Au-delà des horizons, où les murmures se mêlent aux vents, une scène inédite se dévoile dans le village de Guité. Dès neuf heures, la salle se remplit d'une foule vibrante, tissant un mélange de discussions et de débats autour d'un thème vibrant : "La gestion et la prévention des conflits dans la province du Hadjer Lamis". Durant quinze jours, un ensemble de formations, organisé par la Fenêtre Nationale de Stabilité du Tchad (FNS) et soutenu par des partenaires nationaux, a illuminé les villages de Mittériné, Baltram et Guité.

Le dessein de cet atelier est de guider tous les acteurs vers une prise de conscience des maux qui entravent la consolidation de la paix dans leurs villages. De Guité à Baltram, en passant par Mittériné, une participation massive et impressionnante des femmes se distingue au cœur des débats.

Parmi les 156 participants, 44 femmes, représentant fièrement leurs communautés et groupes respectifs, se sont engagées dans cet atelier pour apprendre les techniques de gestion et de prévention des conflits. 

Attentives, impliquées et réceptives aux différents modules de formation, ces femmes s'expriment avec passion sur les fléaux qui ébranlent leur coexistence : 

« Les conflits les plus récurrents dans nos communautés sont les querelles entre éleveurs et agriculteurs, les litiges fonciers, les tensions interethniques, ainsi que la mauvaise gestion des problèmes par nos chefs communautaires et administratifs », confie Maïmouna Mahamat, participante à l'atelier de Mittériné.

« Parfois, ces conflits sont résolus par nos chefs traditionnels, mais parfois, nous, les femmes des groupements, nous nous unissons pour les résoudre à notre manière », ajoute-t-elle avec sincérité. Cette formation apporte un éclairage aux femmes sur la façon de réagir en cas de confrontation. « Nous avons acquis des techniques pour résoudre nos conflits et avons appris les bonnes pratiques en matière de gestion des litiges afin d'éviter le pire.» confie Halimé Ahmat, participante de Guité.

Pour Oussida Marceline, génie militaire et participante de Baltram, elle se sent désormais prête à faire face à tout différend qui opposera les habitants de son village. Et si la situation lui échappe, elle suivra scrupuleusement les procédures en portant le litige devant l'autorité compétente.

Pour ces femmes, une mission sacrée leur est confiée. « Nous avons pour mission de partager les connaissances acquises lors de cette formation avec nos sœurs et nos enfants, d'assister les autres afin de transformer tout conflit en une victoire pour notre village », affirme avec confiance Mariam Moussa.