Renforcer une transition juste pour un avenir durable : Le rôle clé de l’aide légale en Tunisie

20 février 2025
Une jeune femme qui travaille dans la société civile discute avec un homme sur la justice sociale dans le cadre d'une campagne
Photo prise lors de la campagne de sensibilisation de l'association Académie de Dialogue Nationale (ADN)

La justice sociale est un pilier essentiel du développement durable, garantissant l’équité, l’inclusion et l’égalité des chances pour tous. En 2025, la Journée mondiale de la justice sociale met l’accent sur le thème « Renforcer une transition juste pour un avenir durable », soulignant la nécessité d’accompagner les transformations économiques et sociales de manière équitable, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte. Dans ce contexte, l’aide légale joue un rôle déterminant en facilitant l’accès aux droits et à la justice, notamment pour les populations vulnérables. En Tunisie, l’intégration de l’aide légale dans les politiques de protection sociale est un exemple concret de transition juste, en assurant une meilleure inclusion sociale et en renforçant les droits des citoyens face aux défis économiques, sociaux et environnementaux émergents. 

Forme Une justice sociale ancrée dans l’accès au droit Les Nations Unies définissent la justice sociale comme « une répartition juste et équitable des fruits de la croissance économique » ce principe est au cœur des Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 16 qui promeut la paix, la justice et des institutions efficaces. L’aide légale est un levier essentiel de cette justice sociale. Elle permet de combler les inégalités d’accès à la justice en garantissant à toutes et tous, y compris les personnes en situation de vulnérabilité, la possibilité de faire valoir leurs droits. En Tunisie, comme ailleurs, de nombreuses barrières économiques, administratives, culturelles limitent encore l’accès à l’information juridique et aux mécanismes de protection.

Une justice sociale ancrée dans l’accès au droit

Une justice sociale ancrée dans l’accès au droit Les Nations Unies définissent la justice sociale comme « une répartition juste et équitable des fruits de la croissance économique » ce principe est au cœur des Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 16 qui promeut la paix, la justice et des institutions efficaces. L’aide légale est un levier essentiel de cette justice sociale. Elle permet de combler les inégalités d’accès à la justice en garantissant à toutes et tous, y compris les personnes en situation de vulnérabilité, la possibilité de faire valoir leurs droits. En Tunisie, comme ailleurs, de nombreuses barrières—économiques, administratives, culturelles—limitent encore l’accès à l’information juridique et aux mécanismes de protection. Les bénéfices de l’aide légale sont multiples : 

  • Réduction des inégalités : En assurant l’accès à la justice aux personnes en situation de précarité, elle évite une justice à deux vitesses. 

  • Renforcement de las protection sociale : L’aide légale facilite l’accès aux droits sociaux, au logement et à l’emploi, empêchant les expulsions abusives ou l’exploitation au travail. 

  • Stabilité économique : En sécurisant les droits liés aux successions des biens mobiliers et immobiliers, contrats et propriétés, elle réduit l’insécurité financière des ménages. 

  • Confiance renforcée dans les institutions : Une justice accessible et efficace améliore la perception des citoyens vis-à-vis des autorités publiques.

L’aide légale en Tunisie : Un modèle intégré pour une transition juste 

La Tunisie illustre comment l’aide légale peut être un moteur d’une transition juste, en l’intégrant dans un cadre plus large de protection sociale. Depuis 2023, le programme conjoint PNUD-Banque mondiale sur l’aide légale et la protection sociale, financé par les Pays-Bas, œuvre à renforcer l’accès aux services de justice pour les populations vulnérables. Les principales avancées du programme en partenariat avec le ministère de la Justice, le ministère des Affaires sociales, le Tribunal administratif, l’Ordre national des Avocats de Tunisie, le ministère de la Femme, la Commission nationale de lutte contre le terrorisme, l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes, et l’Instance nationale pour la prévention de la torture sont : 

  • Renforcement des services d’aide légale de proximité : Des discussions sur le terrain ont réuni plus de 1 200 professionnels (intervenants sociaux, magistrats, greffiers, avocats, société civile) pour améliorer les synergies locales et renforcer l’accès à l’aide légale.
  • Formation des professionnels de la justice et du social : En partenariat avec l’Institut Arabe des Droits de l’Homme (IADH) et la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH), 2 000 acteurs de terrain (1 000 avocats et 1 000 intervenants sociaux) bénéficieront de formations spécialisées sur l’aide légale.
  • Amélioration de la coordination institutionnelle : Cette approche rassemble des acteurs clés (Ministère de la Justice, Ministère des Affaires sociales, Tribunal administratif, Ordre National des Avocats de Tunisie) pour faire de l’aide légale un service public à part entière, intégré aux politiques sociales.
  • Autonomisation juridique et sensibilisation : Une trentaine d’associations partenaires du PNUD organisent des campagnes d’information à travers la Tunisie pour faire connaître les droits et les mécanismes d’aide légale aux citoyens.
  • Numérisation de l’aide légale pour plus d’efficacité : Une plateforme digitale est en cours de développement pour faciliter le dépôt des demandes d’aide judiciaire et juridictionnelle, améliorer le suivi des dossiers, et une exploitation fine des statistiques qui peuvent mieux alimenter les analyses nécessaires pour entamer des possibles reformes.
  • Priorisation des groupes vulnérables : Le programme cible spécifiquement les femmes victimes de violences, les victimes de traite et de terrorisme, les personnes en détention et les personnes en situation de handicap, garantissant leur accès à un soutien juridique et social adapté. 
Une femme qui sensibilise une autre femme sur l'aide légale en Tunisie
Association Amal

La communication, un levier essentiel pour la justice sociale 

Dans le cadre de la Journée nationale de la justice sociale en Tunisie, l’accent est mis sur le rôle central de la communication pour renforcer l’inclusion et l’accès aux droits. En particulier : 

  • Informer et sensibiliser : Une information juridique accessible réduit les inégalités et permet aux citoyens d’exercer pleinement leurs droits.
  • Créer un dialogue inclusif : La communication entre citoyens, société civile et institutions publiques est cruciale pour renforcer la confiance, et les réformes en faveur de la justice sociale.
  • Lutter contre l’exclusion : Des campagnes ciblées peuvent toucher les populations les plus isolées, comme les habitants des zones rurales, les personnes analphabètes ou en situation de handicap.

L’intégration de la communication dans les stratégies de justice sociale permet ainsi de prévenir les discriminations, de promouvoir une culture du droit et de renforcer la cohésion sociale.

Un appel à l’action : Garantir un accès équitable à la justice pour une transition juste 

Le thème « Renforcer une transition juste pour un avenir durable » nous rappelle que la justice sociale repose sur des transformations profondes, où l’accès aux droits est une condition essentielle d’une société plus équitable et résiliente. En Tunisie, les efforts pour intégrer l’aide légale dans le système de protection sociale sont une avancée majeure, mais le travail doit se poursuivre pour : 

  • Renforcer l’information juridique des citoyens ;
  • Lever les barrières financières et administratives ;
  • Inscrire l’aide légale dans les politiques nationales de développement durable. 

L’aide légale n’est pas seulement un service juridique, c’est un outil de transformation sociale qui permet à chacun de défendre ses droits et de participer activement à la société.

En cette Journée mondiale de la justice sociale 2025, réaffirmons notre engagement à bâtir un avenir plus juste et durable pour toutes et tous.