PDL 145 T : A Idjwi Sud, Kashara et Mugote bénéficient d’une école primaire et d’un centre de santé

Développement local

17 décembre 2023

Des elèves de Kashara et Mugote bénéficient des nouvelles salles de classe

Marc Ngwanza/ PNUD-RDC

Idjwi, territoire congolais de la province du Sud-Kivu, est une île lacustre entre les villes de Goma et de Bukavu. Ce territoire insulaire sur le lac Kivu, au relief montagneux et escarpé soumet vos déplacements quotidiens à deux exercices : monter ou descendre. La moto est le moyen de transport disponible et pratique. Il soumet l’organisme à un exercice physique intense en parcourant les pistes boueuses qui sèchent et se craquellent. Les insulaires s’adaptent à cet exercice qui règle leur déplacement au quotidien.
Kashara, village du territoire d’Idjwi Sud, groupement Mpene dans la chefferie de Ntambuka, le soleil s’est levé tôt après une nuit arrosée par une forte pluie, le vendredi 15 décembre. Sur la terre argileuse gorgée d’eau, les pistes et les rues sont devenues des patinoires. Dans ces conditions, marcher pied nu permet d’avancer vite et surement. En ce 15 décembre, les élèves de l’école primaire Uhuru (Liberté en swahili) était déjà en vacances de Noël mais la rumeur s’est vite rependue dans le village annonçant la remise officielle de l’école aux bénéficiaires.  Malgré la boue et la fine pluie qui tombait encore sur le village, les élèves ont fait le déplacement pour l’école. C’était leur jour. 
 

Les élèves de l’école primaire Uhuru dans la cour de leur nouvelle école

Marc Ngwanza/ PNUD-RDC

un tableau noir, une table et une chaise pour l’enseignant et un sol pavé. A l’unisson, ils ont remercié le gouvernement congolais qui a pensé à eux. Deux bâtiments pédagogiques comprenant chacun six classes ; un bâtiment administratif abritant le bureau du directeur de l’école et ses services annexes ; un bâtiment comprenant des sanitaires pour filles et garçons forment le décor de l’école de Uhuru à Kashara. Chaque salle de classe compte 20 bancs pupitres, un tableau neuf et une table et une chaise pour l’enseignant. 
Pascal Kamara Belese, enseignant en 4ème primaire s’assoit pour la première fois, en tant que maître d’école primaire sur une chaise et dispose d’une table. Il espère que les élèves vont reprendre les cours après les vacances dans cette classe. C’est sa demande auprès des responsables de l’enseignement primaire. « Les élèves vont s’asseoir sur les bancs pupitres. C’est une première pour plusieurs de nos enfants. Nous sollicitons qu’on dote l’école d’un kit informatique pour améliorer les connaissances des élèves. Ils ont le cours d’informatique mais ne peuvent pas encore toucher à un ordinateur » affirme Pascal.  

De petites choses qui font la différence, une table, une chaise pour l’enseignant et un tableau pour dispenser les enseignements

Marc Ngwanza/ PNUD-RDC

Le gestionnaire des écoles du secteur éducationnel Idjwi 2, Byamungu Kasole Albert a fait le déplacement. Il remercie le gouvernement congolais qui a doté Kashare d’une infrastructure digne avec toutes les commodités pour les élèves et les enseignants. « L’école primaire Uhuru devient une référence dans Idjwi Sud », soutient Albert Byamungu qui sollicite au passage la construction des infrastructures pour les gestionnaires de l’enseignement primaire. Il s’est faire accompagner par l’inspecteur itinérant des écoles primaires de la même zone, Mushirimu Moïse.
Le chef du village Kashara, Modeste Barato, a fait le déplacement pour accompagner les enfants. Il était étonné que l’école de son village soit retenue dans le cadre du projet PDL 145 T. « C’est le signe de la modernité et nous attendons beaucoup de la réhabilitation des routes. Ici, nous sommes agriculteurs et les routes sont vitales pour l’évacuation des produits agricoles vers les ports afin de les vendre à Goma ou à Bukavu, » déclare le chef du village. 
« L’ancienne école avait été détruite pour construire la nouvelle. Les élèves étudiaient dans l’église de la communauté protestante qui la gère. Quatre classes fonctionnaient dans l’église et deux autres dans un local de la communauté. Nous espérons reprendre les cours dans nos nouvelles salles de classe » sollicite Kulimushi  Rubuga, directeur de l’école.
 

Le centre de santé attend son équipement pour devenir fonctionnel

Marc Ngwanza/ PNUD-RDC

Le centre de santé de Mugote est un bijou à protéger, déclare le chef du groupement

A une vingtaine de kilomètres de Kashara, se dresse le site de Mugote, perché sur une colline. Pour y arriver, il faut slalomer sur des lacets sur un chemin taillé sur le versant des collines laissant entrevoir des pentes abruptes sur lesquelles les plantations d’ananas s’accrochent.C’est au détour de ces interminables lacets que surgit le marché avec une pancarte qui indique le centre de santé. Il a fallu composer avec les éléments de la nature pour le construire. Creuser, aplanir, décaper pour créer un espace propice à l’édification d’une infrastructure. 
 

Un centre de santé est sorti de terre sur un terrain vague et se dresse majestueusement sur les collines qu’il surplombe. Le bâtiment principal comprend tous les compartiments dédiés à un centre de santé dans les standards internationaux. La maternité a suscité l’intérêt de l’infirmier titulaire du centre de Mugote, Muzerwa Bayangwa. En tenant compte des réalités du milieu, il aurait voulu qu’on ajoute une cuisine et un réfectoire car dit-il « les malades préparent eux-mêmes et mangent dans les chambres. J’aurais voulu qu’on ajoute ces deux compartiments dans la configuration générale de centre de santé. Je suis satisfait des sanitaires, de l’incinérateur pour détruire dans les normes les déchets médiaux »
 

Cikumumanya Nipa, chef de groupement de Mugote, remercie et le gouvernement pour avoir songé à la population de cette partie du pays. Il veut savoir quand est-ce que les équipements seront installés pour le fonctionnement effectif de ce centre de santé. 
 

Marc NGWANZA

 

L’école primaire Uhuru est un signe de modernité dans le village de Kashara

Marc Ngwanza/ PNUD-RDC