Par Munyana Francine

Face à l'augmentation de la fréquence des inondations, des ruissellements et des glissements de terrain, la vulnérabilité des communautés urbaines et périurbaines de Bujumbura et du bassin versant de Ntahangwa est de plus en plus croissante.  Pour renforcer la résilience climatique de ces communautés, le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE) met en œuvre, le projet “Restauration des paysages pour accroître la résilience dans les zones urbaines et périurbaines de Bujumbura” sur co-financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le PNUD. 

Ce projet quinquennal lancé officiellement le 20 septembre 2024 associe la restauration des paysages, la gestion avancée des inondations et l'adoption de moyens de subsistance résilients au climat, en mettant l'accent sur les solutions d'adaptation basées sur les écosystèmes. Ce nouveau projet permettra de :

• Restaurer plus de 3 000 hectares de terres dégradées (par la plantation d'arbres et l'agroforesterie), avec des avantages pour la protection contre les inondations et la productivité agricole ;

• Creuser 1 000 kilomètres supplémentaires de fosses et de terrasses anti-érosions et 2,5 km d'infrastructures de contrôle des inondations le long de la rivière Ntahangwa, qui traverse Bujumbura ; 

• Étendre le réseau de surveillance hydrométéorologique dans le bassin de la Ntahangwa, en renforçant la capacité de surveillance et d'intervention face aux menaces climatiques.

Le ministre de l'Environnement, de l'Agriculture et de l’Elevage, Ir. Prosper Dodiko, a expliqué les quatre composantes de ce projet capital pour les riverains de la Ntahangwa en mairie de Bujumbura et des communes Isare et Kanyosha qui la bordent, en amont, dans la province de Bujumbura. Premièrement, c’est le développement des capacités techniques pour la cartographie des zones à risques d'inondation et d'érosion induits par le climat et leur utilisation pour informer la gestion intégrée résiliente au climat des bassins versants et d'autres processus de planification. Deuxièmement, la restauration du paysage et des mesures de gestion des inondations pour protéger les communautés dans le bassin versant de la Ntahangwa et Bujumbura contre les risques d'inondation et d'érosion. Ensuite, mettre en place des options des moyens de subsistance et entrepreneuriat vert pour accroître la résilience des communautés urbaines, périurbaines et rurales dans le bassin-versant de la Ntahangwa. Enfin, la coordination, la gestion, le suivi et évaluation et la communication.   

Le Représentant Résident a.i du PNUD, Jonas Mfouatie a indiqué que : « Ce projet constitue une réponse proactive aux défis auxquels sont confrontés la région de Bujumbura et le bassin versant de la Ntahangwa. Il propose des solutions gagnant-gagnant pour les populations et pour la planète, en développant la résilience des communautés face au changement climatique tout en restaurant la santé des écosystèmes dont les populations dépendent ».

Ce projet va accroître la résilience climatique d'environ 116 000 personnes vivant à Bujumbura. L’inauguration de ce projet a été marquée par une visite guidée le long de la rivière Ntahangwa, présidée par le ministre de l'Environnement, de l'Agriculture et de l’Elevage, Prosper Dodiko, afin de s’enquérir de la situation. Tous étaient d’accord de l’urgence de stabiliser les berges de la rivière qui continuent de s’affaisser et de menacer les communautés riveraines.