Message au nom du SNU et PNUD à la journée mondiale de l'environnement, délivré par le Représentant Résident Adjoint du PNUD, M. Isidore Agbokou
5 juin 2023
"Chaque geste, chaque contribution compte pour préserver et valoriser le patrimoine environnemental du pays pour le transformer en capital économique porteur de croissance durable. Chers tous, AGISSONS !"
(Liste protocolaire)
Cela fait cinquante ans ! Un demi-siècle que nous célébrons la journée mondiale de l’environnement !
Et cette année, c’est un honneur d’être aux côtés du gouvernement de Madagascar, des représentants des acteurs de développement du pays et de la population de Toamasina pour cette célébration nationale organisée sous le leadership du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et avec l’appui de la famille des Nations Unies à travers le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et le Fonds mondial pour l’Environnement (le GEF).
Le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies, M. Issa Sanogo et Madame Natasha van Rijn, Représentant Résident du PNUD ont souhaité se joindre à cette célébration mais retenus à d’autres obligations, ils vous adressent leurs meilleures salutations et souhaitent que cette année, cette journée fera une autre différence et gagne en impact.
Mesdames et Messieurs
Selon la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies de 1973, il est demandé que chaque année, chaque 5 juin, les gouvernements, nous, organismes au sein des Nations Unies, les acteurs de développement, la société civile, le secteur privé, chaque citoyen, réaffirmons l'intérêt que nous attachons à la protection et à l'amélioration de l'environnement et de pouvoir prendre les mesures adéquates pour faire face aux défis environnementaux de notre ère.
Et justement, les signaux sont au rouge. Cela nous interpelle tous pour des actions beaucoup plus drastiques en faveur de notre environnement. La question du réchauffement climatique, de la gestion de la biodiversité, de la lutte contre la désertification ont été soulevés depuis les conventions de Rio, prises lors du sommet de la terre en 1992. S’y ajoutent maintenant la question de la pollution qui est anthropique, du fait de l’homme.
Chaque geste que nous jugeons anodin de jeter un sachet de bonbon ou de biscuit, laisser trainer une bouteille plastique, utiliser un emballage en plastique, chaque jour, coûte cher sans que nous nous en rendions compte.
Et à cette occasion, j’ai l’honneur de partager avec vous ce message clé du Secrétaire Général des Nations Unies, M. Antonio Guterres, je cite
Cette Journée mondiale de l’environnement est un appel à combattre la pollution plastique.
Chaque année, l’humanité produit plus de 400 millions de tonnes de plastique, dont un tiers n’est utilisé qu’une seule fois.
Chaque jour, l’équivalent de plus de 2 000 camions à ordures remplis de plastique est déversé dans nos océans, dans nos rivières et dans nos lacs.
Les conséquences sont catastrophiques.
Les microplastiques se retrouvent dans la nourriture que nous mangeons, dans l’eau que nous buvons et dans l’air que nous respirons.
Le plastique est fabriqué à partir de combustibles fossiles. Ainsi, plus nous produisons de plastique, plus nous brûlons de combustibles fossiles et plus nous aggravons la crise climatique.
Toutefois, nous avons des solutions.
L’an dernier, la communauté internationale a entamé des négociations en vue de parvenir à un accord juridiquement contraignant destiné à mettre fin à la pollution plastique.
Il s’agit là d’un premier pas de bon augure, mais il faut que tout le monde se mobilise.
Dans son dernier rapport, le Programme des Nations Unies pour l’environnement indique que nous pouvons réduire la pollution plastique de 80 % d’ici à 2040 si nous axons dès maintenant nos efforts sur la réutilisation, le recyclage, la réorientation et la diversification des produits.
Nous devons travailler de concert – États, entreprises et consommateurs – pour nous défaire de notre dépendance au plastique, promouvoir le zéro déchet et mettre sur pied une économie véritablement circulaire.
Ensemble, bâtissons un avenir plus propre, plus sain et plus durable pour l’humanité tout entière.
Mesdames et Messieurs,
- Sommes-nous de la génération des dirigeants, des responsables, d’acteurs de développement qui apportons les solutions ?
- Faisons-nous partie de la génération des hommes et des femmes, de jeunes qui sont proactifs pour préserver l’environnement ?
- Pouvons-nous être des exemples à citer comme de bonnes pratiques en matière de décisions et actions en faveur de l’environnement ?
Au niveau mondial, nous appelons à miser sur l’aboutissement d’un traité international sur le plastique, certes les négociations démarraient difficilement à Paris la semaine dernière. L’enjeu est d’achever les négociations internationales d’ici la fin de 2024 et de parvenir à un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, notamment dans le milieu marin. Nous encourageons Madagascar à faire valoir sa voix tout en comptant parmi les pays engagés à préserver le présent et l’avenir de sa population.
Madagascar a fait un pas considérable en adoptant le décret 2017-010 portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la constitution de stock et de l’utilisation des sachets et des sacs en plastiques sur le territoire national. Le suivi de ces dispositions gagne à être renforcé considérant les enjeux en matière environnemental.
Nous saluons également l’initiative en cours du gouvernement de disposer d’une stratégie malagasy pour l’économie bleue qui intègre les problématiques de la pollution marine.
Nous espérons que les conférences dans le cadre de cette célébration constitueront une plateforme clé pour consolider les acquis, approfondir les réflexions sur des solutions environnementales innovantes mais également renforcer les actions pour une production responsable et une gestion durable des différents déchets notamment les plastiques et que ces échanges puissent être relayés et avoir une large portée.
Madame le ministre de l’Environnement et du Développement Durable,
Mesdames et Messieurs,
Comme nous étions engagés dans la célébration de cette journée mondiale de l’environnement à Toamasina, à travers les appuis organisationnels et techniques du PNUD, du PNUE et de GEF, nous, la grande famille des Nations Unies et le PNUD en particulier, restons investis dans l’accompagnement de l’Etat Malagasy dans ses initiatives clés en faveur de l’environnement terrestre et marin de Madagascar à travers les projets que nous menons avec le leadership du ministère de l’Environnement et du Développement durable. Il s’agit entre autres du Renforcement de capacités nationales pour le respect des obligations environnementales mondiales dans le cadre des priorités du développement durable, l’Initiative de Finance de la Biodiversité avec l’appui du PNUD qui permettent de doter le pays des outils stratégiques pour mieux intégrer les questions environnementales dans les politiques publiques, en tenant compte des enjeux de développement durable.
Divers instruments existent en particulier pour renforcer la capacité du pays dans la gestion du plastique. Le réseau du PNUD intervient sous l’angle Ocean Plastics, avec des financements pour des projets innovants. Le GEF dispose également de financements dans le cadre des programmes spécifiques sur les Plastiques.
Mais nous agissons également sur terrain avec vous à travers l'approche paysage pour la conservation et la gestion de la biodiversité menacée de Madagascar axée sur le paysage forestier sec et épineux de la Région Atsimo Andrefana ; diverses initiatives s'inscrivant dans notre portefeuille "Renforcement de la résilience pour l’émergence économique régionale et le développement territoriale" ciblant spécifiquement les régions Analamanga, Anosy, Androy et Atsimo Andrefana, ainsi que le programme de petites subventions environnementales mené en partenariat avec le Fonds pour l'Environnement Mondial (GEF/SGP).
Pour conclure, je voudrai m’adresser à vous représentants du secteur privé, de la société civile, de la jeunesse, ici présents, hommes et femmes, aimant ce pays.
Madagascar est un beau pays, un pays riche si on recense ses ressources naturelles. Nous avons chacun le choix d’être pollueur et donc destructeur de notre environnement ou acteur responsable qui préserve l’environnement.
Le secteur privé peut apporter des solutions innovantes et technologiques, fournir les ressources nécessaires pour relever les défis environnementaux nationaux tout en créant de la valeur économique.
Chaque geste, chaque contribution compte pour préserver et valoriser le patrimoine environnemental du pays pour le transformer en capital économique porteur de croissance durable.
Chers tous, AGISSONS !
Je vous remercie pour votre aimable attention.