Aider les réfugiés au travers de solutions de développement

Contributions du PNUD au Forum mondial sur les réfugiés

13 décembre 2019


Cette année, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (le HCR) nous a alertés sur un nombre record de déplacements forcés de plus de 70 millions, dont 25 millions de réfugiés. Le changement climatique, la faiblesse des systèmes de gouvernance et l'extrême pauvreté et les inégalités aggravent une situation déjà désastreuse. Dans un monde où près d'une personne est déplacée de force toutes les deux secondes en raison d'un conflit, de la violence ou de la persécution, il faut impérativement s'attaquer aux raisons pour lesquelles les personnes sont déplacées.

C'est pourquoi le premier Forum mondial sur les réfugiés (GRF) tenu à Genève ce 18 et 19 décembre 2020 intervient au moment opportun : un an après l'adoption du Pacte mondial pour les réfugiés. Lors du Forum, la communauté internationale annoncera des engagements et des contributions pour accélérer les réalisations du Pacte. Cela comprend l’atténuation des pressions sur les pays d’accueil, le renforcement de l’autosuffisance des réfugiés, le soutien à l’accès aux pays tiers et la promotion d'un retour sûr et digne pour les réfugiés.

Au Forum, le PNUD prendra des engagements sur des solutions de développement durable pour les réfugiés et les communautés d'accueil conçues pour:

  • s'attaquer aux causes profondes des déplacements forcés,
  • assurer l'inclusion des réfugiés dans la planification des Objectifs de développement durable (ODD),
  • aider les réfugiés et les communautés d'accueil à faire face,
  • récupérer et maintenir les gains de développement et
  • créer de meilleures conditions pour la réintégration ou l'intégration durable des réfugiés.

Cette approche sera mise en œuvre dans plus de 40 pays d'accueil ou d'origine ou de retour potentiel des réfugiés en utilisant les ODD comme cadre.

Conformément aux engagements du Sommet humanitaire mondial de 2016 de réduire de moitié les tendances aux déplacements prolongés d'ici 2030, le PNUD, en collaboration avec ses partenaires, vise à aider au moins 30 pays confrontés à ces contextes.

Ces engagements consistent en un ensemble de trois solutions intégrées :

  • Premièrement, nous assurerons des approches de développement, de prévention et de consolidation de la paix adaptées aux causes profondes des déplacements forcés dans au moins 20 pays. Cela implique davantage de données et d'analyses conjointes, une alerte précoce, une programmation régionale et nationale appuyée par un meilleur financement qui favorise une collaboration indispensable à tous les niveaux.
  • Deuxièmement, le PNUD intensifiera ses efforts pour renforcer les capacités des gouvernements locaux à préparer les flux de réfugiés et à y répondre, à soutenir les institutions chargées de l'état de droit et à améliorer l'accès des réfugiés et des communautés d'accueil aux systèmes de justice, de sûreté et de sécurité et de protection des droits de l'homme.
  • Troisièmement, le PNUD encouragera le travail décent pour faire progresser l'autosuffisance des réfugiés. Dans le cadre de la transformation numérique du PNUD actuellement en cours, nous travaillerons avec les réfugiés et les communautés d'accueil dans plus de 20 pays pour déjà renforcer les compétences de demain aujourd'hui. En particulier, nous coordonnerons des initiatives numériques innovantes qui favorisent l'inclusion économique des réfugiés.

Ces engagements seront mis en œuvre de manière intégrée.

Par exemple, en collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations, le HCR et le Fonds pour la consolidation de la paix des Nations Unies, le PNUD a contribué à préparer le retour de nombre des plus de 400 000 réfugiés Burundais en Tanzanie, en complément du renforcement des capacités de la police des frontières tanzanienne et burundaise. Dans les zones de retour au Burundi, les rapatriés ont été appuyés par l'accès à la justice, l'état de droit et la sécurité, le développement d'emplois et de moyens de subsistance et des activités de cohésion sociale.

Concernant les nouveaux emplois basés sur le numérique, le secteur privé, les réfugiés et les communautés d'accueil commencent à être connectés au travers d'un investissement d'impact sur les ODD en Turquie (en anglais).

Nous avons renforcé notre partenariat avec le HCR par le biais d'un plan d'action mondial conjoint pour garantir que les perspectives de développement et de paix soient intégrées dans les plans de réponse aux réfugiés. Nous continuerons à tirer parti des succès d'une collaboration continue avec nos partenaires pour répondre aux crises de réfugiés en Syrie et au Bangladesh, au Myanmar, au Venezuela, au Soudan du Sud, en Somalie, en RDC, en Afghanistan et en Iraq. Notre rapport mondial sur les approches du développement en matière de migration et de déplacement (en anglais) résume notre travail.

Alors que nous entamons la Décennie d'action pour les ODD, les déplacements forcés doivent cesser. À l'occasion du Forum, nous appelons tous nos partenaires à entreprendre une action collective pour atteindre cet objectif.