Un mois avant la tenue des premières élections parlementaires au Liban depuis presque dix ans, les Nations Unies font appel au soutien international pour la stabilité politique et économique du Liban, qualifiant celles-ci de remparts contre l'instabilité dans la région.
« Soutenir l'unité et la stabilité libanaises renforcera l'équilibre dans toute la région et diminuera les risques d’insécurité auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui dans le monde », a déclaré Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « Mais nous ne pouvons y parvenir qu'en travaillant ensemble ».
M. Steiner s'exprimait au nom du Secrétaire général des Nations Unies lors de la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (CEDRE) accueillie par le ministère français des Affaires étrangères le 6 avril à Paris. La conférence a donné lieu à des promesses s’élevant à 10,2 milliards de dollars pour soutenir le Liban.
Plus de 50 délégations, y compris des institutions financières telles que le FMI et la Banque mondiale, ont participé à la conférence. Le Premier ministre libanais Saad Hariri a présenté un ambitieux plan d'investissement, ainsi qu’un programme de réforme visant à soutenir la stabilité économique du Liban en mettant l'accent sur la croissance économique et la création d'emplois.
« Le plan [...] présente un agenda ambitieux pour remettre le pays sur la voie de la croissance et créer des opportunités d'emploi, pour les citoyens libanais tout comme pour les réfugiés syriens », a poursuivi Achim Steiner. « L'objectif de la conférence d'aujourd'hui s’inscrit dans l'un des engagements mondiaux les plus remarquables de notre temps : le Programme de développement durable à l'horizon 2030. Atteindre la croissance économique n'est pas une fin en soi pour le Liban, mais cet objectif s'inscrit dans une vision plus large pour le développement durable du pays - ses habitants, ses institutions et son économie. Une vision dans laquelle personne n'est laissé pour compte ».
Le déplacement de près de 1,5 million de réfugiés syriens au Liban a mis à rude épreuve l’accès aux services de base dans les zones d’accueil. La communauté internationale soutient les services tels que la scolarisation des enfants et l'accès à la santé. Fin avril, l'UE et l'ONU co-présideront la Conférence de Bruxelles II dans le but de promouvoir la stabilité régionale et de mobiliser le soutien aux réfugiés syriens et aux communautés d'accueil libanaises.
« La conférence d'aujourd'hui se déroule à un moment critique pour le Liban. Dans un mois exactement, les Libanais se rendront aux urnes pour la première fois en presque dix ans », a déclaré Steiner. « J'encourage le gouvernement élu à maintenir cette dynamique de réforme et de progrès qui nous réunit, et à faire des plans mis en place aujourd’hui une partie intégrante des priorités qui guideront son travail ».