Le thème de la Journée mondiale de lutte contre le sida observée le 1er décembre 2024 est « Suivons le chemin des droits ».
Déclaration de l'Administrateur du PNUD à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2024
26 novembre 2024
Depuis plus de quatre décennies, la riposte mondiale au VIH a été déterminée par le courage des personnes vivant avec le VIH, des communautés et des militants qui se sont battus avec acharnement pour une vérité fondamentale : pour obtenir des résultats en matière de prévention et de traitement du VIH et pour préserver ces acquis, nous devons protéger les droits humains, en particulier ceux des plus vulnérables. La lutte pour vaincre le sida a été marquée par des engagements audacieux des pays à éliminer les obstacles aux services, promouvoir les ripostes communautaires et améliorer le dépistage, la prévention et la couverture thérapeutique du VIH. Ces engagements englobent les cibles dites « triple 10 » (Triple10Targets) adoptées par les pays afin de mettre fin à la stigmatisation, à la discrimination, à la violence basée sur le genre et aux inégalités, ainsi qu’aux lois punitives qui empêchent l’accès à la prévention, au traitement et aux soins du VIH.
Pourtant, aujourd’hui, la communauté mondiale ne se montre pas à la hauteur des attentes et avance à pas trop lents. Une personne meurt encore du sida chaque minute. Plus de la moitié des nouvelles infections à VIH concernent les populations clés et leurs partenaires sexuels, c’est-à-dire les personnes les plus touchées par la stigmatisation, la discrimination et les lois punitives. Force est de relever que, selon l’ONUSIDA, aucun pays n’est actuellement sur la bonne voie pour atteindre les cibles dites 10-10-10. Les succès récents dressent une feuille de route pour agir, des pays comme la Dominique et la Namibie ayant récemment dépénalisé les relations sexuelles entre personnes de même sexe. En tant que co-parrain de l’ONUSIDA et organisateur de la Commission mondiale indépendante sur le VIH et le droit, le PNUD collabore avec les États, la famille des Nations Unies, la société civile et d’autres partenaires afin de s’assurer que chaque personne puisse accéder à des services de qualité en matière de VIH, comme indiqué dans l’Objectif de développement durable n° 3. C’est ainsi qu’il investit dans des organisations communautaires, comme celles au Kazakhstan et en Eswatini, qui fournissent des soins essentiels et des services juridiques aux personnes confrontées à la violence et à la discrimination fondées sur le genre. Entretemps, en 2024, le Forum africain des juges a marqué une décennie de progrès dans la création d’environnements juridiques et de cadres de politiques favorables à la promotion des droits des personnes vivant avec le VIH et des populations marginalisées afin qu’elles puissent accéder à la prévention et au traitement du VIH. Cette initiative a inspiré la création de forums judiciaires qui sont aujourd’hui opérationnels dans les Caraïbes, en Europe de l’Est et en Asie centrale.
Les technologies numériques sont utilisées pour faire progresser la prévention du VIH, comme le font les jeunes défenseurs des LGBTIQ+ aux Philippines qui utilisent des outils numériques pour diffuser des connaissances pratiques sur la prévention du VIH. Le numérique, l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle recèlent également un immense potentiel pour réaliser des avancées de plus large portée dans la lutte contre le VIH. Pour autant, ces progrès dépendront en grande partie de l’investissement des pays dans l’infrastructure publique numérique, qui inclut des systèmes permettant d’assurer la sécurité des données. L’initiative du PNUD et de l’Union internationale des télécommunications visant à aider 100 pays à mettre en place, d’ici 2030, des infrastructures publiques numériques centrées sur la personne fait partie de ces efforts déployés en vue de promouvoir l’équité dans ce domaine.
Les progrès accomplis dans la lutte contre le sida sont compromis par la baisse des investissements dans la lutte contre le VIH. À l’évidence, les partenaires et les donateurs devraient accroître leur soutien aux pays à revenu faible ou intermédiaire pour atteindre leur objectif annuel de financement qui est de 29 milliards de dollars d’ici 2025. Ces ressources aideront à financer les interventions dont nous savons qu’elles fonctionnent. Dans le Pacte pour l’avenir, la communauté mondiale s’est engagée à garantir un accès équitable à des médicaments et à des traitements sûrs, abordables, efficaces et de qualité pour les générations actuelles et futures. Nous constatons déjà des changements positifs, comme la nouvelle Coalition mondiale pour la production locale et régionale, l’innovation et l’accès équitable, proposée par la présidence brésilienne du G20, qui vise à élargir l’accès aux médicaments, y compris aux technologies de prévention du VIH révolutionnaires comme le lenacapavir et aux nouveaux traitements pour les personnes vivant avec le VIH. La nouvelle campagne #Triple10Targets du PNUD constitue également une plateforme indispensable aux partenaires pour plaider en faveur de l’élimination des obstacles pour et avec les personnes vivant avec le VIH et les personnes les plus touchées par ce virus. Le fil conducteur de ces efforts est l’idée admise que pour vaincre le sida, nous devons démanteler les barrières structurelles et sociales et nous attaquer directement à la stigmatisation et à la discrimination. C’est ainsi que nous pouvons accélérer nos efforts collectifs pour vaincre le sida en tant que menace pour la santé publique d’ici la fin de la décennie.
Achim Steiner, Administrateur du PNUD
Le thème de la Journée mondiale de lutte contre le sida observée le 1er décembre 2024 est « Suivons le chemin des droits ».