L’eau est une ressource vitale, non seulement pour la survie de la population, mais aussi pour la mise en œuvre des gestes préconisés pour prévenir la propagation de la COVID-19. Le problème de l’eau s’inscrit dans un contexte lié à l’urgence sanitaire mais d’autre part, il demeure inhérent à l’existence de la population, surtout les communautés vulnérables.
« Lorsque l’hôpital de Samba-nkuni s’est retrouvé sans eaux, il a fallu trouver une réponse urgente car la vie des patients et le bien être des professionnels de santé affectés dans ce centre de prise en charge des patients atteints de COVID-19 sur l’île de Ngazidja », soutient-on dans le milieu hospitalier.
Depuis le début de la pandémie, l’équipe du PNUD a menée conjointement avec la Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE). « Au plus fort de la crise sanitaire, le PNUD a travaillé avec la SONEDE pour permettre aux communautés vulnérables de bénéficier de la distribution d’eau gratuite pour faire face à l’urgence sanitaire », explique la Représentante Résidente du PNUD aux Comores, Fenella Frost.
L’opération #Covid19SolidariteEau, qui a connu un franc succès grâce « une mobilisation des ressources laborieuse », a soutenu prioritairement les communautés fragiles et les centres hospitaliers. L’hôpital de Samba-nkuni a reçu quelque 100m3 durant les deux premières semaines de l’opération, en plus de 30m3 pour d’autres formations sanitaires. Cette opération a aussi touché 17 localités avec près de 200m3 d’eau livrés au profit de 166 ménages vulnérables.
Depuis l’allégement des mesures le 06 juillet, la reprise des cours et la réouverture des frontières en septembre, la prévention contre la maladie, les risques liées à la transmission, et les dispositions à prendre sont plus que nécessaires. « Plus que jamais, nous devons redoubler d’efforts pour renforcer la prévention et la prise en charge de la pandémie de COVID-19. Il est donc important de placer les centres hospitaliers dans les meilleures dispositions pour traiter les malades », réaffirme Fenella Frost. Le PNUD renouvelle ainsi l’opération #Covid19SolidariteEau, à travers un acte II du fait que le pays doit observer une extrême prudence.
Résilience de l'approvisionnement en eau
Au-delà des considérations d’urgence sanitaire lié à la pandémie de COVID-19, l’accès à l’eau potable est un problème central. En effet, 75% de la population comorienne n’a pas accès à l’eau courante. Cette situation impose aux communautés une gestion très parcimonieuse de l’eau pour les différents besoins (domestiques, irrigations).
Le pays souhaite ainsi répondre à ce défi majeur qui est l’accès à l’eau durable face aux changements climatiques. En ce sens, le projet sur la résilience de l’eau (ER2C), en novembre 2019 et financé par le Fonds Vert pour le Climat (GCF), le PNUD et l’Etat comorien, entend résoudre le problème de l’eau dans 15 zones vulnérables du pays.
« La problématique de l’eau est une question vitale pour les Petits Etats Insulaires en Développement comme les Comores. L’urgence sanitaire ne fait qu’accroitre cette pénurie généralisée en eau. Le temps qui nous reste permettra de traiter de manière concrète la question de la résilience de l’eau dans le pays, surtout en réponse au dérèglement climatique », soutient le coordinateur national du projet ER2C, Abdérémane Mohamed.
Après une campagne géophysique ayant permis l’identification du potentiel bassins versants, le projet ER2C passera à la phase de forage et à la construction de plusieurs micro-bassins sur Ngazidja, Ndzuani et Mwali. L’objectif est de couvrir les besoins en eau domestique et en irrigation pour plus de 60% de la population à l’horizon 2030.