frontalière avec la RDC.
Lancé en février 2021, le Programme Conjoint JRRRP est une initiative multiacteur et multisectorielle dont la force est de rassembler les acteurs humanitaires et du développement. Notons que le JRRRP émane de la stratégie nationale de réintégration socio-économique des personnes sinistrées au Burundi (2017 – 2021), qui a fait l’objet d’une actualisation pour la période 2022-2026, articulée sur 3 objectifs : réintégrer les rapatriés et les autres personnes sinistrées dans leur communauté, améliorer leurs moyens de subsistance économiques par l’accès aux marchés locaux et aux possibilités d’emploi et leur donner les moyens de reprendre leur vie antérieure en tant que membres paisibles et productifs de la communauté.
Le Directeur de la Réintégration au ministère de l’Intérieur, M. Kabura, a rappelé l’objectif du JRRRP qui est de « maintenir l’exercice du droit de retour pour tous les rapatriés et favoriser leur réintégration socio-économique effective ». Et d’ajouter « Il entend aussi aider les déplacés et leurs communautés en renforçant leurs capacités d’absorption, leur résilience collective, en stimulant le redressement et le développement socio-économique afin que le soutien à la réintégration puisse être durable et bénéfique pour l’ensemble de la population au sein de la communauté ».
M. Titus a souligné qu’en qualité de co-lead avec le HCR de cet effort conjoint pour des interventions concertées et coordonnées, le PNUD est conscient des enjeux, et d’avoir une responsabilité particulière envers les rapatriés, qui ont des besoins spécifiques, mais aussi envers leurs communautés, souvent déjà vulnérables. « La recherche de solutions durables pour ces populations est non seulement au cœur du mandat du PNUD, mais c’est aussi un enjeu majeur pour la cohésion sociale, la sécurité, le développement et la paix du Burundi et de la région », a souligné M. Titus
Face aux défis, un effort coordonné de mobilisation des ressources est indispensable, ce qui implique aussi des mécanismes efficaces de coordination et une approche commune des acteurs. Aussi, renchérit le représentant résident a.i du PNUD, « nous n’avons pas le droit à l’erreur, il est impératif de parvenir à apporter des réponses conjointes et coordonnées aux multiples défis qu’implique le retour de plus en plus significatif des burundais dans leur pays».
Pour couvrir les besoins de façon cohérente et coordonnée, tous les participants sont en effet unanimes sur la nécessité de mettre en place une structure de coordination qui s’appuierait, notamment, sur une cartographie des intervenants afin d’éviter la dispersion des efforts et les chevauchements sur le terrain. Ils ont encouragé les projets conjoints et la prise en compte de la donne rapatriement par tous les projets opérant dans les zones de rapatriement. Aussi, les activités entreprises doivent s’inscrire dans la durabilité pour éviter aux rapatriés de retomber dans la vulnérabilité et le déplacement forcé.
Dans cet exercice, le PNUD s’est engagé à jouer un rôle d’intégrateur, de catalyseur et d’accélérateur des solutions innovantes durables pour répondre aux défis et aux opportunités que présentent les mobilités humaines. A ce titre, il a consacré un budget stratégique de 1, 5 millions de dollars dédiés aux solutions durables et à la réintégration des personnes rapatriées et déplacées.
En qualité de co-lead, M. Titus a remercié le gouvernement du Burundi et tous les partenaires qui ont déjà amorcé, dans le cadre du JRRRP, des initiatives pour le rapatriement, les solutions durables et la réintégration des réfugiés dans leurs communautés de retour, notant la bonne collaboration avec le HCR.