Mme DA Marie, une ambassadrice de paix engagée a l’école et dans sa communauté
Sensibiliser sur le vivre ensemble depuis l’école primaire
5 septembre 2024
Le Burkina Faso vit une crise sécuritaire et humanitaire ces dernières années caractérisée par une montée de l’extrémisme violent avec des conséquences multiformes dont la dégradation du tissu socio-économique, la réduction de l’accès aux services sociaux de base et l’effritement de la cohésion sociale. Le projet Corridor Atlantique « Prévenir et Répondre à l’Extrémisme Violent dans le Corridor Atlantique », fait partie des différentes réponses apportées par les partenaires au gouvernement du Burkina Faso pour accroitre la résilience des populations et prévenir l’extrémisme violent.
Dans le cadre des activités de ce projet, financé par l’Australie, 50 femmes issues des communautés catholiques, coutumières, musulmanes et protestantes des régions de l’Est et du Centre Est (zones d’intervention du projet) du Burkina Faso ont été formées sur le genre, le dialogue religieux et la prévention des conflits confessionnels et interconfessionnels. Mme DA Marie, fait partie des bénéficiaires de cette formation.
"Avant on se méfiait, mais après cette formation du PNUD cela a permis que l’on s’approche les unes des autres."
Institutrice de métier et femme de pasteur elle a représenté sa communauté religieuse a cette formation et est aujourd’hui engagée plus que jamais pour la promotion du genre, du dialogue religieux et la prévention des conflits confessionnels et interconfessionnels. Pour elle, cette formation a été bien pensée d’autant plus que ce fut l’une des rares occasions ou musulmanes, chrétiennes protestantes et coutumières se retrouvent pour discuter sans aucune barrière. Convaincue que l’engagement est à la fois individuel et collectif, Mme DA a tout de suite fait le point de la formation à la Responsable des femmes ainsi qu’à son mari Pasteur afin qu’ensemble dans l’organisation des femmes et au sein de l’église des idées d’activités et de sensibilisation puissent émerger pour renforcer les liens et s’ouvrir aux autres. Cette initiative vient s’ajouter à l’idée que les participantes ont eue au sortir de la formation de créer un groupe dénommé ‘’l’Alliance des Femmes Religieuses’’ aux fins de maintenir les liens, partager des idées et d’organiser des activités qui toucheront l’ensemble des femmes de la région du centre-est.
" On les (élèves) enseigne à avoir la solidarité entre eux…"
Pendant les vacances scolaires, Mme DA poursuit son enseignement dans une école privée de la ville avec des élèves désireux de renforcer leurs connaissances pour être prêts à la rentrée des classes. Elle ne cesse d’inviter les élèves à toujours se retrouver ensemble pour les activités récréatives, à inviter les autres à manger et accepter leurs camarades de classe quels que soient leurs statuts ou confessions religieuses pour une amitié qui durera même au-delà des classes. Cette sensibilisation s’appuie sur une des disciplines enseignées en classe qu’est « l’Éducation civique et morale ». « On profite de ce cours pour les sensibiliser sur la cohésion et la solidarité... » affirme t-elle. Avec ses quelques élèves présents en classe pour cette session de renforcement, elle véhicule le même message, les invitant ; à inciter leurs parents à rendre visites aux voisins de quartier de confession religieuse différente de la leur et à plus de tolérance notamment envers les plus démunis et surtout les Personnes Déplacées Internes (PDI) dans leurs quartiers. Épris de paix, l’institutrice a formulé le vœu de voir des formations comme celle dont elle a bénéficié avec le PNUD se multiplier pour toucher le maximum de personnes. « J’interpelle toutes les femmes, ou qu’elles soient… de se mobiliser, de cultiver la paix en commençant par la paix dans nos familles, la paix entre le mari, la femme et les enfants, entre le voisinage, dans la ville et partout… » c’est en ces termes qu’elle invite les Burkinabè a cultiver la paix et la cohésion.
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