Pour une meilleure promotion des droits des femmes et filles au Bénin

Validation du plan stratégique de développement et de performance de l'INF

30 août 2023

Photo de famille des participants à l'atelier de validation du plan stratégique de développement et de performance de l'Institut National de la Femme

Crédit photo: PNUD Bénin/ Fabrice Thyamou

Deux ans après sa création, l’Institut National de la Femme vient de se doter d’un plan stratégique de développement et de performance pour la période 2024-2030 dont la validation a eu lieu le 29 août 2023 à l’hôtel Novotel de Cotonou. Ce plan a été élaboré avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) sur la base des résultats de l’analyse diagnostique du contexte béninois de prise en charge holistique des femmes et des filles victimes de violences basées sur le genre, et de promotion des femmes dans les sphères publiques et privées. Il est suivi d’un plan opérationnel triennal et d’un plan de renforcement de capacités du personnel de l’INF. 

 

« Avec notre outil stratégique, nos partenariats seront concrets et formalisés ; nos cadres de concertation élaborés et opérationnalisés ; les mutualisations de compétences et de ressources seront mises au service de la promotion du leadership et de la lutte contre toutes les formes de violences et de discriminations à l’égard des femmes et des filles », a affirmé Me Huguette Bokpè Gnacadja, Présidente de l’Institut National de la Femme, dans son discours d’ouverture. 

L’étude diagnostique a permis de constater que les droits des femmes et des filles sont toujours lésés en matière d’égalité de genre dans les sphères publiques (social, économique, politique, sanitaire, …) et privées (ménage, famille), malgré l’arsenal juridique existant. Par ailleurs, les violences faites aux femmes et filles perdurent malgré tout le dispositif de protection sociale mis en place par le gouvernement et les multiples projets/ programmes d’intervention pour la promotion des femmes et filles.


« La mission de l’Institut, revêt pour nous une grande importance, du fait du rang de priorité élevé que nous accordons à la lutte contre toutes les formes de discriminations et à la promotion des droits humains, notamment des Femmes, des Filles et des personnes vulnérables dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs du Développement Durable (ODD) », a déclaré José H. Wabo, Représentant Résident a.i. du PNUD. Il a réitéré l’engagement du PNUD aux côtes des autorités nationales pour la promotion des droits humains, notamment des femmes, des filles et des personnes vulnérables pour un développement équitable et durable. 

La problématique du leadership féminin est caractérisée par une faible représentation des femmes dans les instances et processus de décisions tant en quantité qu’en qualité et cela, à tous les niveaux. 

Pour les dernières élections municipales de 2020, on compte 70 femmes élues conseillères sur un total de 1815 élus locaux (3,86%), 4 femmes sur 77 maires (5,19%). Au niveau du gouvernement, au remaniement de mai 2021, on compte en 2022, 5 femmes sur 23 ministres (21.73%). L’Indice d’Inégalité de Genre en 2021 est de 0,602 et l’indice de développement de Genre en 2021 est de 0,8802. La situation actuelle de la participation des femmes aux instances de prise de décision en 2023 est de 29 femmes sur 109 députés à l’Assemblée nationale (26,60%). De 2014 à 2020, à peine 30% des travailleurs de l’administration publique sont des femmes. Les femmes exerçant à des postes de responsabilité dans l’administration publique représentent 9,3%, soit 154 femmes sur 1658 postes de responsabilité actifs.

 

Les violences faites aux femmes et aux filles demeurent préoccupantes. En dépit de la volonté politique du Gouvernement pour éradiquer les violences faites aux femmes, à travers notamment l’existence d’un plan national de lutte contre les Violences Faites aux Femmes et aux Filles (VFF) et d’une loi promulguée en 2012 réprimant les auteurs, le phénomène persiste. Les récentes études montrent la persistance du phénomène qui prend diverses formes malgré les efforts conjugués depuis 2009 au Bénin. En 2021, le Bénin a enregistré plus de 11 216 victimes de violences basées sur le genre (VBG), dont 1 460 cas ont été référés aux Officiers de Police Judiciaire (OPJ) ou au tribunal. L’une des raisons de cette persistance est la non-application des lois et textes réglementaires pris par les différents gouvernements successifs pour réprimer le phénomène.

Les activités définies dans le plan stratégique sont entre autres :

 

  • Utilisation de données probantes, d’évidences liées aux contextes national et locaux dans la définition et la mise en oeuvre des interventions ;

  • Utilisation de valeurs et pratiques traditionnelles/culturelles positives de promotion de la femme ;

  • Constitution d’une plateforme de concertation permanente et de synergie entre les parties prenantes couvrant tous les secteurs et tout le territoire ;

  • Amélioration de la qualité des services, des référencements et contre-référencements et de leur monitoring dans la chaîne de prise en charge holistique des victimes de toutes les formes de discriminations et de violences à l’égard de la femme et de répression des auteurs ;

  • Renforcement de la répression des auteurs de discriminations et de violences à l’égard de la femme ;

  • Renforcement de la capacité de gestion organisationnelle et institutionnelle de l’INF ;

 

Les travaux de validation du plan stratégique de performance se sont déroulés en présence du Représentant du Secrétaire Général de la Présidence de la République (Président du Conseil d’Administration de l’INF) et de plusieurs Partenaires Techniques et Financiers (Mme l’Ambassadrice de la Belgique, la Coopération Suisse, la BAD, le PNUD, etc.) ; des Représentants des différents ministères sectoriels ; des corps juridiques et para juridiques (Juges, Avocats) ; des Représentants des organisations de la société civile (OSC) et autres parties prenantes.