PNUD - Renforcement des capacités des prestataires des soins sur la prévention et le traitement du VIH/SIDA au Burundi
23 juillet 2024
Par Ninteretse Daniella
Au Burundi, le VIH est reconnu comme un problème de Santé Publique, placé au centre des préoccupations du Gouvernement. Selon les données de l’EDSIII 2016-2017, l’infection à VIH se présente sous forme d’épidémie généralisée avec un taux de prévalence de 0,9% au sein de la population générale âgée de 15 à 49 ans avec une séroprévalence de 1,2% chez la femme et de 0,6% chez l’homme dans la même tranche d’âge.
Malgré la faible séroprévalence au sein de la population générale, on observe des taux de séroprévalence encore élevés au sein des populations les plus exposées. En effet, selon l’IBBS 2021, la prévalence du VIH chez les femmes les plus exposées est estimée à 31.0%, celle des hommes les plus exposés est estimée à 5.9% et celle des usagers des drogues injectables est estimée à 14.1%.
Par ailleurs la transmission du VIH de la mère à l’enfant reste problématique dans la mesure où le taux de transmission final incluant la période d’allaitement est estimé à 12.37% ; loin de la cible attendue de moins de 5%.
Devant cette situation, le Burundi a souscrit à la stratégie super fast track visant à éliminer les nouvelles infections pédiatriques et à la stratégie fast track pour atteindre les trois 95 en 2030 qui prévoit d’amener au moins 95% de personnes vivant avec le VIH à connaitre leur statut sérologique, de mettre au moins 95% de personnes connaissant leur statut sérologique sous traitement antirétroviral (ARV) et qu’au moins 95% des PVVIH recevant un traitement ARV aient une charge virale indétectable. Pour cela, il a adopté un certain nombre de stratégies innovantes telles que les stratégies de prévention combinée (IEC/CCC, préservatif, PrEP, PPE, circoncision masculine, …) ; la stratégie test and treat, les stratégies d’offre des services différenciés (autotest, indexation, DMM,...) ; introduction des nouveaux schémas thérapeutiques optimisés intégrant le Dolutégravir en première ligne et pour toutes les catégories de population et l’adoption de la charge virale comme approche de suivi de l’efficacité du traitement ARV.
La mise en œuvre de toutes ces interventions a permis d’atteindre un certain nombre de résultats et de réduire les nouvelles infections. Ainsi, selon le rapport annuel 2022 du PNLS/IST/HV, les PVVIH qui connaissent leur statut représentent 92% et parmi celles-ci, 99.9% sont sous ARV. Signalons que 75% des PVVIH sous ARV ont eu accès à la charge virale. Parmi les PVVIH ayant bénéficié de la mesure de la charge virale, 93% ont une charge virale indétectable.
Concernant la stratégie super fast track, le même rapport montre que seulement 74 % des femmes enceintes connaissent leur statut sérologique, que 82% femmes enceintes séropositives au VIH ont reçu un TARV durant leur grossesse et/ou le travail d’accouchement et que seulement 41% d’enfants de moins de 15 ans connaissent leur statut sérologique du VIH.
Par ailleurs, dans son engagement à poursuivre la vision mondiale de mettre fin au VIH à l’orée 2030 et à atteindre des cibles ambitieuses d’ici 2030, le Burundi à travers le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le SIDA, actualise continuellement ses directives pour s’aligner aux orientations de l’OMS.
C'est dans ce contexte que le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le sida à travers son Programme National de lutte contre le VIH/ Sida, les IST et les HV avec l’appui du Fonds Mondial/PNUD, a organisé du 03 au 17 juillet 2024 des ateliers de formation/recyclage en faveur des prestataires de soins sur les nouvelles directives nationales de prévention et de traitement du VIH qui actualisent celles de 2020 et l’addendum aux directives de 2021.
Ces ateliers ont été organisés dans les 18 provinces sanitaires du pays ou 590 prestataires de soins ont participé. Et avaient pour objectifs de renforcer les capacités des prestataires de soins sur les nouvelles directives de prévention et de traitement du VIH révisées et sur les nouveaux outils révisés de rapportage des données VIH tout en contribuant à l’atteinte des trois objectifs mondiaux (95-95-95) de l'ONUSIDA d'ici 2030 par des approches de prévention et de traitement du VIH adaptés.