Discours de M.Steve Utterwulghe à la Conférence nationale « Lancement et mise en œuvre du plan sectoriel du Ministère de l'Intérieur de la résolution 1325 du Conseil de sécurité »

18 février 2020

Discours de M.Steve Utterwulghe, Représentant Résident du PNUD en Tunisie à la Conférence nationale « Lancement et mise en œuvre du plan sectoriel du Ministère de l'Intérieur de la résolution 1325 du Conseil de sécurité »

Allocution de M. Steve Utterwulghe

Représentant Résident du PNUD

 

Conférence nationale « Lancement et mise en œuvre du plan sectoriel du Ministère de l'Intérieur de la résolution 1325 du Conseil de sécurité »

 

 

Excellence, Monsieur le Ministre de l’Intérieur,

Excellence, Madame la Représentante ONU Femmes,

Monsieur le Directeur Général de la Direction Générale des Droits de l’Homme,

 

Chers invité(e)s,

 

C’est un immense honneur que d’être parmi vous aujourd’hui pour vous accompagner lors de cette conférence nationale au lancement du plan sectoriel du Ministère de l'Intérieur de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.

À vrai dire, cette rencontre très importante revêt un caractère très spécial pour moi car il s’agit d’une étape cruciale pour l’Histoire tunisienne marquée par le passage à l’exécution et la mise en œuvre des objectifs précieux de la résolution 1325. Une résolution qui plaide enfin en faveur du respect des droits inaliénables et imprescriptibles des femmes et des filles, une résolution colorée par la volonté de les reconnaitre, les considérer comme indispensables à toute question sociétale et sécuritaire.

Adoptée à l’unanimité par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, la résolution 1325 du 31 octobre 2000 relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité marque en effet un tournant majeur dans l’Histoire de la sécurité humaine ainsi que dans la protection effective en tout temps et en toutes circonstances de la dignité des femmes et des filles. Pour la première fois de son Histoire, le Conseil de sécurité a officiellement pris acte des préoccupations des femmes en matière de paix et de sécurité et accordé à cette question une place prioritaire dans ses débats et résolutions normatives.

 

Mesdames et messieurs,

 

Ayant à l’esprit les tragédies humaines de la fin du XXème siècle, la résolution 1325 reste avant tout un espoir pour les droits humains mais aussi et surtout pour les femmes et filles victimes de violences physiques et psychologiques. Tandis que la résolution insiste sur la nécessité pour les Nations Unies et ses États membres de veiller à une meilleure représentation des femmes aux postes clés de décision, de se forger une connaissance plus fine de leurs besoins sécuritaires, elle vise à intégrer plus précisément la question des relations hommes/femmes dans toutes les phases de la conduite des opérations, qu’il s’agisse de rétablissement de maintien de la paix, ou encore de sa reconstruction.

Si l'adoption de cette résolution par les 192 membres des Nations unies, dès lors complétée par quatre autres résolutions, a en premier lieu pour dessein de protéger et préserver les femmes et les filles des violences sexuelles, physiques et psychologiques, elle a en second lieu, pour objectif de renforcer la position et la participation des femmes dans la prévention, la gestion des conflits et la consolidation de la paix. Et alors que la Tunisie, ne connait heureusement pas actuellement de conflit armé stricto sensu, il est important de rappeler sa position limitrophe avec la Lybie encore fortement déstabilisés par des conflits armés entraînant une vague des violations flagrantes de droits humains.

Dès lors, la participation pleine et entière des femmes à la prévention et gestion des conflits et post conflits contribuera sans nul doute à une meilleure transition démocratique et renforcera le respect des droits humains.

Bien que la Tunisie, membre actuel et non permanent du CSUN, eût été à l’avant-garde du monde arabe et musulman en matière des droits des femmes et la loi 58/2017 en est la parfaite illustration, de nombreux défis énoncés par la résolution 1325 restent à relever. Et Si la Tunisie dispose d’un arsenal juridique conséquent en la matière, il n’en demeure pas moins vrai qu’un travail de longue haleine reste à parfaire.

En l’occurrence, le Ministère de l’Intérieur s’est lancé dès 2019 dans un noble chantier, celui de se conformer aux dispositions de la loi intégrale relative à l’élimination de la violence faite aux femmes et enfants grâce aux 128 unités spécialisées de la Police et de la Grade Nationales créées par le ministère en vue d’enquêter sur les crimes commis à l’encontre des femmes et des enfants. Ces unités ont été appuyées par le PNUD en renforçant leurs capacités, connaissances et professionnalisme en vue de prendre en charge les femmes et enfants victimes de violences avec la diligence requise en vertu de la loi.

Force est de constater par ailleurs que le Ministère de l’Intérieur a réalisé au cours de ces dernières années un progrès inclusif dans sa démarche visant à institutionnaliser et intégrer l’approche genre et l’égalité des chances entre les femmes et les hommes au sein du Ministère de l’Intérieur et faire valoir ainsi les droits de la femme. Désormais, le Ministère de l’Intérieur consolide davantage son engagement à faire de la résolution 1325 une de ses priorités nationales.

Et si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est pour accompagner le MI dans sa quête en vue de lancer solennellement la mise en œuvre du plan sectoriel relatif à l’application de la résolution 1325. À cet égard, je tiens à souligner que le PNUD a entamé en janvier 2020 un cycle de réunions avec la Direction Générale des Droits de l’Homme entamant une série d’activités relatives à la résolution 1325 tout en l’adaptant à la réalité tunisienne et ce, afin de mener à bien la mise en œuvre du plan sectoriel du Ministère pour lutter contre le terrorisme, l’extrémisme et toutes les formes de violence faite aux femmes.

 

Mesdames et messieurs,

 

Je réitère, ici, solennellement notre engagement à poursuivre l’appui du PNUD pour que l’institution sécuritaire en Tunisie soit en mesure de satisfaire au premier chef les ambitions des citoyennes et citoyens et des sécuritaires eux-mêmes dans le respect des droits humains.

J’aimerais conclure mon intervention avec l’expression de mes plus vifs remerciements à SEM le Ministre pour son engagement et son soutien inébranlable à ce processus très convoité non seulement par les femmes tunisiennes mais également par les hommes tunisiens libres et par l’ensemble de la communauté internationale.

Je remercie aussi Madame Begona Lasagabaster, Représentante ONU Femmes pour ses efforts de coordination et de facilitation de la coopération avec le PNUD. Mes remerciements vont également aux différents membres des groupes de travail du ministère qui ont porté un intérêt particulier au projet et qui ont contribué à sa réussite.

Je ne manquerai pas de renouveler mes plus vifs remerciements à nos partenaires de développement pour leur appui substantiel, sans lequel nous n’aurons pas pu réaliser ces accomplissements ni poursuivre les réalisations futures.

Je vous remercie enfin à toutes et tous pour votre attention et vous souhaite une bonne continuation.