PNUD - Du biogaz pour réduire la consommation de la biomasse et pallier l’absence du courant électrique
27 juin 2024
Par NSAVYIMANA Aaron
Au Burundi, 95 % de la population dépendent de la biomasse comme source d’énergie de chauffe. Cette dépendance pèse lourdement sur la ressource bois, conduisant à une déforestation inquiétante. La couverture électrique du pays reste aussi à un niveau très bas. Les deux situations commandent le pays à se lancer à la recherche d’énergie alternative, propre et renouvelable.
C’est dans cette perspective que le PNUD à travers le Programme de Microfinancements du Fonds pour l’Environnement Mondiale (PMF-FEM) a subventionné le projet « Introduire l’utilisation du biogaz à l’Ecole technique de Gestion (ETG) de Mutumba, Commune KABEZI, Province de Bujumbura, à travers l’Association Amis de l’Environnement.
Perchée sur la colline de Mutumba qui surplombe le lac Tanganyika, à 30 km de Bujumbura, l’école continue à dépendre du bois pour la cuisson, non plus, elle n’est pas connectée au réseau électrique national. La région est aussi menacée par un fort déboisement ce qui fait que les besoins de l’école contribuent à la dégradation environnementale de la région qui est parfois à l’origine de catastrophes naturelles comme les glissements de terrain et l’érosion qui se classent aussi à la base de la chute de récoltes et l’envasement du lac Tanganyika avec pour conséquence la diminution de ressources halieutiques et de la qualité d’eau.
L’infrastructure de biogaz d’un digesteur de 50 m3 ayant une capacité journalière de production de 6,25 m3 de gaz, a été remise le 26 juin 2024 à cette école.
M. Pascal Mukanya, chargé du suivi - évaluation au PNUD, a rappelé l’importance que le PNUD accorde aux projets d’énergie renouvelable. Il a encouragé le recours à de tels projets, à l’exemple du projet biogaz de Mutumba qui est une réponse à la protection de l’environnement, à la diminution de la pression sur les forêts à travers la réduction de la consommation de la biomasse et à la réduction de la pénibilité des femmes.
Il a en outre souligné que c’est une contribution à la réalisation de la vision Burundi 2040 – 2060 tout en contribuant à l’atteinte de plusieurs objectifs de développement durable : égalité des sexes, accès à l’assainissement, accès aux énergies renouvelables, innovation et infrastructures, consommation responsable, lutte contre le changement climatique, protection de la faune et de la flore et partenariats.
La directeur de l’ETGD de Mutumba, M. Félix Pascal Nsabimana, a salué l’installation du biogaz à son école soulignant la propreté qui l’accompagne, l’allégement quant à l’acquisition du bois de chauffe, l’éclairage et l’accès à une source alternative de cuisson sans oublier la production du compost à base des résidus de la production du gaz qui sert de fumier pour les cultures.
Il a toutefois demandé l’augmentation de la capacité de production de biogaz à son école pour le mettre en bouteilles en perspective de son autofinancement, ainsi que l’acquisition de grosses marmites de cuisson adaptées à l’usage du biogaz.
Au nom des élèves de l’ETG Mutumba, Mlle Marie Ange Gabriella, actuellement en seconde, s’est réjouie de voir et de palper les infrastructures de production du biogaz qu’elle a, comme ses consœurs, entendu parler dans le cours d’entrepreneuriat quand elle fréquentait la 9ème année. Très ravie de l’éclairage disponible actuellement, elle a émis le souhait de voir dispensée une formation à l’installation de biogaz à leur école pour que les élèves puissent à leur tour aller les vulgariser dans leurs communautés d’origine. D’après Marie Ange Gabriella, l’introduction du biogaz dans les familles permettrait de lutte contre les maladies liées à la fumée de bois.
Paul Toyi, curé de la paroisse de Mutumba, une école sous convention de l’église catholique, s’exprimant au nom de l’archevêque de Bujumbura empêché, a qualifié le biogaz de signe visible de protection de l’environnement et de contribution au bien-être de l’école et des élèves.
Soulignons que l’installation de ce biogaz a démontré les talents des ressortissants l’Université Polytechnique de Gitega, faculté des sciences de l’Environnement, regroupés au sein de l’association Amis de l’Environnement à qui ont été confiés les travaux d’exécution du projet. Aussi, ce projet a été une occasion de contribuer à la lutte contre la pauvreté et à l’autonomisation de la femme en utilisant une main d’œuvre locale dans laquelle on enregistre un bon nombre de femmes.